Les rescapés de la plus haute instance dirigeante du Hezbollah, le Conseil de la Shoura, qui comptait avant le début de la guerre ouverte, le 23 septembre, sept membres, ont choisi un nouveau secrétaire général, cheikh Naïm Qassem.
Agé de 71 ans, cet ancien professeur de chimie, diplômé de l’Université libanaise (publique) est né dans la localité de Kfarfila, dans le sud du Liban. Il fait partie du cercle restreint des fondateurs du Hezbollah, en 1982.
Ce cheikh affable et courtois prend les rênes du parti chiite à un moment crucial de l’histoire du Liban, marqué par une guerre meurtrière avec Israël qui a déjà fait plus de 2 600 morts et 12 000 blessés, 1,4 million de déplacés et provoqué des destructions considérables dans le sud du Liban, la banlieue sud de Beyrouth et la plaine orientale de la Békaa.
Sa tâche sera d’autant plus difficile qu’il a longtemps été dans l’ombre d’un homme au charisme exceptionnel, qui a fait du Hezbollah le principal parti politique au Liban et l’a transformé en acteur régional incontournable.
Grande expérience politique
Naïm Qassem possède une solide formation religieuse, acquise auprès de l’un des plus éminents imams, Mohammad Hussein Fadlallah, une figure très respectée dans le monde chiite, aujourd’hui décédée.
Il peut se prévaloir d’une grande expérience politique construite pendant les trente-trois années qu’il a passées au poste de secrétaire général adjoint, aux côtés de Hassan Nasrallah. Ce dernier lui déléguait la gestion de nombreux dossiers de politiques internes et certains aspects des relations extérieures du parti. Il était chargé, entre autres, des questions liées au Parlement et au gouvernement, où le Hezbollah est représenté par des députés et des ministres.
Ce rôle a pris de l’importance après 2006, en raison des contraintes de sécurité qui obligeaient Hassan Nasrallah à réduire ses apparitions publiques et ses déplacements.
Auteur d’une vingtaine d’ouvrages politiques et religieux, Naïm Qassem est considéré comme l’historien et l’idéologue du Hezbollah. L’un de ses livres, Hezbollah : la voie, l’expérience et l’avenir (2008 ed. Albouraq, Beyrouth) a été traduit en français.
Cet ouvrage de 360 pages retrace les origines du Hezbollah et explique son idéologie et ses objectifs. C’est le seul à avoir été écrit par l’un des fondateurs du parti. Ses opinions religieuses et politiques, jugées parfois radicales, ont provoqué, à plusieurs reprises, des controverses au Liban.
Son expérience politique et sa proximité avec Hassan Nasrallah pendant plus de trois décennies sont des atouts certains qui l’aideront dans la période actuelle, marquée par de dures négociations menées sous le feu et les bombes.
Les deux handicaps de Qassem
Cependant, Naïm Qassem a aussi des handicaps. Le plus lourd est le fait qu’il n’était pas particulièrement impliqué dans les questions militaires, principalement gérées par Hassan Nasrallah en personne et son successeur pressenti, l’ancien président du Conseil exécutif, Hachem Safieddine, tué dans un raid israélien le 4 octobre.
Il est encore trop tôt pour voir s’il réussira à compenser son éloignement de l’appareil militaire, qui constitue la colonne vertébrale du Hezbollah, par sa légitimité historique et politique.
Autre désavantage, le nouveau chef du Hezbollah porte la coiffe blanche et non pas le turban noir - comme celui de Hassan Nasrallah -, réservé aux descendants du prophète Mohammad par la lignée de son cousin et gendre, l’imam Ali. Aux yeux des croyants chiites, le fait d’être un « sayyed » (descendant du prophète) inspire respect et loyauté.
Lors des trois discours qu’il a prononcés depuis la mort de Hassan Nasrallah, Naïm Qassem est apparu la mine fatiguée, avec des poches sous les yeux et une barbe peu soignée.
Ses apparitions télévisées pré-enregistrées ont cependant montré une complémentarité entre le discours politique et les actions militaires sur le terrain, marquée par une escalade qui s’est manifestée par une plus grande puissance de feu. Les observateurs en ont déduit que le parti avait réussi à reconstruire la chaîne de commandement et de contrôle, fortement affectée par l’assassinat des chefs politiques et militaires.
En prenant les rênes du Hezbollah, Naïm Qassem assume une lourde responsabilité à un tournant historique. L’issue de la guerre en cours déterminera le sort du Hezbollah mais aussi le rôle et le poids de la communauté chiite dans le système politico-confessionnel libanais. C’est peut-être, aussi, l’avenir du Liban qui est en jeu.
Agé de 71 ans, cet ancien professeur de chimie, diplômé de l’Université libanaise (publique) est né dans la localité de Kfarfila, dans le sud du Liban. Il fait partie du cercle restreint des fondateurs du Hezbollah, en 1982.
Ce cheikh affable et courtois prend les rênes du parti chiite à un moment crucial de l’histoire du Liban, marqué par une guerre meurtrière avec Israël qui a déjà fait plus de 2 600 morts et 12 000 blessés, 1,4 million de déplacés et provoqué des destructions considérables dans le sud du Liban, la banlieue sud de Beyrouth et la plaine orientale de la Békaa.
Sa tâche sera d’autant plus difficile qu’il a longtemps été dans l’ombre d’un homme au charisme exceptionnel, qui a fait du Hezbollah le principal parti politique au Liban et l’a transformé en acteur régional incontournable.
Grande expérience politique
Naïm Qassem possède une solide formation religieuse, acquise auprès de l’un des plus éminents imams, Mohammad Hussein Fadlallah, une figure très respectée dans le monde chiite, aujourd’hui décédée.
Il peut se prévaloir d’une grande expérience politique construite pendant les trente-trois années qu’il a passées au poste de secrétaire général adjoint, aux côtés de Hassan Nasrallah. Ce dernier lui déléguait la gestion de nombreux dossiers de politiques internes et certains aspects des relations extérieures du parti. Il était chargé, entre autres, des questions liées au Parlement et au gouvernement, où le Hezbollah est représenté par des députés et des ministres.
Ce rôle a pris de l’importance après 2006, en raison des contraintes de sécurité qui obligeaient Hassan Nasrallah à réduire ses apparitions publiques et ses déplacements.
Auteur d’une vingtaine d’ouvrages politiques et religieux, Naïm Qassem est considéré comme l’historien et l’idéologue du Hezbollah. L’un de ses livres, Hezbollah : la voie, l’expérience et l’avenir (2008 ed. Albouraq, Beyrouth) a été traduit en français.
Cet ouvrage de 360 pages retrace les origines du Hezbollah et explique son idéologie et ses objectifs. C’est le seul à avoir été écrit par l’un des fondateurs du parti. Ses opinions religieuses et politiques, jugées parfois radicales, ont provoqué, à plusieurs reprises, des controverses au Liban.
Son expérience politique et sa proximité avec Hassan Nasrallah pendant plus de trois décennies sont des atouts certains qui l’aideront dans la période actuelle, marquée par de dures négociations menées sous le feu et les bombes.
Les deux handicaps de Qassem
Cependant, Naïm Qassem a aussi des handicaps. Le plus lourd est le fait qu’il n’était pas particulièrement impliqué dans les questions militaires, principalement gérées par Hassan Nasrallah en personne et son successeur pressenti, l’ancien président du Conseil exécutif, Hachem Safieddine, tué dans un raid israélien le 4 octobre.
Il est encore trop tôt pour voir s’il réussira à compenser son éloignement de l’appareil militaire, qui constitue la colonne vertébrale du Hezbollah, par sa légitimité historique et politique.
Autre désavantage, le nouveau chef du Hezbollah porte la coiffe blanche et non pas le turban noir - comme celui de Hassan Nasrallah -, réservé aux descendants du prophète Mohammad par la lignée de son cousin et gendre, l’imam Ali. Aux yeux des croyants chiites, le fait d’être un « sayyed » (descendant du prophète) inspire respect et loyauté.
Lors des trois discours qu’il a prononcés depuis la mort de Hassan Nasrallah, Naïm Qassem est apparu la mine fatiguée, avec des poches sous les yeux et une barbe peu soignée.
Ses apparitions télévisées pré-enregistrées ont cependant montré une complémentarité entre le discours politique et les actions militaires sur le terrain, marquée par une escalade qui s’est manifestée par une plus grande puissance de feu. Les observateurs en ont déduit que le parti avait réussi à reconstruire la chaîne de commandement et de contrôle, fortement affectée par l’assassinat des chefs politiques et militaires.
En prenant les rênes du Hezbollah, Naïm Qassem assume une lourde responsabilité à un tournant historique. L’issue de la guerre en cours déterminera le sort du Hezbollah mais aussi le rôle et le poids de la communauté chiite dans le système politico-confessionnel libanais. C’est peut-être, aussi, l’avenir du Liban qui est en jeu.
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