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Libye: Samir Shegwara, lanceur d’alerte, qui a dénoncé les crimes de Kadhafi, visé par la justice de son pays

L'homme qui a dénoncé les crimes du régime de Mouhammar Kadhafi, est dans le viseur de la justice libyenne. Samir Shegwara, coauteur (avec Karl Laske et Vincent Nouzille) d’un livre explosif sur les attentats de Lockerbie en Ecosse, et du vol DC-10 d'UTA, est aujourd'hui accusé de possession illégale de documents classifiés — des documents qui impliquent directement l’ex-chef des services de renseignements Abdallah Senoussi, également beau-frère de Mouammar Kadhafi. Arrêté le 20 mars 2025, deux jours après un article de la BBC révélant l’intérêt croissant des enquêteurs écossais pour ses documents, il a été libéré provisoirement, mais reste sous la menace d’un procès. Son éditeur, Robert Laffont, réclame l’abandon immédiat des poursuites.



Le 20 mars 2025, en plein après-midi, Samir Shegwara est interpellé dans son bureau à la mairie d’Hay al Andalous, à Tripoli. Accusé d’atteinte à la sûreté nationale, cet élu local est soupçonné de détenir des documents classifiés. Des archives pourtant déjà rendues publiques en 2018, mais qui ont retrouvé un écho explosif avec la parution du livre L’assassin qu’il fallait sauver, publié fin janvier 2025 aux éditions Robert Laffont, accusant le régime libyen d'être derrière les attentats de Lockerbie et du vol DC-10 d' UTA.


« Pression »


Pour Vincent Nouzille, l’un des coauteurs, cette arrestation n’a rien d’anodin : « Nous, on l’interprète comme un souhait de certains en Libye de faire pression sur lui, pour le faire taire, et l’empêcher de continuer de dire ce qu’il a dit et de fournir des documents accusant le régime libyen de ces attentats. »

Parmi ces documents, se trouvent des éléments qui pourraient servir de preuves à charge contre Abu Agila Masud, l’artificier présumé. Son procès doit s’ouvrir bientôt à Washington, et Samir Shegwara devait y témoigner. Une perspective aujourd’hui compromise, estime Guillaume Denoix de Saint Marc, qui a perdu son père dans l'attentat contre le DC-10 d’UTA.


La justice doit « passer »

  « Ca fait 37 ans, dit-il, que nous attendons le procès pénal et donc là il y a une perspective de pouvoir avoir ce procès. Dans l’affaire du DC-10 d’UTA, il y a 170 morts dont 99 Africains. Il y a au total 18 nationalités représentées parmi les personnes décédées, c'est important qu'on puisse arriver au bout de cette histoire  avec un procès contradictoire et que justice puisse enfin passer ». Une audience concernant Samir Shegwara est attendue cette semaine à Tripoli.
 

Rfi

Samedi 5 Avril 2025 - 11:38


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