En pleine saison chaude au Sénégal, voilà que les ventilateurs et les réfrigérateurs s'arrêtent, comme tous les engins électriques: excédées par ces délestages quotidiens, les populations menacent de ne plus payer leurs factures et les députés interpellent le gouvernement.
A l'entrée d'un immeuble du quartier du Plateau, face à un grand hôtel de Dakar, le gardien Mohamed Baldé constate que "le courant est parfois coupé deux fois par jour, pendant quatre heures". Pour que l'ascenseur fonctionne et que l'eau monte dans les étages, "je mets 60.000 CFA (91 euros) de gasoil dans le groupe électrogène tous les quatre jours", dit-il.
Mais dans son petit atelier du quartier dakarois de Niaye Thioker, Mamadou Diallo doit tout simplement patienter devant ses machines à coudre à l'arrêt. "On n'a pas d'électricité depuis midi", constate vers 17H00 ce tailleur de 52 ans, et "c'est tous les jours comme ça depuis plus d'une semaine".
A Thiès (70 km de Dakar), le regroupement des tailleurs a déjà appelé les autres artisans de la ville à ne plus payer les factures de la Société nationale d'électricité (Senelec), rebaptisée, depuis plusieurs années, "Société des ténèbres".
Une organisation de défense des droits de l'homme, la Raddho, a par ailleurs accusé dimanche la police d'avoir "battu à mort" un jeune décédé le 14 juillet, après une manifestation contre les coupures de courant dans la banlieue de Dakar. Une foule en colère avait alors incendié des pneus et barré des routes.
Face à ces protestations qui vont crescendo, les députés ont demandé au gouvernement de venir s'expliquer, mardi, devant l'Assemblée nationale.
"La représentation nationale joue tout simplement son rôle en interpellant l'exécutif sur les sujets qui tiennent à coeur aux Sénégalais, dont la question de l'énergie et des coupures d'électricité récurrentes", explique à l'AFP Antoine Ngor Faye, chargé de communication de l'Assemblée, où le parti au pouvoir est très largement majoritaire.
Mais, déjà, un imam de la banlieue de Dakar, Moustoupha Sarr, met en garde les autorités: "Il ne faudrait pas que les députés convoquent le gouvernement pour des discussions superficielles destinées à apaiser les populations, sinon, nous avons déjà notre plan d'action".
"Fin juillet, nous allons décider, ou non, de lancer un mot d'ordre pour que les populations ne paient plus leurs factures d'électricité", menace ce porte-parole des imams des quartier de Guédiawaye et de la banlieue de Dakar, qui avaient déjà pris la tête d'une retentissante contestation, en 2008, contre la hausse du prix de l'électricité.
Le directeur général de la Senelec (contrôlée par l'Etat, à 51%) Seydina Kane, a assuré dans la presse que les délestages actuels sont principalement dus à la mauvaise qualité d'une cargaison de fuel importé pour faire tourner des centrales électriques. Mais il a aussi admis que la Senelec a toujours des "problèmes de trésorerie".
"La Senelec a beaucoup investi dans des centrales fonctionnant au diesel, trop sensibles, et l'achat de carburant lui coûte 75% de son chiffre d'affaires annuel", affirme un responsable du Syndicat unique des travailleurs des l'électricité (Sutulec), Aliou Ba, interrogé par l'AFP.
La meilleure façon de désamorcer la bombe sociale, c'est d'abord de réparer les installations endommagées par le carburant défectueux", dit-il.
"Mais on ne pourra pas supprimer totalement les délestages", avertit le syndicaliste, évoquant "un déficit de production structurel". Pour lui, il faudra au moins attendre l'entrée en fonction d'une nouvelle centrale à charbon, prévue "avant 2012".
A l'entrée d'un immeuble du quartier du Plateau, face à un grand hôtel de Dakar, le gardien Mohamed Baldé constate que "le courant est parfois coupé deux fois par jour, pendant quatre heures". Pour que l'ascenseur fonctionne et que l'eau monte dans les étages, "je mets 60.000 CFA (91 euros) de gasoil dans le groupe électrogène tous les quatre jours", dit-il.
Mais dans son petit atelier du quartier dakarois de Niaye Thioker, Mamadou Diallo doit tout simplement patienter devant ses machines à coudre à l'arrêt. "On n'a pas d'électricité depuis midi", constate vers 17H00 ce tailleur de 52 ans, et "c'est tous les jours comme ça depuis plus d'une semaine".
A Thiès (70 km de Dakar), le regroupement des tailleurs a déjà appelé les autres artisans de la ville à ne plus payer les factures de la Société nationale d'électricité (Senelec), rebaptisée, depuis plusieurs années, "Société des ténèbres".
Une organisation de défense des droits de l'homme, la Raddho, a par ailleurs accusé dimanche la police d'avoir "battu à mort" un jeune décédé le 14 juillet, après une manifestation contre les coupures de courant dans la banlieue de Dakar. Une foule en colère avait alors incendié des pneus et barré des routes.
Face à ces protestations qui vont crescendo, les députés ont demandé au gouvernement de venir s'expliquer, mardi, devant l'Assemblée nationale.
"La représentation nationale joue tout simplement son rôle en interpellant l'exécutif sur les sujets qui tiennent à coeur aux Sénégalais, dont la question de l'énergie et des coupures d'électricité récurrentes", explique à l'AFP Antoine Ngor Faye, chargé de communication de l'Assemblée, où le parti au pouvoir est très largement majoritaire.
Mais, déjà, un imam de la banlieue de Dakar, Moustoupha Sarr, met en garde les autorités: "Il ne faudrait pas que les députés convoquent le gouvernement pour des discussions superficielles destinées à apaiser les populations, sinon, nous avons déjà notre plan d'action".
"Fin juillet, nous allons décider, ou non, de lancer un mot d'ordre pour que les populations ne paient plus leurs factures d'électricité", menace ce porte-parole des imams des quartier de Guédiawaye et de la banlieue de Dakar, qui avaient déjà pris la tête d'une retentissante contestation, en 2008, contre la hausse du prix de l'électricité.
Le directeur général de la Senelec (contrôlée par l'Etat, à 51%) Seydina Kane, a assuré dans la presse que les délestages actuels sont principalement dus à la mauvaise qualité d'une cargaison de fuel importé pour faire tourner des centrales électriques. Mais il a aussi admis que la Senelec a toujours des "problèmes de trésorerie".
"La Senelec a beaucoup investi dans des centrales fonctionnant au diesel, trop sensibles, et l'achat de carburant lui coûte 75% de son chiffre d'affaires annuel", affirme un responsable du Syndicat unique des travailleurs des l'électricité (Sutulec), Aliou Ba, interrogé par l'AFP.
La meilleure façon de désamorcer la bombe sociale, c'est d'abord de réparer les installations endommagées par le carburant défectueux", dit-il.
"Mais on ne pourra pas supprimer totalement les délestages", avertit le syndicaliste, évoquant "un déficit de production structurel". Pour lui, il faudra au moins attendre l'entrée en fonction d'une nouvelle centrale à charbon, prévue "avant 2012".
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