La menace de la Cédéao contre les putschistes maliens se veut très claire. Ils doivent respecter les décisions prises par le sommet extraordinaire tenu mardi 27 mars à Abidjan, la principale étant leur retrait du pouvoiSelon le communiqué final de la réunion des cinq chefs d’Etat ouest-africains tenue ce jeudi à l’aéroport d’Abidjan, le capitaine Amadou Sanogo et le Comité militaire qu’il préside ont jusqu’à la fin de la semaine pour rendre le pouvoir au gouvernement d’Amadou Toumani Touré, sous peine d’être frappés «d’interdiction de voyager» dans les pays membres de la Cédéao.
Au nom de l’organisation ouest-africaine qui compte quinze pays, les présidents béninois, burkinabè, ivoirien, libérien, nigérien et le chef de la diplomatie nigériane ont prévu d’autres sanctions pour contraindre les putschistes de partir : la fermeture des frontières des Etats membres de la Cédéao ; le «gel des avoirs» des auteurs du coup d’Etat et de leurs associés ; la fermeture de l’accès du Mali aux ports des pays côtiers, ce qui serait un coup dur pour les nouveaux maîtres de Bamako, le Mali étant enclavé ; autre mesure, le gel des comptes du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Ces sanctions entreront en vigueur lundi 2 avril, sauf si d’ici là, la junte malienne applique les décisions de la Cédéao.
Du côté des proches de la junte, l'ultimatum suscite l'incompréhension
Oumar Mariko : «Si la démocratie est la préoccupation de la Cédéao, elle ne peut pas agir comme elle est en train de le faire»
Initiateur du MP22, le mouvement qui soutient la junte au Mali
« Je ne comprends pas cet ultimatum de la Cédéao... je suis surpris que l'on ait donné un délai de 72h ; je pense que tout le monde est disposé au dialogue... les militaires aussi bien que la classe politique et les forces vives qui soutiennent les militaires... même les partis politiques qui contestent le coup d'Etat ont été reçus par les militaires. Nous n'avons jamais été appelés à un dialogue que nous aurions refusé... »
Officiellement, le dialogue avec la Cédéao n'est pas rompu
En dépit de l’incident survenu à l’aéroport de Bamako qui a contraint les cinq présidents ouest-africains à rebrousser chemin, le dialogue n’est pas rompu assuraient jeudi leurs représentants à l’issue de leur entretien avec le capitaine Sanogo.
Le dialogue n’est pas rompu mais il est mal engagé et même si elles avaient été mûries au préalable, les menaces d’embargo financier et diplomatique lancées à Abidjan traduisent bien la colère des chefs d’Etat contre les patrons de la junte.
Dans le contexte actuel marqué par d’immenses difficultés économiques et par un regain nationaliste, nul doute que dès aujourd’hui des manifestations seront organisées à Bamako sur le thème «la Cédéao veut affamer le peuple malien».
Sur le plan intérieur, pas d'avancée entre la junte et l'opposition
Les discussions entre la junte et les partis qui rejettent le coup d’Etat sont ,elles, au point mort. Jeudi matin, une délégation a fait route vers le camp de Kati mais plutôt que de rencontrer le capitaine Sanogo, parti entre-temps à l’aéroport, les leaders politiques se sont retrouvés confrontés à une manifestation de soutien au coup d’Etat aux abords du quartier général de la junte.
Contacté jeudi soir, un représentant du CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat) estimait que les portes du dialogue restent pleinement ouvertes. Un cadre d’un parti exigeant le retour à l’ordre constitutionnel se montrait beaucoup moins optimiste sur les possibilités d’obtenir de réelles concessions de la part des militaires qui se sont emparés du pouvoir.
Que sont devenues les personnes arrêtées ?
Une délégation d'Amnesty International Mali a rendu visite, au camp militaire de Kati, à une dizaine de personnalités arrêtées.
Salvatore Saguès : «Amnesty International-Mali a pu rencontrer la dizaine de personnes qui avaient été arrêtées au début du coup d'Etat...»
Chercheur d'Amnesty International sur l'Afrique de l'Ouest
« Ces personnes ont exprimé leur désarroi parce qu'elles ne savent toujours pas pourquoi elles ont été arrêtées. Elles se sont également plaintes de ne pas avoir accès à leurs familles et à leurs avocats. Elles reçoivent apparemment des soins médicaux... Elles sont apparemment bien traitées mais... elles sont angoissées... »
Au nom de l’organisation ouest-africaine qui compte quinze pays, les présidents béninois, burkinabè, ivoirien, libérien, nigérien et le chef de la diplomatie nigériane ont prévu d’autres sanctions pour contraindre les putschistes de partir : la fermeture des frontières des Etats membres de la Cédéao ; le «gel des avoirs» des auteurs du coup d’Etat et de leurs associés ; la fermeture de l’accès du Mali aux ports des pays côtiers, ce qui serait un coup dur pour les nouveaux maîtres de Bamako, le Mali étant enclavé ; autre mesure, le gel des comptes du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Ces sanctions entreront en vigueur lundi 2 avril, sauf si d’ici là, la junte malienne applique les décisions de la Cédéao.
Du côté des proches de la junte, l'ultimatum suscite l'incompréhension
Oumar Mariko : «Si la démocratie est la préoccupation de la Cédéao, elle ne peut pas agir comme elle est en train de le faire»
Initiateur du MP22, le mouvement qui soutient la junte au Mali
« Je ne comprends pas cet ultimatum de la Cédéao... je suis surpris que l'on ait donné un délai de 72h ; je pense que tout le monde est disposé au dialogue... les militaires aussi bien que la classe politique et les forces vives qui soutiennent les militaires... même les partis politiques qui contestent le coup d'Etat ont été reçus par les militaires. Nous n'avons jamais été appelés à un dialogue que nous aurions refusé... »
Officiellement, le dialogue avec la Cédéao n'est pas rompu
En dépit de l’incident survenu à l’aéroport de Bamako qui a contraint les cinq présidents ouest-africains à rebrousser chemin, le dialogue n’est pas rompu assuraient jeudi leurs représentants à l’issue de leur entretien avec le capitaine Sanogo.
Le dialogue n’est pas rompu mais il est mal engagé et même si elles avaient été mûries au préalable, les menaces d’embargo financier et diplomatique lancées à Abidjan traduisent bien la colère des chefs d’Etat contre les patrons de la junte.
Dans le contexte actuel marqué par d’immenses difficultés économiques et par un regain nationaliste, nul doute que dès aujourd’hui des manifestations seront organisées à Bamako sur le thème «la Cédéao veut affamer le peuple malien».
Sur le plan intérieur, pas d'avancée entre la junte et l'opposition
Les discussions entre la junte et les partis qui rejettent le coup d’Etat sont ,elles, au point mort. Jeudi matin, une délégation a fait route vers le camp de Kati mais plutôt que de rencontrer le capitaine Sanogo, parti entre-temps à l’aéroport, les leaders politiques se sont retrouvés confrontés à une manifestation de soutien au coup d’Etat aux abords du quartier général de la junte.
Contacté jeudi soir, un représentant du CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat) estimait que les portes du dialogue restent pleinement ouvertes. Un cadre d’un parti exigeant le retour à l’ordre constitutionnel se montrait beaucoup moins optimiste sur les possibilités d’obtenir de réelles concessions de la part des militaires qui se sont emparés du pouvoir.
Que sont devenues les personnes arrêtées ?
Une délégation d'Amnesty International Mali a rendu visite, au camp militaire de Kati, à une dizaine de personnalités arrêtées.
Salvatore Saguès : «Amnesty International-Mali a pu rencontrer la dizaine de personnes qui avaient été arrêtées au début du coup d'Etat...»
Chercheur d'Amnesty International sur l'Afrique de l'Ouest
« Ces personnes ont exprimé leur désarroi parce qu'elles ne savent toujours pas pourquoi elles ont été arrêtées. Elles se sont également plaintes de ne pas avoir accès à leurs familles et à leurs avocats. Elles reçoivent apparemment des soins médicaux... Elles sont apparemment bien traitées mais... elles sont angoissées... »
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