Les hommes politiques doivent bien décrypter le message de désolation du 19 mars (chercheur)

L’islamologue et chercheur à l’Ifan, Abdoul Aziz Kébé a déclaré ce dimanche que les hommes politique doivent traduire le message de désolation qui a été présenté le 19 mars par une frange de la population. «Les hommes politiques doivent faire en sorte que ce tableau de désolation puisse être lu correctement et à partir de là construire un projet qui permette d’avoir l’enthousiasme de l’espérance», a-t-il suggéré ce dimanche à l'émission Remue-ménage de la Rfm.

Il a expliqué que le 19 mars dernier, nous avions deux tableaux : un tableau de désolation qui était volontariste, gratuit, c'est-à-dire spontané car les gens sont venus sans un soutien logistique. «A côté de celui, il y avait un tableau de jubilation où le monde était fou mais avec une logistique d’intérêt», a ajouté le chercheur.

Selon lui, ces deux tableaux différents montrent l’état de notre société et la question fondamentale qui ressort de cela est que la majorité des jeunes qui se sont pris, eux-mêmes, en charge ont dit qu’ils n’en peuvent plus.
«Ceux qui sont au pouvoir peuvent se dire attention que si cela continue, ils n’en voudront plus. Ceux qui sont dans l’opposition peuvent faire de sorte qu’ils n’en veuillent pas», analyse Abdoul Aziz Kébé qui poursuit que «tous les deux, qui sont dans le secteur politique, doivent faire de sorte que ceux qui n’en peuvent plus aient l’espoir et l’enthousiasme de vouloir continuer à construire».

«Le danger, c’est que si l’on ne prend pas en charge cette question de construire un programme ou un projet qui leur donne cet enthousiasme à vouloir continuer et à déconstruire leur «y en a marre», ce ne sera pas bien», a-t-il car il estime que comme en Egypte et en Tunisie, ces mouvements n’ont pas de leader encore moins de programme. «Ils n’ont qu’une désolation et la désolation ne peut pas construire un pays», constate-t-il.