De mémoire d'homme, il sera très difficile de trouver dans les annales de l'histoire judiciaire où tout simplement de la Fonction publique sénégalaise, un agent de l'Etat qui tourne le dos à tous les avantages liés à son poste, pour dénoncer les "dérives" du pouvoir exécutif. Le juge Ibrahima Dème est entré dans l'histoire ce lundi 26 mars en déposant sa démission de la magistrature.
Dans une lettre adressée à ses compatriotes sénégalais, le magistrat thiessois explique les raisons pour lesquelles il a décidé de quitter un monde dans lequel il ne se reconnaît plus. "Les fonctionnaires qui jadis, étaient fiers et jaloux de leurs valeurs de neutralité, de désintéressement et soucieux de l'intérêt général sont désormais contraints d'adopter une honteuse posture partisane et politicienne qui est la seule permettant d'accéder ou de conserver des postes de responsabilité. Et, ceux qui refusent d'adopter un tel comportement, sont malgré leur compétence et leur probité, marginalisés et perdent de ce fait, toute motivation indispensable à la bonne marche du service public. La politique politicienne et les intérêts privés, ont désormais pris le dessus sur les intérêts supérieurs de la nation, de sorte que ceux qui décident ne savent pas et ceux qui savent ne décident pas. ", a-t-il déploré dans sa lettre qui a fait la Une de la presse nationale.
L'intérêt général, la bonne marche du service public et les intérêts supérieurs de la nation sont les soucis déclarés de celui qui n'a pas de l'intérieur, cessé de dénoncer la mainmise de l'Exécutif dans le fonctionnement de la justice sénégalaise. L'acte posé est assez fort. Plus qu'une démission, c'est un message de révolte lancé à tous ces Sénégalais, épris de justice, mais cloués par la crainte de perdre les avantages du fonctionnaire de l'Etat.
Le juge Dème rappelle à certains le célèbre magistrat français Paul Didier, qui un 2 septembre 1941, alors que la France était sous domination allemande, refusa de se conformer à l'acte constitutionnel n° 9 du 14 août 1941, qui obligeait les magistrats à prêter serment de fidélité à la personne du chef de l’État, le maréchal Pétain.
La rigueur de ses convictions républicaines excluant toute allégeance personnelle conduit d'abord à sa suspension par le garde des Sceaux Joseph Bartelemy. Ensuite il fut arrêté le 6 septembre 1941 sur ordre du ministre de l'Intérieur et envoyé au camp d’internement de Châteaubriant. Libéré en février 1942, il est assigné à résidence dans sa maison familiale de Moux (Aude) et mis à la retraite le 11 août 1942.
Le Sénégal n'est ni sous hégémonie allemande, ni dans la même situation que la France des années 40 et le Président Macky Sall n'est pas le maréchal Pétain. Mais dans l'esprit, les juges Ibrahima Dème et Paul Didier se rencontrent sur deux points essentiels, sans qui toute idée de justice n'est que chimère : la dignité et l'indépendance. L'un a refusé l'oppression d'une force étrangère, pour préserver la dignité liée à sa fonction, l'autre a préféré quitter la fonction pour échapper à l'influence pesante et à la domination de l'Exécutif.
Le nom du premier est à jamais gravé dans l'histoire de la République française. Celui du second vient de secouer les esprits de ses compatriotes. Les actes qu'il va poser par la suite détermineront le contenu de la page qu'il occupera dans l'histoire du Sénégal.
Dans une lettre adressée à ses compatriotes sénégalais, le magistrat thiessois explique les raisons pour lesquelles il a décidé de quitter un monde dans lequel il ne se reconnaît plus. "Les fonctionnaires qui jadis, étaient fiers et jaloux de leurs valeurs de neutralité, de désintéressement et soucieux de l'intérêt général sont désormais contraints d'adopter une honteuse posture partisane et politicienne qui est la seule permettant d'accéder ou de conserver des postes de responsabilité. Et, ceux qui refusent d'adopter un tel comportement, sont malgré leur compétence et leur probité, marginalisés et perdent de ce fait, toute motivation indispensable à la bonne marche du service public. La politique politicienne et les intérêts privés, ont désormais pris le dessus sur les intérêts supérieurs de la nation, de sorte que ceux qui décident ne savent pas et ceux qui savent ne décident pas. ", a-t-il déploré dans sa lettre qui a fait la Une de la presse nationale.
L'intérêt général, la bonne marche du service public et les intérêts supérieurs de la nation sont les soucis déclarés de celui qui n'a pas de l'intérieur, cessé de dénoncer la mainmise de l'Exécutif dans le fonctionnement de la justice sénégalaise. L'acte posé est assez fort. Plus qu'une démission, c'est un message de révolte lancé à tous ces Sénégalais, épris de justice, mais cloués par la crainte de perdre les avantages du fonctionnaire de l'Etat.
Le juge Dème rappelle à certains le célèbre magistrat français Paul Didier, qui un 2 septembre 1941, alors que la France était sous domination allemande, refusa de se conformer à l'acte constitutionnel n° 9 du 14 août 1941, qui obligeait les magistrats à prêter serment de fidélité à la personne du chef de l’État, le maréchal Pétain.
La rigueur de ses convictions républicaines excluant toute allégeance personnelle conduit d'abord à sa suspension par le garde des Sceaux Joseph Bartelemy. Ensuite il fut arrêté le 6 septembre 1941 sur ordre du ministre de l'Intérieur et envoyé au camp d’internement de Châteaubriant. Libéré en février 1942, il est assigné à résidence dans sa maison familiale de Moux (Aude) et mis à la retraite le 11 août 1942.
Le Sénégal n'est ni sous hégémonie allemande, ni dans la même situation que la France des années 40 et le Président Macky Sall n'est pas le maréchal Pétain. Mais dans l'esprit, les juges Ibrahima Dème et Paul Didier se rencontrent sur deux points essentiels, sans qui toute idée de justice n'est que chimère : la dignité et l'indépendance. L'un a refusé l'oppression d'une force étrangère, pour préserver la dignité liée à sa fonction, l'autre a préféré quitter la fonction pour échapper à l'influence pesante et à la domination de l'Exécutif.
Le nom du premier est à jamais gravé dans l'histoire de la République française. Celui du second vient de secouer les esprits de ses compatriotes. Les actes qu'il va poser par la suite détermineront le contenu de la page qu'il occupera dans l'histoire du Sénégal.
Autres articles
-
Violences électorales : le Président Diomaye appelle les acteurs politiques à faire preuve de maturité et de responsabilité
-
Violences électorales: le Président Bassirou Diomaye Faye promet que la justice fera son travail en toute sérénité
-
Ousmane Sonko bloque la vente et la promotion du livre de Séverine Awenengo Dalberto au Sénégal
-
Abdoul Mbaye répond à Sonko sur l’affaire Kandé : « Notre pays n’a pas besoin de propos incendiaires mais de paix sociale »
-
Campagne à Podor : « Takku Wallu » plaide pour une majorité afin de remettre le pays vers l’émergence