Ce sont trois jeunes femmes visiblement éprouvées qui ont témoigné hier à Paris de leur condition de détention pendant un mois à Tunis.
« J'ai eu peur pour ma vie, témoigne Pauline Hillier, une des trois Femen. Pas dans l'action. On a cru à un moment que c'était de l'acide qu'on nous jetait. J'ai eu peur pour ma vie quand je me suis retrouvé enfermée dans des pièces avec des hommes qui commençaient à nous battre. J'ai eu peur pour ma vie quand j'ai été trimballée dans des véhicules avec des menottes dans des conditions de sécurité épouvantables. Oui, presque tous les jours, j'ai eu peur pour ma vie. »
Echanges sur la condition féminine en Tunisie
Cette détention a permis aux trois jeunes femmes d’échanger avec les 25 autres prisonnières qui partageaient leur cellule de 50 m2 sur la condition féminine en Tunisie, comme l’a expliqué Marguerite Stern.
« On a été très surprises de constater que la majorité des femmes sont en prison pour adultère. Parce qu'elles ont trompé leur mari, les femmes peuvent prendre jusqu'à cinq ans de prison (...) Elles ont été très surprises qu'on vienne en Tunisie uniquement pour soutenir une femme qui est un symbole, qu'on a jamais rencontré. Elle sont d'accord avec les idées sur le fond, après sur la forme c'est un peu plus difficile à faire passer. C'est une question d'éducation. »
Et les trois jeunes femmes se disent prêtes à continuer leurs actions seins nus. Elles affirment qu’elles ne regrettent rien malgré les excuses prononcées lors de l’audience en appel. Elles veulent poursuivre le combat d’Amina, la jeune tunisienne de 18 ans en détention provisoire pour avoir peint le mot « Femen » sur le muret d’un cimetière de Kairouan.
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