Par la voix de son ministre chargé de la Coopération, la France a exprimé son point de vue sur l'appel supposé de Karim Wade à Robert Bourgi pour une éventuelle intervention militaire française durant les événements du 27 juin dernier. D'emblée, Henri de Raincourt a tenu à préciser qu'il n'était pas au courant d'un tel appel. ‘Je n'ai été nullement informé’, a-t-il répondu sur Radio France internationale (Rfi), hier, lorsque le journaliste Christophe Boisbouvier a voulu en savoir davantage. Comme s'il voulait être plus clair, le ministre français de la Coopération martèle : ‘De toute façon, si tel est le cas, M. Karim Wade s'est trompé d'époque parce que la France n'est pas là pour assurer le service d'ordre dans aucun pays d'Afrique quel qu'il soit. Cela aussi, c'est une vision -si tant est que ce qui est dit soit avéré- qui est aujourd'hui totalement dépassée’.
D'ailleurs, contrairement à ce que l'ambassadeur du Sénégal a écrit dans son démenti, ce n'est pas le président Wade qui inscrit, dans les accords de défense signés avec la France, la non-intervention militaire française dans des troubles intérieurs au Sénégal. Cette disposition y a été inscrite depuis 1972, après la revue desdits accords entre les deux pays. Si dans les nouveaux accords qui ont été signés ou qui sont en voie de l'être, la disposition y figure, le président Wade n'a fait que la maintenir.
Par ailleurs, Henri de Raincourt a essayé de parler dans le cadre général de l'Afrique quand Boisbouvier a voulu savoir ce qu'il pense de la candidature de Wade qui aura 86 ans en 2012. ‘C’est à chaque pays de se déterminer, c’est à chaque pays de déterminer les modalités d’organisation de ses élections et de voter pour qui bon lui semble. Ce que le ministre d’Etat (Alain Juppé, Ndlr) a simplement voulu faire remarquer - cela concerne tout le monde et pas seulement l’Afrique-, c’est que l’évolution politique de la planète, la mondialisation, l’accélération du temps politique et du temps économique montrent qu’aujourd’hui, on ne pourra plus comme on le faisait autrefois - même dans des conditions parfaitement démocratiques et légitimes - rester aussi longtemps au pouvoir qu’il y a encore quelques années’.
Et Henri de Raincourt d’expliquer que ‘la planète tourne à vive allure et les dirigeants devront s’accoutumer au fait que l’on ne fera pas une carrière entière à la tête d’une mairie, d’un département, d’une région, d’un Etat’. Toutefois, il soutient qu'il faut ‘un jour comprendre qu’en Afrique, comme ailleurs, l’environnement politique qui précède les élections a totalement changé et qu’il y a suffisamment de pays dans lesquels des mouvements de population se sont développés depuis le début de l’année 2011 pour comprendre, encore une fois, que l’environnement a changé. Tout s’est modifié et aujourd’hui l’opinion publique est très informée, en temps réel. Elle ne veut à aucun prix se laisser voler son désir de participer à la vie démocratique’, explique-t-il. Avant d'ajouter : ‘Je crois qu’il faut bien saisir cette évolution des mentalités et des populations. La démocratie est en route, rien ne saurait aujourd’hui l’arrêter, ne serait-ce que par la révolution numérique qui a fait prendre conscience à tous les peuples de leur force irrésistible, même si, encore ici ou là, actuellement il y a de tragiques exceptions.’
Moustapha BARRY (Walfadjri quotidien)
D'ailleurs, contrairement à ce que l'ambassadeur du Sénégal a écrit dans son démenti, ce n'est pas le président Wade qui inscrit, dans les accords de défense signés avec la France, la non-intervention militaire française dans des troubles intérieurs au Sénégal. Cette disposition y a été inscrite depuis 1972, après la revue desdits accords entre les deux pays. Si dans les nouveaux accords qui ont été signés ou qui sont en voie de l'être, la disposition y figure, le président Wade n'a fait que la maintenir.
Par ailleurs, Henri de Raincourt a essayé de parler dans le cadre général de l'Afrique quand Boisbouvier a voulu savoir ce qu'il pense de la candidature de Wade qui aura 86 ans en 2012. ‘C’est à chaque pays de se déterminer, c’est à chaque pays de déterminer les modalités d’organisation de ses élections et de voter pour qui bon lui semble. Ce que le ministre d’Etat (Alain Juppé, Ndlr) a simplement voulu faire remarquer - cela concerne tout le monde et pas seulement l’Afrique-, c’est que l’évolution politique de la planète, la mondialisation, l’accélération du temps politique et du temps économique montrent qu’aujourd’hui, on ne pourra plus comme on le faisait autrefois - même dans des conditions parfaitement démocratiques et légitimes - rester aussi longtemps au pouvoir qu’il y a encore quelques années’.
Et Henri de Raincourt d’expliquer que ‘la planète tourne à vive allure et les dirigeants devront s’accoutumer au fait que l’on ne fera pas une carrière entière à la tête d’une mairie, d’un département, d’une région, d’un Etat’. Toutefois, il soutient qu'il faut ‘un jour comprendre qu’en Afrique, comme ailleurs, l’environnement politique qui précède les élections a totalement changé et qu’il y a suffisamment de pays dans lesquels des mouvements de population se sont développés depuis le début de l’année 2011 pour comprendre, encore une fois, que l’environnement a changé. Tout s’est modifié et aujourd’hui l’opinion publique est très informée, en temps réel. Elle ne veut à aucun prix se laisser voler son désir de participer à la vie démocratique’, explique-t-il. Avant d'ajouter : ‘Je crois qu’il faut bien saisir cette évolution des mentalités et des populations. La démocratie est en route, rien ne saurait aujourd’hui l’arrêter, ne serait-ce que par la révolution numérique qui a fait prendre conscience à tous les peuples de leur force irrésistible, même si, encore ici ou là, actuellement il y a de tragiques exceptions.’
Moustapha BARRY (Walfadjri quotidien)
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