En 2024, le pays a exporté 70 000 tonnes de gomme arabique, selon l’Association for international promotion of gums (AIPG). Sur ce volume, 50 000 t sont arrivées en Europe, essentiellement en France, le premier pays importateur. « On est revenu à des volumes à peu près normaux », explique un industriel français qui dit travailler encore aujourd’hui avec les fournisseurs soudanais qu’il connaît depuis des décennies.
Le gros de cette gomme transite par Port-Soudan. C’est aussi dans cette ville portuaire, située sur la mer Rouge, que les opérations de tri et de nettoyage de la gomme, autrefois réalisées à Khartoum, se sont délocalisées.
Le défi de la traçabilité
Les circuits ont donc réussi à se réorganiser. Tout le monde y a intérêt. La gomme est une manne pour 15 % des Soudanais, soit environ 6 millions de personnes, selon l’AIPG. Une manne aussi pour les importateurs, car la demande de l’industrie agro-alimentaire est constante : la gomme est en effet un ingrédient clé des sodas, mais aussi utilisée dans les bonbons, les chewing-gums, pour ne pas parler de ses usages dans les médicaments et les cosmétiques.
Dans le contexte actuel, le défi de la traçabilité est de plus en plus grand. C’est une des préoccupations aujourd’hui de la filière qui a été interpellée sur le sujet. Plusieurs informations ont circulé dans les médias sur la mainmise des forces rebelles (FSR) sur des zones de production, mais aussi sur leur implication dans des exportations illégales de gomme via le Soudan du Sud, en particulier. Des informations que des industriels cherchent à recouper, même s’ils restent convaincus qu’ils sont peu exposés à un approvisionnement à risque.
L’Égypte, nouvelle porte de sortie ?
Le sujet est sensible. Les acteurs du secteur sont réticents à s’exprimer en leur nom propre, sur ces questions. Plus que jamais, ils le font sous la bannière de l’association qui les regroupe (l’AIPG) et qui a tenu ces derniers jours encore à condamner toute forme de trafic de gomme, contraire à l’éthique de la filière.
La guerre a de fait créé de nouveaux flux. Ce qui a notamment permis à l’Égypte de voir ses exportations bondir de plus de 900 % l’année dernière, selon les données compilées par le service agricole N’kalo. Mais un tel bond ne représente au final que 2 000 tonnes, sur un total de 70 000 exportées par le Soudan. « Les volumes incriminés doivent donc être relativisés, sachant qu’on parle d’un produit qui s’échange quelques euros le kilo au Soudan, loin du prix d’une pierre ou d’un métal précieux », relève un de nos interlocuteurs.
Diversifier les fournisseurs
Pour réduire leur dépendance au Soudan, les importateurs achètent de plus en plus ailleurs. Le Soudan reste incontournable, mais les acheteurs ont renforcé leurs liens avec les pays de la bande sahélienne, où poussent les acacias. Le principal est le Tchad, voisin direct du Soudan.
Le pays a augmenté ses exportations de 40 % entre 2023 et 2024. La gomme constituait déjà un revenu économique intéressant pour les Tchadiens et l’est encore plus grâce à des prix incitatifs. En deux ans de conflit, ils ont augmenté de plus de 30 % pour la variété Seyal.
Le gros de cette gomme transite par Port-Soudan. C’est aussi dans cette ville portuaire, située sur la mer Rouge, que les opérations de tri et de nettoyage de la gomme, autrefois réalisées à Khartoum, se sont délocalisées.
Le défi de la traçabilité
Les circuits ont donc réussi à se réorganiser. Tout le monde y a intérêt. La gomme est une manne pour 15 % des Soudanais, soit environ 6 millions de personnes, selon l’AIPG. Une manne aussi pour les importateurs, car la demande de l’industrie agro-alimentaire est constante : la gomme est en effet un ingrédient clé des sodas, mais aussi utilisée dans les bonbons, les chewing-gums, pour ne pas parler de ses usages dans les médicaments et les cosmétiques.
Dans le contexte actuel, le défi de la traçabilité est de plus en plus grand. C’est une des préoccupations aujourd’hui de la filière qui a été interpellée sur le sujet. Plusieurs informations ont circulé dans les médias sur la mainmise des forces rebelles (FSR) sur des zones de production, mais aussi sur leur implication dans des exportations illégales de gomme via le Soudan du Sud, en particulier. Des informations que des industriels cherchent à recouper, même s’ils restent convaincus qu’ils sont peu exposés à un approvisionnement à risque.
L’Égypte, nouvelle porte de sortie ?
Le sujet est sensible. Les acteurs du secteur sont réticents à s’exprimer en leur nom propre, sur ces questions. Plus que jamais, ils le font sous la bannière de l’association qui les regroupe (l’AIPG) et qui a tenu ces derniers jours encore à condamner toute forme de trafic de gomme, contraire à l’éthique de la filière.
La guerre a de fait créé de nouveaux flux. Ce qui a notamment permis à l’Égypte de voir ses exportations bondir de plus de 900 % l’année dernière, selon les données compilées par le service agricole N’kalo. Mais un tel bond ne représente au final que 2 000 tonnes, sur un total de 70 000 exportées par le Soudan. « Les volumes incriminés doivent donc être relativisés, sachant qu’on parle d’un produit qui s’échange quelques euros le kilo au Soudan, loin du prix d’une pierre ou d’un métal précieux », relève un de nos interlocuteurs.
Diversifier les fournisseurs
Pour réduire leur dépendance au Soudan, les importateurs achètent de plus en plus ailleurs. Le Soudan reste incontournable, mais les acheteurs ont renforcé leurs liens avec les pays de la bande sahélienne, où poussent les acacias. Le principal est le Tchad, voisin direct du Soudan.
Le pays a augmenté ses exportations de 40 % entre 2023 et 2024. La gomme constituait déjà un revenu économique intéressant pour les Tchadiens et l’est encore plus grâce à des prix incitatifs. En deux ans de conflit, ils ont augmenté de plus de 30 % pour la variété Seyal.
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