Dialogue à l'arrêt entre l'État et l'UMS
"Comment comprendre l'immobilisme observé par le pouvoir depuis la fin des travaux du comité de concertation sur la réforme du Conseil supérieur de la magistrature alors que le ministre de la Justice nous avait annoncés la remise imminente du rapport au chef de l'État. De toute évidence, le gouvernement se montre particulièrement lent dans un dossier qui requiert la sérénité. Qu'on ne nous demande surtout pas de savoir dialoguer. Car, dialoguer ce n'est pas quémander, ce n'est pas supplier. Dialoguer, c'est se présenter avec des idées et ses convictions en partenaires libres et responsables. Le désir de voir se concrétiser notre rêve de justice où régneraient la transparence et l'équité ne doit pas nous conduire à adopter des attitudes de compromission sur les principes et valeurs fondamentaux. N'oublions jamais que ce le sens profond de ses réformes n'est pas tant de modifier les textes mais de redonner aux magistrats la place et la dignité qui sont les leur dans un État de droit."
Le fonctionnement non-transparent du Conseil supérieur de la magistrature
"Par conséquent, nous tenons à souligner que tout en continuant à privilégier la voie du dialogue constructif seul moyen de faire faire un saut qualitatif à notre institution, le reste continuera à dénoncer en toute liberté et responsabilité la persistance d'un système judiciaire dont les failles nous valent à longueurs d'années, les critiques parfois légitimes de nos concitoyens. S'il arrive que nos positions soient de nature à agacer, sachez notre objectif est bien plus noble que la provocation d'un pouvoir avec lequel nous sommes condamnés à cheminer ensemble. Mais, lorsqu'arrive le moment de se prononcer sur le devenir de notre justice, l'intérêt supérieur de la justice passe avant toute autre considération. Qu'on ne nous parle pas non plus d'empressement car depuis plus d'un an les magistrats dénoncent en vain l'adoption de cette loi particulièrement rétrograde et discriminatoire sur la prorogation de l'âge de la retraite. De même, concernant la gestion de la carrière, nous décrions depuis de longues années le manque de transparence qui alimente les critiques sur le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Inutile de préciser que depuis plus de 6 mois, des magistrats tardent à être intégrés dans le cadre hors hiérarchie par la faute administrative devenue à bien des égards obsolètes. Au regard de telles données, force est d'admettre que ce ne sont pas les magistrats qui sont pressés mais c'est bien le gouvernement qui continue d'hésiter à statuer sur un dossier dont l'urgence commande un enrôlement à bref délai.
La peur habite le pouvoir et certains magistrats
"Dans le processus de mutation en cours comme dans tout autre processus de changement, on sait ce que l'on perd mais on ne sait pas ce que l'on trouve. C'est sans doute dans cette peur du changement qu'il faut trouver les raisons d'un tel immobilisme. Une peur qui habite tant le pouvoir et certains d'entre nous, peur de voir la justice échapper à leur contrôle pour les uns, peur de perdre les privilèges attachés à un système dont ils ont appris à profiter pour les autres. Mais, c'est dans de telles circonstances que l'on peut reconnaitre la grandeur des hommes en général et des dirigeants en particulier. Celui qui attend que tout danger soit écarté pour mettre les voiles ne prendra jamais la mer. Il ne prendra jamais date avec l'histoire.
Si pour un dirigeant prendre le temps de la réflexion est un signe de précaution louable, il n'atteint les signes de la grandeur que lorsqu'il se montre capable de renoncer à ses privilèges pour garantir un meilleur devenir à sa nation. Et c'est tout ce qu'on a de nos dirigeants. Le moment est venu de montrer à tous les acteurs de la justice et à tous nos concitoyens que le gouvernement du Sénégal tient vraiment au rayonnement de la justice et aux réformes tant sollicitées par les acteurs. Monsieur le ministre, à maintes reprises vous nous avez tenu un discours qui laisse penser que vous êtes un partisan de la transparence et de l'équité dans la gestion de la carrière des magistrats. Faites donc que cela se réalise".
Il faut sanctionner les détracteurs de la justice
"Nous ne pouvons parler de la justice sans évoquer la situation difficile que nous vivons depuis quelques mois. Les scènes de violences auxquelles nous assistions aujourd'hui dans nos salles d'audience sont tout simplement injustifiées. Les attaques verbales et personnelles venant parfois de ceux qui sont censés contribuer à la bonne administration de la justice doivent être condamnées sans réserve et donner lieu à des sanctions appropriées à la mesure de leur gravité.
Mais, l'honnêteté intellectuelle nous impose de reconnaitre qu'au-delà des dérapages que l'on peut mettre sur le compte d'une passion mal maitrisée, ces attaques traduisent aussi une inquiétante et progressive rupture de confiance entre nos concitoyens et la justice. Un devoir d'introspection nous incombe à tous. Non point pour nous auto-flageller mais pour rétablir la nécessaire confiance entre la justice et les citoyens au nom de qui elle est rendue. Le droit légitime que nous avons de revendiquer notre participation dans l'œuvre de construction de notre justice a pour corolaire le devoir d'assumer notre part de responsabilité dans tout ce qui advient au sein de l'institution judiciaire. Etre acteur, c'est aussi être responsable.
Certains juges ont donné raison aux Sénégalais des raisons de croire qu'il y a une justice à deux vitesses
La considération et le respect auxquels nous avons droit nous sont accordés sous réserve de l'application scrupuleuse des principes qui garantissent la tenue d'un procès juste et équitable. C'est le droit pour chaque magistrat de traiter le dossier qui lui est soumis conformément à la loi et à sa conscience mais c'est notre devoir à nous tous de veiller à ce que rien ne soit de nature à susciter suspicion et rupture de confiance. Or, il nous faut reconnaitre que les activités et déclarations politiques que certains de nos collègues en violations flagrantes de notre statut, la sélectivité dans le traitement des dossiers, le rythme particulier auxquelles sont soumises certaines affaires, les postures et positions de certains d'entre nous contribuent à conforter dans l'esprit de nos concitoyens le sentiment d'une justice à deux vitesses et aux ordres. Rien ne peut justifier que la justice de notre pays soit à ce point indexer. Pour mettre fin à ces dérives, il nous faut donc parallèlement aux condamnations et poursuites judiciaires apprendre à nous conformer davantage à notre serment."
"Comment comprendre l'immobilisme observé par le pouvoir depuis la fin des travaux du comité de concertation sur la réforme du Conseil supérieur de la magistrature alors que le ministre de la Justice nous avait annoncés la remise imminente du rapport au chef de l'État. De toute évidence, le gouvernement se montre particulièrement lent dans un dossier qui requiert la sérénité. Qu'on ne nous demande surtout pas de savoir dialoguer. Car, dialoguer ce n'est pas quémander, ce n'est pas supplier. Dialoguer, c'est se présenter avec des idées et ses convictions en partenaires libres et responsables. Le désir de voir se concrétiser notre rêve de justice où régneraient la transparence et l'équité ne doit pas nous conduire à adopter des attitudes de compromission sur les principes et valeurs fondamentaux. N'oublions jamais que ce le sens profond de ses réformes n'est pas tant de modifier les textes mais de redonner aux magistrats la place et la dignité qui sont les leur dans un État de droit."
Le fonctionnement non-transparent du Conseil supérieur de la magistrature
"Par conséquent, nous tenons à souligner que tout en continuant à privilégier la voie du dialogue constructif seul moyen de faire faire un saut qualitatif à notre institution, le reste continuera à dénoncer en toute liberté et responsabilité la persistance d'un système judiciaire dont les failles nous valent à longueurs d'années, les critiques parfois légitimes de nos concitoyens. S'il arrive que nos positions soient de nature à agacer, sachez notre objectif est bien plus noble que la provocation d'un pouvoir avec lequel nous sommes condamnés à cheminer ensemble. Mais, lorsqu'arrive le moment de se prononcer sur le devenir de notre justice, l'intérêt supérieur de la justice passe avant toute autre considération. Qu'on ne nous parle pas non plus d'empressement car depuis plus d'un an les magistrats dénoncent en vain l'adoption de cette loi particulièrement rétrograde et discriminatoire sur la prorogation de l'âge de la retraite. De même, concernant la gestion de la carrière, nous décrions depuis de longues années le manque de transparence qui alimente les critiques sur le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Inutile de préciser que depuis plus de 6 mois, des magistrats tardent à être intégrés dans le cadre hors hiérarchie par la faute administrative devenue à bien des égards obsolètes. Au regard de telles données, force est d'admettre que ce ne sont pas les magistrats qui sont pressés mais c'est bien le gouvernement qui continue d'hésiter à statuer sur un dossier dont l'urgence commande un enrôlement à bref délai.
La peur habite le pouvoir et certains magistrats
"Dans le processus de mutation en cours comme dans tout autre processus de changement, on sait ce que l'on perd mais on ne sait pas ce que l'on trouve. C'est sans doute dans cette peur du changement qu'il faut trouver les raisons d'un tel immobilisme. Une peur qui habite tant le pouvoir et certains d'entre nous, peur de voir la justice échapper à leur contrôle pour les uns, peur de perdre les privilèges attachés à un système dont ils ont appris à profiter pour les autres. Mais, c'est dans de telles circonstances que l'on peut reconnaitre la grandeur des hommes en général et des dirigeants en particulier. Celui qui attend que tout danger soit écarté pour mettre les voiles ne prendra jamais la mer. Il ne prendra jamais date avec l'histoire.
Si pour un dirigeant prendre le temps de la réflexion est un signe de précaution louable, il n'atteint les signes de la grandeur que lorsqu'il se montre capable de renoncer à ses privilèges pour garantir un meilleur devenir à sa nation. Et c'est tout ce qu'on a de nos dirigeants. Le moment est venu de montrer à tous les acteurs de la justice et à tous nos concitoyens que le gouvernement du Sénégal tient vraiment au rayonnement de la justice et aux réformes tant sollicitées par les acteurs. Monsieur le ministre, à maintes reprises vous nous avez tenu un discours qui laisse penser que vous êtes un partisan de la transparence et de l'équité dans la gestion de la carrière des magistrats. Faites donc que cela se réalise".
Il faut sanctionner les détracteurs de la justice
"Nous ne pouvons parler de la justice sans évoquer la situation difficile que nous vivons depuis quelques mois. Les scènes de violences auxquelles nous assistions aujourd'hui dans nos salles d'audience sont tout simplement injustifiées. Les attaques verbales et personnelles venant parfois de ceux qui sont censés contribuer à la bonne administration de la justice doivent être condamnées sans réserve et donner lieu à des sanctions appropriées à la mesure de leur gravité.
Mais, l'honnêteté intellectuelle nous impose de reconnaitre qu'au-delà des dérapages que l'on peut mettre sur le compte d'une passion mal maitrisée, ces attaques traduisent aussi une inquiétante et progressive rupture de confiance entre nos concitoyens et la justice. Un devoir d'introspection nous incombe à tous. Non point pour nous auto-flageller mais pour rétablir la nécessaire confiance entre la justice et les citoyens au nom de qui elle est rendue. Le droit légitime que nous avons de revendiquer notre participation dans l'œuvre de construction de notre justice a pour corolaire le devoir d'assumer notre part de responsabilité dans tout ce qui advient au sein de l'institution judiciaire. Etre acteur, c'est aussi être responsable.
Certains juges ont donné raison aux Sénégalais des raisons de croire qu'il y a une justice à deux vitesses
La considération et le respect auxquels nous avons droit nous sont accordés sous réserve de l'application scrupuleuse des principes qui garantissent la tenue d'un procès juste et équitable. C'est le droit pour chaque magistrat de traiter le dossier qui lui est soumis conformément à la loi et à sa conscience mais c'est notre devoir à nous tous de veiller à ce que rien ne soit de nature à susciter suspicion et rupture de confiance. Or, il nous faut reconnaitre que les activités et déclarations politiques que certains de nos collègues en violations flagrantes de notre statut, la sélectivité dans le traitement des dossiers, le rythme particulier auxquelles sont soumises certaines affaires, les postures et positions de certains d'entre nous contribuent à conforter dans l'esprit de nos concitoyens le sentiment d'une justice à deux vitesses et aux ordres. Rien ne peut justifier que la justice de notre pays soit à ce point indexer. Pour mettre fin à ces dérives, il nous faut donc parallèlement aux condamnations et poursuites judiciaires apprendre à nous conformer davantage à notre serment."
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