PressAfrik : Monsieur Momar Ndao est-ce que vous pouvez revenir en détail sur votre proposition (faite il y a quelques jours sur une radio de la place) de démocratisation de la pénurie d'eau à Dakar ?
M. Ndao Nous avons constaté depuis longtemps un déficit (en eau à Dakar) d'environ 55 000 m3 par jour. Ce déficit a été creusé davantage par la difficulté qu'il y a eue Keur Momar Sarr. car il a fallu améliorer la gestion de la mise en place du dispositif anti-bélier. Malheureusement cela a duré et il y a eu un manque d'eau supplémentaire de 15 000 m3. Sans compter le fait qu'au niveau de la période, la demande est plus élevée. Donc malgré le fait qu'on ait réparé la pompe, il y a toujours ces difficultés-là et il va falloir y faire face. Il y a des projets qui sont en cours, mais qui ne seront opérationnels qu'en 2020-2021. 2020 pour Keur Momar Sarr 2 et 2021 pour le dessalement de l'eau de mer. Donc en attendant, il faut trouver des solutions. Et parmi les solutions trouvées, il y a de nouveaux forages, il y a aussi la déconnection des maraîchers. Mais en attendant que tout cela soit opérationnel, nous avons pensé qu'il faut nécessairement trouvé une solution d'urgence. C'est pourquoi nous avons dit : démocratisez la pénurie d'eau. Pourquoi ? Parce qu'il y a des zones qui avaient 24H/24 de l'eau et d'autres qui sont restées plusieurs mois sans eau. Et nous avons constaté que tous les efforts qui ont été faits ne sont pas encore en mesure de combler le déficit.
Et l'eau qui est récupérée pourra être ré-acheminée vers d'autres zones qui n'avaient pas d'eau du tout et qui pourront remplir leurs citernes etc., pour pouvoir satisfaire leurs différents besoins. Donc je pense que c'est une formule que nous avions proposée à la SDE qui a commencé à l'expérimenter.
Et justement, est-ce que entre temps, vous avez eu à en discuter avec les consommateurs qui sont les principaux concernés ?
Oui, nous avons vu qu'il y a des consommateurs qui disaient non, nous ne devons pas être coupés. Mais il faut savoir que devant les services publics, les Sénégalais doivent être mis dans les mêmes conditions. Donc, je ne peux pas comprendre que certains puissent avoir de l'eau 24H/24 et que d'autres restent plusieurs mois sans eau. Sinon, la plupart des personnes qui étaient affectées par le manque d'eau sont soulagées par la possibilité de leur fournir de l'eau en prenant sur d'autres.
La SDE, même si elle n'a pas été catégorique semble être favorable à votre proposition. Aujourd'hui, où en est la mise en ouvre de cette démocratisation ?
Ils (la SDE) ont commencé à mettre ça en oeuvre depuis 3 à 4 jours et ça commence à donner ses fruits. Il suffit de faire une recombinaison au niveau du réseau, de faire des branchements, des connexions ou des détournements d'eau. C'est ça qui permet de pouvoir utiliser l'eau qui est destinée à certains quartiers qui avaient des difficultés. Et ces quartiers sont en difficulté parce qu'ils sont en fin de réseau et dans des zones hautes. Par exemple les Parcelles Assainies, Niary Tally et d'autres zones qui sont en bout de réseau. Elles sont plus de difficultés d'approvisionnement. Mais aussi, il faut dire qu'en un moment donné, le surpresseur de Karmel était arrêté. Ce qui fait que l'eau n'était pas suffisamment acheminée à son niveau. Il y a un dispositif de protection qui fait que s'il n'y a pas suffisamment d'eau, Karmel ne fonctionne pas. Et si Karmel ne fonctionne pas, tous les quartiers qui sont en bout de réseau ont des difficultés pour recevoir de l'eau, parce qu'ils sont en hauteur.
Des experts et autres observateurs ont proposé à ce que la gestion de l'eau au Sénégal soit soumise à la concurrence. Qu'en pensez-vous exactement ?
Moi je pense que la gestion de l'eau était déjà soumise à la concurrence. Et c'est ce qui a fait que la SDE avait gagné. Parce qu'avant c'était SONES (Société nationale des eaux du Sénégal), avec deux autres, qui gérait l'eau, la production et la distribution. Donc ça a été soumis à la concurrence, la SDE a gagné l'appel d'offre et c'est ainsi qu'on a confié à la SDE la gestion de l'eau. Maintenant, le contrat est terminé, l'Etat est en train de voir comment faire. Soit renouveler, soit la donner à quelqu'un d'autre. Il y a un appel d'offre qui est en cours et qui devrait être finalisé incessamment.
M. Ndao Nous avons constaté depuis longtemps un déficit (en eau à Dakar) d'environ 55 000 m3 par jour. Ce déficit a été creusé davantage par la difficulté qu'il y a eue Keur Momar Sarr. car il a fallu améliorer la gestion de la mise en place du dispositif anti-bélier. Malheureusement cela a duré et il y a eu un manque d'eau supplémentaire de 15 000 m3. Sans compter le fait qu'au niveau de la période, la demande est plus élevée. Donc malgré le fait qu'on ait réparé la pompe, il y a toujours ces difficultés-là et il va falloir y faire face. Il y a des projets qui sont en cours, mais qui ne seront opérationnels qu'en 2020-2021. 2020 pour Keur Momar Sarr 2 et 2021 pour le dessalement de l'eau de mer. Donc en attendant, il faut trouver des solutions. Et parmi les solutions trouvées, il y a de nouveaux forages, il y a aussi la déconnection des maraîchers. Mais en attendant que tout cela soit opérationnel, nous avons pensé qu'il faut nécessairement trouvé une solution d'urgence. C'est pourquoi nous avons dit : démocratisez la pénurie d'eau. Pourquoi ? Parce qu'il y a des zones qui avaient 24H/24 de l'eau et d'autres qui sont restées plusieurs mois sans eau. Et nous avons constaté que tous les efforts qui ont été faits ne sont pas encore en mesure de combler le déficit.
Or, si nous faisons par exemple une soustraction de 10% sur l'utilisation de l'eau fournie (actuellement) qui est de 341 000 m3, nous aurons 34 000 m3, soit 34 millions de litres d'eau disponible, qu'on pourra redistribuer en direction des zones où il n'y a pas d'eau. Et pour quelqu'un qui a de l'eau 24H/24, 10% représentent 2H40 minutes. Maintenant imaginez, si quelqu'un est coupé le soir, au moment où il est en train de dormir, entre 1 heure du matin et 3 heures du matin, il n'y a aucun inconvénient pour lui dans la journée.
Et l'eau qui est récupérée pourra être ré-acheminée vers d'autres zones qui n'avaient pas d'eau du tout et qui pourront remplir leurs citernes etc., pour pouvoir satisfaire leurs différents besoins. Donc je pense que c'est une formule que nous avions proposée à la SDE qui a commencé à l'expérimenter.
Et justement, est-ce que entre temps, vous avez eu à en discuter avec les consommateurs qui sont les principaux concernés ?
Oui, nous avons vu qu'il y a des consommateurs qui disaient non, nous ne devons pas être coupés. Mais il faut savoir que devant les services publics, les Sénégalais doivent être mis dans les mêmes conditions. Donc, je ne peux pas comprendre que certains puissent avoir de l'eau 24H/24 et que d'autres restent plusieurs mois sans eau. Sinon, la plupart des personnes qui étaient affectées par le manque d'eau sont soulagées par la possibilité de leur fournir de l'eau en prenant sur d'autres.
La démocratisation commence à porter ses fruits à Dakar
La SDE, même si elle n'a pas été catégorique semble être favorable à votre proposition. Aujourd'hui, où en est la mise en ouvre de cette démocratisation ?
Ils (la SDE) ont commencé à mettre ça en oeuvre depuis 3 à 4 jours et ça commence à donner ses fruits. Il suffit de faire une recombinaison au niveau du réseau, de faire des branchements, des connexions ou des détournements d'eau. C'est ça qui permet de pouvoir utiliser l'eau qui est destinée à certains quartiers qui avaient des difficultés. Et ces quartiers sont en difficulté parce qu'ils sont en fin de réseau et dans des zones hautes. Par exemple les Parcelles Assainies, Niary Tally et d'autres zones qui sont en bout de réseau. Elles sont plus de difficultés d'approvisionnement. Mais aussi, il faut dire qu'en un moment donné, le surpresseur de Karmel était arrêté. Ce qui fait que l'eau n'était pas suffisamment acheminée à son niveau. Il y a un dispositif de protection qui fait que s'il n'y a pas suffisamment d'eau, Karmel ne fonctionne pas. Et si Karmel ne fonctionne pas, tous les quartiers qui sont en bout de réseau ont des difficultés pour recevoir de l'eau, parce qu'ils sont en hauteur.
Des experts et autres observateurs ont proposé à ce que la gestion de l'eau au Sénégal soit soumise à la concurrence. Qu'en pensez-vous exactement ?
Moi je pense que la gestion de l'eau était déjà soumise à la concurrence. Et c'est ce qui a fait que la SDE avait gagné. Parce qu'avant c'était SONES (Société nationale des eaux du Sénégal), avec deux autres, qui gérait l'eau, la production et la distribution. Donc ça a été soumis à la concurrence, la SDE a gagné l'appel d'offre et c'est ainsi qu'on a confié à la SDE la gestion de l'eau. Maintenant, le contrat est terminé, l'Etat est en train de voir comment faire. Soit renouveler, soit la donner à quelqu'un d'autre. Il y a un appel d'offre qui est en cours et qui devrait être finalisé incessamment.
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