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La classe politique malienne pour une concertation nationale


Rédigé le Lundi 16 Juillet 2012 à 00:58 | Lu 766 fois | 0 commentaire(s)


La situation au Mali était au coeur de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine à Addis Abeba en Ethiopie. Le Conseil a de nouveau demandé samedi aux autorités de transition d'entamer des consultations pour la formation d'un gouvernement d'union nationale. A Bamako, justement, les mouvements politiques se reparlent. Le FDR et la Copam se sont réunis samedi 14 juillet. Le Premier ministre Cheik Modibo Diarra était lui à Paris, pour rencontrer le président intérimaire Dioncounda Traoré, toujours convalescent.


Dioncounda Traoré et Cheik Modibo Diarra, le 9 mai dernier à Bamako. AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE
Dioncounda Traoré et Cheik Modibo Diarra, le 9 mai dernier à Bamako. AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE
C’était leur quatrième rencontre. Le Front du refus (FDR, opposé au ex-putchistes) et la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam, favorable à la junte) sont au moins d’accord sur un point, comme l'explique Oumar Hamadoun Dicko, l’un des leaders du FDR :

« On a beaucoup de points de divergence, mais il y a beaucoup de points ce convergence : nous en sommes aujourd’hui à une volonté commune de constituer un gouvernement d’union national. Chacun a mis de l’eau dans son vin et chacun pense plutôt à l’avenir de ce pays. »

La même volonté de dialogue se retrouve chez Hamadoun Amion Guindo, le président de la Copam, qui relate : « Tout le monde est d’accord avec cette idée d’aller à une concertation nationale, de tout mettre sur la table et de discuter ensemble en démocrates. Sinon en respect du pays, nous accepterons la décision qui sera prise par la majorité. »

Les regroupements politiques attendent maintenant la feuille de route du gouvernement. C’était l’un des sujets abordés ce samedi à Paris, lors de la rencontre entre le président de la transition Dioncounta Traoré et le Premier ministre Cheik Modibo Diarra.

Ce dernier commente : « La première des choses, c’est la feuille de route de la transition, qui est finie et que nous avons emmené (au président) pour avoir ses observations. La deuxième chose, c’est la formation d’un gouvernement d’ouverture nationale. Et la troisième chose, c’est évidemment l'état des forces armées du Mali, et comment aider ces forces à pouvoir remplir leur devoir régalien. »

Le Premier ministre n’en dit pas plus. « Si j’ai une annonce à faire, ce sera de Bamako », précise Cheik Modibo Diarra.

Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a demandé samedi « la fin des interférences inacceptables de la junte militaire et de ses soutiens civils dans la gestion de la transition ». A Kati, la réaction des ex-putchistes maliens.

« Ils sont à côté de la plaque ! » s’exclame le porte-parole du Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l'Etat (CNRDRE). Selon Bakary Mariko, les présidents ouest-africains n’ont qu’à venir à Bamako pour voir que les militaires ne perturbent rien du tout. « Le capitaine Sanogo n’assiste pas au Conseil des ministres, c’est le gouvernement qui gère le pays », renchérit un commandant.

Le CNRDRE accuse aussi la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) de fouler au pied l’accord cadre signé le 6 avril dernier, en revenant sur la proposition d’accorder au capitaine Sanogo le statut d’ancien chef d’Etat. Quant à une intervention militaire ouest-africaine, l’armée n’en veut pas, explique Bakary Mariko.

« L’armée malienne aujourd’hui a les hommes pour faire face à sa mission, estime-t-il. Tout ce qu’elle demande, c’est des moyens logistiques, des conseils et une assistance surtout aérienne pour faire face. Sinon elle ne veut pas de forces d’interposition sur le territoire Malien. »

Le CNDRE a été l’interlocuteur de la Cédéao pour signer l’accord cadre, rappelle son porte-parole. Son avenir dépend donc des Maliens et ne pourrait être exigé avec des menaces et des sanctions, dit-il. En principe, un comité consultatif chargé des réformes militaires - élargi à des civils - a été créé après un vote à l’Assemblée. Mais de fait, le CNRDRE existe toujours.

La situation est restée calme samedi 14 juillet à Goundam, cette localité située à une centaine de kilomètres de Tombouctou où la population s'est révoltée la veille contre les islamistes qui contrôlent la ville et qui avaient fouetté une jeune femme qui ne portait pas le voile. Selon des sources jointes sur place, tous les jeunes interpelés vendredi ont été libérés. Toutefois, un jeune a été arrêté ce dimanche pour avoir proféré des menaces contre les islamistes, et a été conduit à Tombouctou. On a appris par ailleurs que l'imam de Goundam et d'autres notables de la ville sont partis pour Tombouctou afin d'y rencontrer les chefs islamistes.
Source: RFI




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