Les organes de propagande du président français ont présenté les 10 milliards d'euros consentis à quelques pays africains comme un plan Marshall destiné à l'ancien continent. Plus prudent, le G8 évoque plus une prime à la démocratie, dévoilant ainsi que, même si nous vivons dans un nouveau monde, les idées ne sont pas nouvelles pour autant : François Mitterrand, qui avait senti les effluves de jasmin du Vent d'Est, avait déjà fait le linkage entre aide et démocratie au sommet de la Baule en 1991 ; il n'y a donc rien de neuf sous le soleil de tropiques. A la limite, le geste est presque injurieux qui veut racheter le sang des patriotes tombés pour apaiser la conscience européenne d'une mission salvatrice des âmes africaines : le massacre en Guinée pour imposer Alpha Condé, l'épuration ethnique en Côte d'Ivoire avec les bombardements remarquables sur des palais d’États souverains (Abidjan et Tripoli) par des croisés laissent peu d'espoirs de voir l'Afrique développer ses propres mécanismes de normalisation des tensions sociales internes. La Libye en est d'ailleurs une illustration du peu de cas que l'Occident fait de la capacités des Africains à gérer leurs propres contradictions, même si elles sont imposées de l'extérieur qui veut déterminer et profiler la nature et la durée des régimes du continent noir.
La jonction démocratie-économie était déjà visible avec la crise en Europe pour laquelle l'Union avait mobilisé une enveloppe financière de 750 milliards d'Euro pour voler à son propre secours (Grèce, Irlande, Espagne, Portugal) avec les secousses sociales nées des tensions de trésorerie et les risques de déstabilisation de l'ensemble européen assujetti à une monnaie commune.
Au surplus, la révolution de Jasmin pose plus de problèmes à l'Europe qu'a l'Afrique avec ces flots d'émigrants et la crise entre Paris et Rome ; en conséquence, la prime à la démocratie octroyée à la Guinée, à la Côte d'Ivoire, au Niger, à la Tunisie et à l’Égypte profite d'abord et avant tout à l'Europe elle-même débordée par une déstabilisation née d'un surplus de populations à l'origine et aux fortunes modestes.
Par ailleurs, une transition démocratique qui s'accompagnerait d'une forte régression économique laisserait le problème entier en Afrique et nécessiterait, au bout d'une vingtaine d'années, les mêmes efforts entre la Baule et Deauville (lire notamment les déclarations de Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), cité par le magazine "l'Express", et celles de l'économiste Joseph Stiglitz).
La jonction démocratie-économie était déjà visible avec la crise en Europe pour laquelle l'Union avait mobilisé une enveloppe financière de 750 milliards d'Euro pour voler à son propre secours (Grèce, Irlande, Espagne, Portugal) avec les secousses sociales nées des tensions de trésorerie et les risques de déstabilisation de l'ensemble européen assujetti à une monnaie commune.
Au surplus, la révolution de Jasmin pose plus de problèmes à l'Europe qu'a l'Afrique avec ces flots d'émigrants et la crise entre Paris et Rome ; en conséquence, la prime à la démocratie octroyée à la Guinée, à la Côte d'Ivoire, au Niger, à la Tunisie et à l’Égypte profite d'abord et avant tout à l'Europe elle-même débordée par une déstabilisation née d'un surplus de populations à l'origine et aux fortunes modestes.
Par ailleurs, une transition démocratique qui s'accompagnerait d'une forte régression économique laisserait le problème entier en Afrique et nécessiterait, au bout d'une vingtaine d'années, les mêmes efforts entre la Baule et Deauville (lire notamment les déclarations de Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), cité par le magazine "l'Express", et celles de l'économiste Joseph Stiglitz).
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