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Les Polonais choqués par la disparition brutale de leur président



Les Polonais choqués par la disparition brutale de leur président

La Pologne est en deuil après la mort du président Lech Kaczynski, de son épouse, du chef d'état-major ainsi que de nombreux responsables polonais de premier plan. L'avion qui les amenait ce samedi 10 avril 2010 en Russie s'est écrasé à l'atterrissage à Smolensk. Le gouvernement s'est réuni d'urgence alors que cet accident plonge la Pologne dans une crise politique et institutionnelle.

Le coup est terrible pour le pays, vraiment terrible. D’abord il y a, en réalité, deux présidents polonais qui ont péri : l’actuel, Kaczynski, et Ryszard Kaczorowski l’ancien président polonais résidant à Londres et qui n’était pas reconnu par le pouvoir communiste. C'est ce dernier qui, au moment où Lech Walesa a été élu président de la Pologne indépendante, après la chute du communisme, lui a transmis les insignes présidentiels d’avant la Deuxième Guerre mondiale. Ensuite, il y avait aussi à bord du Tupolev, Jerzy Szmajdzinski, le candidat de l’Alliance de la gauche démocratique à la présidentielle prévue en automne.
C'est réellement toute la tête de l'Etat polonais qui a disparu. Tous les membres du cabinet du président Kaczynski, tous ses conseillers, tout le personnel présidentiel sont morts y compris le chef d’état-major des armées, plusieurs généraux ainsi que le directeur de l’Institut de la Mémoire nationale polonais. Sans oublier une figure historique du mouvement Solidarnorsc, Anna Walentinovicz, qui était également à bord de l’avion. Anna Walentinovicz, c'est l’ouvrière qui a déclenché la première grève contre le pouvoir communiste à Gdansk, en 1980. C’est dire à quel point elle était importante pour les Polonais...

Il y a encore de nombreux députés qui ont disparu dans l'accident, y compris le président du groupe parlementaire du parti Droit et Justice de Kaczynski, ainsi que plusieurs évêques et le gouverneur de la Banque centrale polonaise. Cette seule énumération, simple, froide, permet de se rendre compte de l’étendue de la catastrophe, non seulement humaine mais aussi politique et administrative.
Travaillons maintenant ensemble
Dans le pays, pour l’instant, les réactions de tous les camps politiques sont très dignes. On entend très souvent la phrase : « Tous les camps politiques ont été touchés. Travaillons maintenant ensemble. Du moins, essayons de le faire ».
Sur le plan administratif, c’est le président de la Diète, donc de la Chambre basse du Parlement polonais, qui, conformément à la Constitution, devient président de la République par intérim jusqu’à l’annonce des résultats des élections anticipées, qui elles, doivent être organisées sous soixante jours.
Ce qui complique quelque peu la situation politique pré-électorale pour la présidentielle, c’est le fait que sur les candidats des trois principales formations politiques en place en Pologne, un seul reste en vie actuellement.
Donc, il faudra tout réorganiser dans la vie politique polonaise. Il faut revoir complètement la campagne électorale qui a déjà démarré et il faudra aussi trouver les nouveaux candidats pour deux des trois principaux partis politiques.
Dans l’immédiat, évidement, l'administration doit parer au plus pressé. Ainsi, on a déclaré un deuil national d’une semaine en Pologne. Le pays devra tout simplement – non seulement vivre ce deuil – mais essayer de sortir du choc, qui est immense, vraiment inimaginable sur place, en Pologne.
Enquête minutieuse
Le président russe Dmitri Medvedev et son Premier ministre Vladimir Poutine, ont évidemment été les tous premiers à présenter leurs condoléances aux Polonais, rejoints depuis, par les dirigeants de l’Union européenne, notamment allemands, britanniques, français...
Moscou a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’accident. Elle sera minutieuse, promet le Kremlin. Pour l’heure, c’est l’hypothèse d’une erreur humaine, celle du commandant de bord qui est privilégiée en Russie. Erreur et acharnement à vouloir manifestement se poser à Smolensk, malgré le brouillard et en dépit des propositions alternatives d’aéroport. Il est encore trop tôt pour trancher. Ce qui est sûr c’est que le pilote a plusieurs fois tenté d’atterrir avant que le Tupolev s’écrase à moins de deux kilomètres de l’aéroport, dans une zone boisée.

RFI

Samedi 10 Avril 2010 - 19:43


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