Excellence Mr le Président de la République,
L’article 8 de notre Constitution, consacre des Libertés et Droits, dont le concentré justifie la cérémonie d’aujourd’hui.
Creuset des Libertés fondamentales reconnues aux Citoyens Sénégalais, l’article 8 consacre entre autres, la Liberté d’opinion, la Liberté d’expression, la Liberté de la Presse, les Libertés Syndicales. Au chapitre des droits, il me plait d’énumérer le Droit au Travail, mais aussi et surtout le Droit du Citoyen à disposer d’une Information Plurielle.
Avec votre permission j’aimerais aborder ici, comme trame de cette adresse qui vous est destinée, Une Liberté et un Droit ! La Liberté c’est celle de la Presse. Le Droit c’est celui reconnu à tout citoyen de disposer d’une information plurielle.
De la Conjugaison de cette liberté et de ce droit est attendue un espace public dynamique devant nous assurer à tous, un avenir meilleur, pour que l’Emergence soit une réalité à l’horizon qu’on s’est fixé, en 2035.
Mr le Président de la République,
Le dernier rapport de Reporter Sans Frontière, a fait progresser le Sénégal d’une place. Sur 180 pays nous sommes passés de la 50e à la 49e. On est loin de la honteuse 71e place de 2015. Nous avons donc avancé, cependant nous n’avons pas parcouru beaucoup de chemin.
En Juin prochain s’il plait à Dieu, cela fera deux ans que la loi portant Code de la presse est votée dans notre pays, sans connaître un seul début d’application.
Les deux projets de décret pour instituer le fond d’appui et de développement de la presse et la commission de la carte nationale de presse, attendent dans les tiroirs des services de l’administration centrale depuis leur transmission intervenue en septembre 2018.
Il en est de même du Projet de mise en place de la (HARCA) Haute Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle, annoncé en grande pompe depuis le mois d’août 2018 et qui jusqu’ici ne connaît pas de suite concrète.
Mr le Président, la Liberté de la Presse, reconnue dans notre Charte Fondamentale, souffre dans notre pays, de la léthargie notée dans l’institutionnalisation des mécanismes qui doivent en constituer des socles.
Comment pouvons nous donner corps au Droit du Citoyen à disposer d’une Information Plurielle, si le corollaire, c’est à dire la Liberté de Presse, n’est pas réellement vécue ?
Cette question est légitimée par plusieurs manquements que l’on note dans le landernau médiatique sénégalais, malgré l’attractivité de notre pays, siège de plusieurs médias internationaux qui continuent d’affluer.
Le premier de ces manquements est la non application de la Convention Collective des Journalistes, techniciens et autres travailleurs des médias. Déposée par les soins du SYNPICS au greffe du tribunal du travail depuis 2018, il n’est pas appliqué par les employeurs. De plus, il n’a pas encore fait l’objet d’un arrêté d’extension pour pouvoir concerner ceux, parmi les Bénéficiaires légales dont les employeurs ne sont pas membres du CDEPS (Conseil des Diffiseurs et Editeurs de Presse du Sénégal) signataire de l’Accord.
Il urge Monsieur le Président de la République, que le Sénégal, champion du monde des belles initiatives puissent viser le titre de champion du monde des initiatives abouties, d’autant que la plupart sont d’une nécessité de survie.
Le Sénégal, n’est pas un ilot isolé et sa population subit les méfaits d’une Précarisation continue de sa presse. Notre pays vit encore un défaut d’organisation de son secteur des médias. L’accès aux différents métiers n’est toujours pas régulé, l’apport économique du secteur est toujours congru, et plus on attend, plus notre société en pâti. Le phénomène le plus hideux pour s’en convaincre est la prolifération des fake-news, la profusion des articles sur commande, la collusion savamment entretenue entre différents intérêts économiques et médiatiques, et la phagocytose des médias par le monde politique, pour ne pas dire par les politiciens. L’autre phénomène qui rend compte de la précarité de la presse est la situation de déliquescence dans laquelle se trouve la plupart des jeunes reporters, laissés à eux mêmes à la merci de Patrons de Presse qui ne leur assurent parfois même pas de contrat de travail. Et pourtant ces Patrons de presse émargent allègrement au Registre de l’Aide à la Presse, encaissent la Publicité, et bénéficient même parfois d’une ‘’Amnestie fiscale’’ sans pour autant payer les Impôts, sans reverser les cotisations sociales, sans même parfois assurer une couverture médicale minimale à leurs travailleurs.
Beaucoup de patrons de presse, pas tous heureusement, sont des délinquants à Col Blanc qui abusent de leur station, et prennent en otage leurs journalistes, avec la complicité passive de l’Etat qui ne sévit jamais, ou presque. Il en est même un qui pour ne pas exécuter une décision de justice en faveur de journalistes, a immatriculé le patrimoine de son organe dans d’autres entreprises détenues par sa progéniture.
Au final, c’est le citoyen qui se perd entre les info-intox, les info-téléguidées, les info-buzz sans aucune valeur ajoutée, qui lui sont servies à tout bout de champ et par tous les canaux. N’oublions pas Mr le Président de la République que nous sommes à l’ère du numérique accéléré, que dis je du digital qui multiplie par X la vitesse de dissémination, de ce qui est faussement présentée comme une information.
C’est dans ce contexte Mr le Président de la République et pour terminer que le Synpics souhaite porter à votre connaissance deux préoccupations majeures qu’il nous semble urgent de solutionner :
Il s’agit du déficit d’administration de la Maison de la Presse qui depuis qu’elle est érigée en Etablissement Public ne dispose d’aucune structure de gouvernance. En effet ce bijou que beaucoup de pays nous envient ne dispose toujours pas d’un Conseil d’administration, ni même d’un Agent comptable particulier dépêché par le ministère des finances. De plus, cette maison, notre Maison nous autres de la presse, nous est toujours fermée en ce sens qu’aucune organisation des médias, n’est désignée pour veiller à sa bonne administration alors que la norme, à défaut de la confier directement aux organisations pour sa gestion, est de leur octroyer au moins le statut d’administrateur présent au Conseil d’administration pour veiller à sa gouvernance. Il s’agit là encore d’une belle initiative sénégalaise, mais non encore aboutie.
A côté de la Maison de la Presse, L’Aps première agence de presse de l’Afrique francophone souffre du haut de ses 60 ans obtenu en Avril. Vos instructions allant dans le sens de la moderniser attendent encore. Certes la Direction du Secteur Parapublic s’y affère avec abnégation, mais là aussi Mr le Président, nous ne souhaiterions pas que la léthargie administrative, amène l’APS, lauréate malgré tout de la meilleure dépêche 2018 sur tout le continent devant d’autres agences d’autres pays parfois dix fois plus dotées en moyens financiers publics, retarde sa renaissance.
Monsieur le Président de la république, voici en condensé la situation de la presse du pays que vous avez l’honneur de diriger pour la 8e année consécutive. Nous sommes confiants que de l’ordre sera mis dans le secteur des médias, pour le bonheur de tous, pour le développement de notre pays et son émergence parmi les pays qui comptent.
Vive le Sénégal !
Vive les Travailleurs !
Vive la Presse !
L’article 8 de notre Constitution, consacre des Libertés et Droits, dont le concentré justifie la cérémonie d’aujourd’hui.
Creuset des Libertés fondamentales reconnues aux Citoyens Sénégalais, l’article 8 consacre entre autres, la Liberté d’opinion, la Liberté d’expression, la Liberté de la Presse, les Libertés Syndicales. Au chapitre des droits, il me plait d’énumérer le Droit au Travail, mais aussi et surtout le Droit du Citoyen à disposer d’une Information Plurielle.
Avec votre permission j’aimerais aborder ici, comme trame de cette adresse qui vous est destinée, Une Liberté et un Droit ! La Liberté c’est celle de la Presse. Le Droit c’est celui reconnu à tout citoyen de disposer d’une information plurielle.
De la Conjugaison de cette liberté et de ce droit est attendue un espace public dynamique devant nous assurer à tous, un avenir meilleur, pour que l’Emergence soit une réalité à l’horizon qu’on s’est fixé, en 2035.
Mr le Président de la République,
Le dernier rapport de Reporter Sans Frontière, a fait progresser le Sénégal d’une place. Sur 180 pays nous sommes passés de la 50e à la 49e. On est loin de la honteuse 71e place de 2015. Nous avons donc avancé, cependant nous n’avons pas parcouru beaucoup de chemin.
En Juin prochain s’il plait à Dieu, cela fera deux ans que la loi portant Code de la presse est votée dans notre pays, sans connaître un seul début d’application.
Les deux projets de décret pour instituer le fond d’appui et de développement de la presse et la commission de la carte nationale de presse, attendent dans les tiroirs des services de l’administration centrale depuis leur transmission intervenue en septembre 2018.
Il en est de même du Projet de mise en place de la (HARCA) Haute Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle, annoncé en grande pompe depuis le mois d’août 2018 et qui jusqu’ici ne connaît pas de suite concrète.
Mr le Président, la Liberté de la Presse, reconnue dans notre Charte Fondamentale, souffre dans notre pays, de la léthargie notée dans l’institutionnalisation des mécanismes qui doivent en constituer des socles.
Comment pouvons nous donner corps au Droit du Citoyen à disposer d’une Information Plurielle, si le corollaire, c’est à dire la Liberté de Presse, n’est pas réellement vécue ?
Cette question est légitimée par plusieurs manquements que l’on note dans le landernau médiatique sénégalais, malgré l’attractivité de notre pays, siège de plusieurs médias internationaux qui continuent d’affluer.
Le premier de ces manquements est la non application de la Convention Collective des Journalistes, techniciens et autres travailleurs des médias. Déposée par les soins du SYNPICS au greffe du tribunal du travail depuis 2018, il n’est pas appliqué par les employeurs. De plus, il n’a pas encore fait l’objet d’un arrêté d’extension pour pouvoir concerner ceux, parmi les Bénéficiaires légales dont les employeurs ne sont pas membres du CDEPS (Conseil des Diffiseurs et Editeurs de Presse du Sénégal) signataire de l’Accord.
Il urge Monsieur le Président de la République, que le Sénégal, champion du monde des belles initiatives puissent viser le titre de champion du monde des initiatives abouties, d’autant que la plupart sont d’une nécessité de survie.
Le Sénégal, n’est pas un ilot isolé et sa population subit les méfaits d’une Précarisation continue de sa presse. Notre pays vit encore un défaut d’organisation de son secteur des médias. L’accès aux différents métiers n’est toujours pas régulé, l’apport économique du secteur est toujours congru, et plus on attend, plus notre société en pâti. Le phénomène le plus hideux pour s’en convaincre est la prolifération des fake-news, la profusion des articles sur commande, la collusion savamment entretenue entre différents intérêts économiques et médiatiques, et la phagocytose des médias par le monde politique, pour ne pas dire par les politiciens. L’autre phénomène qui rend compte de la précarité de la presse est la situation de déliquescence dans laquelle se trouve la plupart des jeunes reporters, laissés à eux mêmes à la merci de Patrons de Presse qui ne leur assurent parfois même pas de contrat de travail. Et pourtant ces Patrons de presse émargent allègrement au Registre de l’Aide à la Presse, encaissent la Publicité, et bénéficient même parfois d’une ‘’Amnestie fiscale’’ sans pour autant payer les Impôts, sans reverser les cotisations sociales, sans même parfois assurer une couverture médicale minimale à leurs travailleurs.
Beaucoup de patrons de presse, pas tous heureusement, sont des délinquants à Col Blanc qui abusent de leur station, et prennent en otage leurs journalistes, avec la complicité passive de l’Etat qui ne sévit jamais, ou presque. Il en est même un qui pour ne pas exécuter une décision de justice en faveur de journalistes, a immatriculé le patrimoine de son organe dans d’autres entreprises détenues par sa progéniture.
Au final, c’est le citoyen qui se perd entre les info-intox, les info-téléguidées, les info-buzz sans aucune valeur ajoutée, qui lui sont servies à tout bout de champ et par tous les canaux. N’oublions pas Mr le Président de la République que nous sommes à l’ère du numérique accéléré, que dis je du digital qui multiplie par X la vitesse de dissémination, de ce qui est faussement présentée comme une information.
C’est dans ce contexte Mr le Président de la République et pour terminer que le Synpics souhaite porter à votre connaissance deux préoccupations majeures qu’il nous semble urgent de solutionner :
Il s’agit du déficit d’administration de la Maison de la Presse qui depuis qu’elle est érigée en Etablissement Public ne dispose d’aucune structure de gouvernance. En effet ce bijou que beaucoup de pays nous envient ne dispose toujours pas d’un Conseil d’administration, ni même d’un Agent comptable particulier dépêché par le ministère des finances. De plus, cette maison, notre Maison nous autres de la presse, nous est toujours fermée en ce sens qu’aucune organisation des médias, n’est désignée pour veiller à sa bonne administration alors que la norme, à défaut de la confier directement aux organisations pour sa gestion, est de leur octroyer au moins le statut d’administrateur présent au Conseil d’administration pour veiller à sa gouvernance. Il s’agit là encore d’une belle initiative sénégalaise, mais non encore aboutie.
A côté de la Maison de la Presse, L’Aps première agence de presse de l’Afrique francophone souffre du haut de ses 60 ans obtenu en Avril. Vos instructions allant dans le sens de la moderniser attendent encore. Certes la Direction du Secteur Parapublic s’y affère avec abnégation, mais là aussi Mr le Président, nous ne souhaiterions pas que la léthargie administrative, amène l’APS, lauréate malgré tout de la meilleure dépêche 2018 sur tout le continent devant d’autres agences d’autres pays parfois dix fois plus dotées en moyens financiers publics, retarde sa renaissance.
Monsieur le Président de la république, voici en condensé la situation de la presse du pays que vous avez l’honneur de diriger pour la 8e année consécutive. Nous sommes confiants que de l’ordre sera mis dans le secteur des médias, pour le bonheur de tous, pour le développement de notre pays et son émergence parmi les pays qui comptent.
Vive le Sénégal !
Vive les Travailleurs !
Vive la Presse !
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