Le 4 avril 2025 marque le 65e anniversaire de l’accession du Sénégal à l’indépendance. Un moment historique que le pays célèbre chaque année avec faste. Mais alors que les cérémonies officielles battent leur plein, une question cruciale s’impose à nous : peut-on véritablement parler de souveraineté sénégalaise en 2025 ? À cette interrogation, on peut répondre sans détour : non, le Sénégal n’est pas encore libre.
Malgré l’indépendance proclamée en 1960, les racines du néocolonialisme français demeurent profondément ancrées au Sénégal. La présence continue des bases militaires françaises est l’une des manifestations les plus flagrantes de cette emprise. Ces installations, loin de protéger les intérêts du peuple sénégalais, servent avant tout les ambitions géopolitiques de la France. Elles participent d’un dispositif régional hérité de l’époque coloniale, qui place l’Afrique de l’Ouest sous tutelle sécuritaire.
Interrogé à ce sujet, Amidou Sidibé, coordonnateur de la Ligue Panafricaine « UMOJA » et membre actif du mouvement FRAPP Sénégal, a été catégorique : « Ce que nous vivons depuis 1960 n’est qu’une indépendance de façade. Le peuple sénégalais continue de subir l’emprise d’un néocolonialisme masqué, incarné par la présence des bases militaires françaises et le contrôle de secteurs économiques clés par des multinationales hexagonales. »
Selon l’expert, cette situation est incompatible avec toute idée de souveraineté véritable. Il affirme : « Tant que les décisions stratégiques de notre pays sont influencées, voire dictées, par une puissance étrangère, il est hypocrite de parler d’indépendance. Le peuple sénégalais n’a jamais demandé la présence de troupes françaises sur son sol. »
Cette prise de position fait écho aux déclarations du président Bassirou Diomaye Faye, élu sur un programme de rupture avec le système hérité de la Françafrique, qui a annoncé le 28 novembre 2024 la fermeture prochaine des bases militaires françaises, confirmant lors de son discours du Nouvel An « la fin de toutes les présences militaires étrangères au Sénégal, dès 2025 ». Pour Amidou Sidibé, cette annonce constitue une avancée, mais le calendrier reste flou et la mobilisation citoyenne doit se poursuivre.
En effet, la situation sécuritaire du Sénégal ne justifie nullement la présence de troupes étrangères sur son sol. Le Premier ministre Ousmane Sonko l’a d’ailleurs affirmé sans ambiguïté : « La souveraineté du Sénégal est incompatible avec la présence durable de bases militaires étrangères ».
Ainsi notre expert se pronnonce en disant: « Le peuple doit rester vigilant. Le retrait complet des forces françaises doit être immédiat, et non reporté à la fin de l’année. Chaque jour de présence militaire étrangère est une entrave à notre dignité nationale. »
Certes, le processus de retrait a été enclenché, mais il reste lent et incertain, avec une échéance estimée à la fin de l’année 2025. Pendant ce temps, les Sénégalais réclament des actes concrets et immédiats. Le Front pour le Retrait des Bases Militaires Françaises, avec le soutien de nombreuses organisations panafricaines et de la société civile, continue de mobiliser pour un départ sans condition des forces étrangères.
Au-delà de l’aspect militaire, la domination française se manifeste dans le tissu économique. Les grandes entreprises hexagonales continuent de contrôler des secteurs stratégiques comme l’eau, l’électricité, les télécommunications ou encore la grande distribution. Cela contribue à un déséquilibre structurel dans lequel le Sénégal reste dépendant de la France et vulnérable aux fluctuations des importations.
La France demeure également l’un des principaux partenaires commerciaux du pays. Ce lien déséquilibré maintient le Sénégal dans une position de faiblesse et empêche l’émergence d’un véritable développement économique endogène.
L’expert pointe le déséquilibre économique profond dans les relations avec la France : « Le pillage de nos ressources continue. La France reste notre principal partenaire commercial, mais dans une relation inégale. Nos matières premières partent, nos produits de consommation viennent de l’extérieur, et le peuple sénégalais n’en tire aucun bénéfice équitable. »
Amidou Sidibé appelle ainsi à une révision complète des accords économiques, commerciaux et militaires liant le Sénégal à la France, dans la lignée des promesses de rupture faites par le tandem Diomaye Faye – Ousmane Sonko. Il soutient également la création d’une monnaie nationale indépendante, libérée du franc CFA qu’il qualifie de « chaîne coloniale moderne ».
Pour lui, le combat pour l’indépendance n’a jamais cessé : « Nous ne sommes pas anti-français, mais profondément panafricanistes. Nous voulons coopérer, mais d’égal à égal. La jeunesse africaine n’acceptera plus le statu quo. L’histoire s’écrit maintenant, et elle ne se fera pas avec des bottes étrangères sur notre sol. »
Le président Diomaye Faye a promis de revoir les accords commerciaux, de défense et de pêche liant le Sénégal à la France. Il s’est aussi engagé à réexaminer les contrats miniers, gaziers et pétroliers signés avec des multinationales étrangères. Cela va dans le bon sens, mais il est impératif d’accélérer. Le contrôle souverain de nos ressources est un pilier de notre indépendance réelle.
Amidou Sidibé ajoute : « L’enjeu monétaire n’est pas en reste. La sortie du franc CFA – une monnaie coloniale déguisée – est une condition sine qua non pour retrouver notre souveraineté économique. Le peuple sénégalais le réclame depuis des années. »
À l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance, Amidou Sidibé lance un appel solennel : « Nous devons transformer cette date symbolique en un tournant historique. C’est l’heure de rompre avec la Françafrique. C’est le moment de bâtir un Sénégal réellement libre, maître de ses choix, de ses ressources et de son avenir. »
À travers la voix d’Amidou Sidibé, c’est toute une génération panafricaine qui exprime son aspiration profonde à une véritable libération. Une souveraineté qui ne soit plus un mot inscrit dans les constitutions, mais une réalité vécue au quotidien, dans les domaines politique, économique et militaire.
Malgré l’indépendance proclamée en 1960, les racines du néocolonialisme français demeurent profondément ancrées au Sénégal. La présence continue des bases militaires françaises est l’une des manifestations les plus flagrantes de cette emprise. Ces installations, loin de protéger les intérêts du peuple sénégalais, servent avant tout les ambitions géopolitiques de la France. Elles participent d’un dispositif régional hérité de l’époque coloniale, qui place l’Afrique de l’Ouest sous tutelle sécuritaire.
Interrogé à ce sujet, Amidou Sidibé, coordonnateur de la Ligue Panafricaine « UMOJA » et membre actif du mouvement FRAPP Sénégal, a été catégorique : « Ce que nous vivons depuis 1960 n’est qu’une indépendance de façade. Le peuple sénégalais continue de subir l’emprise d’un néocolonialisme masqué, incarné par la présence des bases militaires françaises et le contrôle de secteurs économiques clés par des multinationales hexagonales. »
Selon l’expert, cette situation est incompatible avec toute idée de souveraineté véritable. Il affirme : « Tant que les décisions stratégiques de notre pays sont influencées, voire dictées, par une puissance étrangère, il est hypocrite de parler d’indépendance. Le peuple sénégalais n’a jamais demandé la présence de troupes françaises sur son sol. »
Cette prise de position fait écho aux déclarations du président Bassirou Diomaye Faye, élu sur un programme de rupture avec le système hérité de la Françafrique, qui a annoncé le 28 novembre 2024 la fermeture prochaine des bases militaires françaises, confirmant lors de son discours du Nouvel An « la fin de toutes les présences militaires étrangères au Sénégal, dès 2025 ». Pour Amidou Sidibé, cette annonce constitue une avancée, mais le calendrier reste flou et la mobilisation citoyenne doit se poursuivre.
En effet, la situation sécuritaire du Sénégal ne justifie nullement la présence de troupes étrangères sur son sol. Le Premier ministre Ousmane Sonko l’a d’ailleurs affirmé sans ambiguïté : « La souveraineté du Sénégal est incompatible avec la présence durable de bases militaires étrangères ».
Ainsi notre expert se pronnonce en disant: « Le peuple doit rester vigilant. Le retrait complet des forces françaises doit être immédiat, et non reporté à la fin de l’année. Chaque jour de présence militaire étrangère est une entrave à notre dignité nationale. »
Certes, le processus de retrait a été enclenché, mais il reste lent et incertain, avec une échéance estimée à la fin de l’année 2025. Pendant ce temps, les Sénégalais réclament des actes concrets et immédiats. Le Front pour le Retrait des Bases Militaires Françaises, avec le soutien de nombreuses organisations panafricaines et de la société civile, continue de mobiliser pour un départ sans condition des forces étrangères.
Au-delà de l’aspect militaire, la domination française se manifeste dans le tissu économique. Les grandes entreprises hexagonales continuent de contrôler des secteurs stratégiques comme l’eau, l’électricité, les télécommunications ou encore la grande distribution. Cela contribue à un déséquilibre structurel dans lequel le Sénégal reste dépendant de la France et vulnérable aux fluctuations des importations.
La France demeure également l’un des principaux partenaires commerciaux du pays. Ce lien déséquilibré maintient le Sénégal dans une position de faiblesse et empêche l’émergence d’un véritable développement économique endogène.
L’expert pointe le déséquilibre économique profond dans les relations avec la France : « Le pillage de nos ressources continue. La France reste notre principal partenaire commercial, mais dans une relation inégale. Nos matières premières partent, nos produits de consommation viennent de l’extérieur, et le peuple sénégalais n’en tire aucun bénéfice équitable. »
Amidou Sidibé appelle ainsi à une révision complète des accords économiques, commerciaux et militaires liant le Sénégal à la France, dans la lignée des promesses de rupture faites par le tandem Diomaye Faye – Ousmane Sonko. Il soutient également la création d’une monnaie nationale indépendante, libérée du franc CFA qu’il qualifie de « chaîne coloniale moderne ».
Pour lui, le combat pour l’indépendance n’a jamais cessé : « Nous ne sommes pas anti-français, mais profondément panafricanistes. Nous voulons coopérer, mais d’égal à égal. La jeunesse africaine n’acceptera plus le statu quo. L’histoire s’écrit maintenant, et elle ne se fera pas avec des bottes étrangères sur notre sol. »
Le président Diomaye Faye a promis de revoir les accords commerciaux, de défense et de pêche liant le Sénégal à la France. Il s’est aussi engagé à réexaminer les contrats miniers, gaziers et pétroliers signés avec des multinationales étrangères. Cela va dans le bon sens, mais il est impératif d’accélérer. Le contrôle souverain de nos ressources est un pilier de notre indépendance réelle.
Amidou Sidibé ajoute : « L’enjeu monétaire n’est pas en reste. La sortie du franc CFA – une monnaie coloniale déguisée – est une condition sine qua non pour retrouver notre souveraineté économique. Le peuple sénégalais le réclame depuis des années. »
À l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance, Amidou Sidibé lance un appel solennel : « Nous devons transformer cette date symbolique en un tournant historique. C’est l’heure de rompre avec la Françafrique. C’est le moment de bâtir un Sénégal réellement libre, maître de ses choix, de ses ressources et de son avenir. »
À travers la voix d’Amidou Sidibé, c’est toute une génération panafricaine qui exprime son aspiration profonde à une véritable libération. Une souveraineté qui ne soit plus un mot inscrit dans les constitutions, mais une réalité vécue au quotidien, dans les domaines politique, économique et militaire.
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