Démonstration de force en Egypte. Les islamistes égyptiens manifestent, vendredi 21 juin, pour soutenir le président Mohamed Morsi, dans un climat tendu avec l'opposition qui appelle de son côté à une mobilisation de masse à la fin du mois pour réclamer le départ du chef de l'Etat.
Plusieurs mouvements islamistes, dont le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans dont est issu M. Morsi, appellent à un rassemblement devant une mosquée de Nasr City, un faubourg du Caire, pour "sauver la révolution".
Appel à manifester le 30 juin pour le départ de Morsi
La manifestation, qui doit débuter en milieu de journée, se veut une démonstration de force face aux opposants qui battent le rappel depuis des semaines pour un grand rassemblement devant le palais présidentiel le 30 juin, premier anniversaire de l'investiture de M. Morsi.
Une campagne intitulée Tamarod ("rébellion"), à laquelle se sont ralliés de nombreux groupes et personnalités opposés à M. Morsi, affirme avoir recueilli au moins 13 millions de signatures en faveur de la démission du président.
Les tensions entre le pouvoir et l'opposition ont été alimentées ces derniers jours par la décision de Mohamed Morsi de nommer des islamistes à des postes de gouverneurs de province.
La mobilisation autour de Tamarod a redonné une visibilité inespérée à une opposition fragmentée et placé le pouvoir sur la défensive, sur fond de craintes que ces tensions ne débouchent sur une nouvelle vague de violences et de troubles politiques.
"Contre-révolution"
De leur côté, les partisans de Mohamed Morsi -Frères musulmans et autres formations islamistes, dont une partie des fondamentalistes salafistes- mettent en avant le caractère démocratique de son élection pour qualifier de "contre-révolution" les appels à sa démission.
Les Frères "sont fermement opposés à la violence comme moyen de parvenir au changement. Ceux qui veulent le changement doivent participer aux élections, proposer des solutions et faire campagne", écrit sur Twitter le porte-parole de la confrérie islamiste, Gehad al-Haddad.
"Nous voulons la stabilité pour reconstruire le pays. Les manifestations violentes ne peuvent engendrer un régime stable. Ceux qui pensent que le président Morsi doit être renversé le 30 juin vivent dans l'illusion", affirme un porte-parole du PLJ, Ahmed Aqil, sur le site du parti islamiste.
Mohamed Morsi est le premier président civil du pays et le premier islamiste à accéder à cette fonction. Son élection a mis fin à la période de transition sous direction militaire qui a suivi la chute en février 2011 de Hosni Moubarak sous la pression d'une révolte populaire.
Il est accusé par ses adversaires d'avoir aggravé le clivage politique du pays en cherchant à placer ses partisans dans tous les rouages du pays, et d'être incapable de faire face à une grave crise économique qui se traduit par une montée du chômage et de l'inflation, ainsi que des pénuries de carburant ou de longues coupures d'électricité.
La récente nomination de gouverneurs islamistes dans plusieurs régions du pays a accentué le sentiment d'une mainmise des Frères musulmans sur l'appareil d'Etat et provoqué des troubles en plusieurs endroits.
Le choix pour Louxor d'un gouverneur membre d'un parti héritier d'un groupe radical qui avait revendiqué le massacre de 58 touristes étrangers dans cette région en 1997 a provoqué la consternation des professionnels de ce secteur, et la démission du ministre du Tourisme.
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