Les diplomates du Parti socialiste du Sénégal ont semblé manquer de deux choses essentielles dans leur appréciation, le 04 décembre dernier, de la prestation de serment de leur camarade Laurent Gbagbo investi président : les notions élémentaires de la sociologie des systèmes symboliques et une dose de psychologie dans le moment choisi pour apporter leur soutien au président ivoirien ; les termes employés, habituels en la circonstance, se sont heurtés à l’opportunité du moment avec les contestations internationales nées de scènes peu démocratiques de fidèles du président sortant arrachant les papiers du mandataire de la Commission électorale indépendante (Cei) empêché de donner les résultats partiels. Ce qui obligera un camp à une semi-clandestinité pour donner les résultats et…le président élu, Alassane Dramane Ouattara (Ado) à se confiner en une République circonscrite autour de l’hôte du Golfe où, contrairement à une promesse électorale, il choisira Guillaume Soro comme Premier ministre, à la place de Henri-Konan Bédié. Il est vrai que Soro contrôle déjà une partie du territoire que lui conteste son ex-challenger.
Les résultats soutenus par les représentants de la communauté internationale se sont imposés sur ceux du Conseil constitutionnel et ont conséquemment conduit à une crise institutionnelle autour de la désignation du réel vainqueur des élections présidentielles ivoiriennes : une commission transitoire de publication de résultats partiels, même et/ou surtout avec la certification ONU 2010, un précédent, se transmue en tribunal officiel mais non institutionnel ni constitutionnel pour agir à la place du Conseil constitutionnel jugé dès lors peu crédible et donc sujet à caution.
Ainsi s'explique ce Parti socialiste du Sénégal qui se déchire pour la Côte d'Ivoire, partagé qu'il est entre une fidélité à la légalité institutionnelle des leaders, à laquelle s'oppose l'idéal populiste de la base doutant de la légitimité du président Gbagbo.
Ousmane Tanor Dieng, pondéré presque lénifiant, est un conseiller diplomatique de talent qui a dû peser le pour et le contre avant de s'engager ; Jacques Baudin, le maire de Diourbel, est un ancien ministre des Affaires étrangères, ancien magistrat qui a préféré les envolées lyriques et les effets de manche à la Floriot, donc nourri de rhétorique mâtinée de nuances ; ils devraient donc savoir ce que parler veut dire, a priori et a posteriori. Car les explications de Tanor, 72 heures après, nourrissent encore le doute lorsque, comme il le dit, "l’honnêteté n'exclut pas l'habilité" ("L'Observateur" N° 2163 du 07 décembre 2010, page 6).
Le problème est pourtant des plus simples : le Conseil constitutionnel, instance déterminante en dernière analyse, était et devait jusqu'à preuve du contraire demeurer le seul habilité à proclamer les résultats définitifs et à désigner conséquemment un vainqueur. Sur ce plan légal, Gbagbo peut bien se prévaloir d'une certaine légitimité. La déclaration malheureuse du président, le jeudi 02, enlève cependant tout crédit à sa décision de vendredi lorsqu'il rejette dès l'abord les chiffres cités par la Commission électoral indépendante (Cei) en les déclarant "nuls et non avenus". Pour la communauté internationale et les déçus de l'ère Gbagbo en Côte d'Ivoire sans paix depuis près de dix ans, une telle attitude est contraire à toute légitimité de celui qui impose le couvre-feu avant de se déclarer vainqueur.
Il faut peut-être, alors, évoquer les accords de Ouagadougou du 04 mars 2007 aux termes duquel le Président Gbagbo nomme M. Soro au poste de premier ministre le 29 mars et signe une mesure d'amnistie le 12 avril.
Ni là, ni dans les quatre autres accords complémentaires (avenants du principal), il n'est fait mention d'une aliénation de la souveraineté nationale au profit d'une quelconque communauté internationale soudain brandie pour régler la question de la présidence ivoirienne , lors que cette même communauté internationale a fermé les yeux par exemple sur la Centrafrique de Bozizé ou la nouvelle Mauritanie.
Les résultats soutenus par les représentants de la communauté internationale se sont imposés sur ceux du Conseil constitutionnel et ont conséquemment conduit à une crise institutionnelle autour de la désignation du réel vainqueur des élections présidentielles ivoiriennes : une commission transitoire de publication de résultats partiels, même et/ou surtout avec la certification ONU 2010, un précédent, se transmue en tribunal officiel mais non institutionnel ni constitutionnel pour agir à la place du Conseil constitutionnel jugé dès lors peu crédible et donc sujet à caution.
Ainsi s'explique ce Parti socialiste du Sénégal qui se déchire pour la Côte d'Ivoire, partagé qu'il est entre une fidélité à la légalité institutionnelle des leaders, à laquelle s'oppose l'idéal populiste de la base doutant de la légitimité du président Gbagbo.
Ousmane Tanor Dieng, pondéré presque lénifiant, est un conseiller diplomatique de talent qui a dû peser le pour et le contre avant de s'engager ; Jacques Baudin, le maire de Diourbel, est un ancien ministre des Affaires étrangères, ancien magistrat qui a préféré les envolées lyriques et les effets de manche à la Floriot, donc nourri de rhétorique mâtinée de nuances ; ils devraient donc savoir ce que parler veut dire, a priori et a posteriori. Car les explications de Tanor, 72 heures après, nourrissent encore le doute lorsque, comme il le dit, "l’honnêteté n'exclut pas l'habilité" ("L'Observateur" N° 2163 du 07 décembre 2010, page 6).
Le problème est pourtant des plus simples : le Conseil constitutionnel, instance déterminante en dernière analyse, était et devait jusqu'à preuve du contraire demeurer le seul habilité à proclamer les résultats définitifs et à désigner conséquemment un vainqueur. Sur ce plan légal, Gbagbo peut bien se prévaloir d'une certaine légitimité. La déclaration malheureuse du président, le jeudi 02, enlève cependant tout crédit à sa décision de vendredi lorsqu'il rejette dès l'abord les chiffres cités par la Commission électoral indépendante (Cei) en les déclarant "nuls et non avenus". Pour la communauté internationale et les déçus de l'ère Gbagbo en Côte d'Ivoire sans paix depuis près de dix ans, une telle attitude est contraire à toute légitimité de celui qui impose le couvre-feu avant de se déclarer vainqueur.
Il faut peut-être, alors, évoquer les accords de Ouagadougou du 04 mars 2007 aux termes duquel le Président Gbagbo nomme M. Soro au poste de premier ministre le 29 mars et signe une mesure d'amnistie le 12 avril.
Ni là, ni dans les quatre autres accords complémentaires (avenants du principal), il n'est fait mention d'une aliénation de la souveraineté nationale au profit d'une quelconque communauté internationale soudain brandie pour régler la question de la présidence ivoirienne , lors que cette même communauté internationale a fermé les yeux par exemple sur la Centrafrique de Bozizé ou la nouvelle Mauritanie.
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