"Il s'agissait d'une opération pour tuer. S'il avait sorti le drapeau blanc pour se rendre, il aurait été capturé vivant", a expliqué un responsable. Mais lors de la préparation de
l'opération, l'hypothèse de travail retenue était que Ben Laden opposerait une résistance, ce qui s'est effectivement produit.
La réaction à la mort d'Oussama Ben Laden, en Tanzanie, en Ouganda et à Nairobi.
Le leader islamiste a "participé" aux échanges de coups de feu entre les commandos américains et les occupants de la résidence fortifiée dans laquelle il se retranchait à Abbottabad, au nord d'Islamabad, a dit ce responsable.
D'autres responsables ont déclaré que l'affrontement avait duré 40 minutes et que le chef d'Al Qaïda avait reçu des balles dans la tête et la poitrine et n'avait pas riposté.
Trois autres hommes et une femme ont péri dans l'assaut des forces américaines qui n'ont déploré aucune perte dans leurs rangs. Une épouse de Ben Laden, que l'on croyait morte au départ, n'est en fait que blessée. La femme tuée dans le raid n'a pas été utilisée comme bouclier humain, a précisé un responsable, corrigeant de précédentes déclarations.
Navy Seals
Un haut responsable de l'administration américaine a confirmé que les soldats engagés dans l'opération savaient que Ben Laden préférerait mourir plutôt qu'être capturé vivant.
"Les troupes américaines ne cherchent pas à tuer s'il existe un moyen d'obtenir d'une reddition conforme aux règles d'engagement militaires. Cela dit, je pense que l'idée était largement partagée que cela allait se terminer par une mort", a dit ce responsable.
L'opération a impliqué 15 membres des forces spéciales, pour la plupart des Navy Seals (unité d'élite de la marine), qui étaient basés en Afghanistan, a précisé un responsable familier avec les détails de l'attaque.
Des spécialistes de la médecine légale ont également participé au raid afin de récupérer des éléments pour prouver l'identité de Ben Laden ainsi que des informations de nature à traquer d'autres dirigeants d'Al Qaïda ou à déjouer des complots en préparation.
Selon le National Journal, les autorités américaines avaient utilisé les renseignements collectés sur le complexe d'Abbottabad pour en fabriquer une réplique et y effectuer des entraînements début avril.
Dans les heures qui ont suivi l'annonce du décès d'Oussama ben Laden par le président Barack Obama, les commandos ont immergé la dépouille de Ben Laden en mer.
Cette mesure a été prise afin que le corps du dirigeant d'Al Qaïda ne devienne pas l'objet d'un culte et qu'il n'apparaisse pas comme un martyr pour de futurs activistes.
La piste d'un "courrier"
L'information décisive qui a permis de remonter la piste de Ben Laden a été fournie lors d'interrogatoires d'activistes détenus par les troupes américaines après les attentats du 11-Septembre.
Certains activistes, dont plusieurs sont détenus dans la prison militaire de Guantanamo, ont informé les services américains du renseignement de l'existence d'un "courrier" proche du dirigeant islamiste.
Dans un premier temps, les agents américains ignoraient le nom et les activités de ce messager. Son identité n'a été découverte qu'il y a quatre ans. Il y a deux ans, une autre information fiable a été obtenue concernant le fait que ce courrier et son frère opéraient près d'Islamabad.
En août 2010, les Etats-Unis finissent pas localiser une résidence à Abbottabad dans laquelle vivent les deux frères, leurs familles et une troisième famille plus nombreuse.
La résidence se trouve au bout d'une route non goudronnée, non loin d'une importante académie militaire du Pakistan. Certains riverains sont des officiers pakistanais à la retraite.
Utilisant des photographies fournies par l'Agence nationale de renseignement géospatial (NGA) à partir de satellites espions et d'avions ainsi que des écoutes de la NSA, la CIA est parvenue à la conclusion que la résidence était équipée de moyens de sécurité inhabituels. Il est également apparu que ses occupants prenaient des précautions elles aussi inhabituelles.
Au début de 2011, la CIA a acquis la certitude qu'une cible "importante" se trouvait dans la résidence d'Abbottabad et que la probabilité était forte qu'il s'agisse de Ben Laden. La CIA, toutefois, n'a jamais eu la "certitude absolue" que le leader d'Al Qaïda se trouvait effectivement dans la résidence, a précisé un responsable.