En ce premier jour de ramadan, les hommes font le marché au souk de Tripoli.
Dans le vieux souk de Tripoli, en ce premier jour de ramadan, les femmes sont quasi absentes. Restées à la maison pour préparer la table de la rupture du jeûne, ce sont les hommes qui font les courses.
Pour Mohamed, jeune père de famille de 30 ans, la hausse des prix de l'alimentaire est flagrante : « Ce qu'il y a de plus cher, franchement, ce sont les légumes. On utilise beaucoup le persil pendant le ramadan. Tout à l'heure, j'ai trouvé un marchand qui vendait la botte trois fois son prix habituel ! ».
Les troubles politiques qu'a connue la région l'année dernière ont eu une répercussion directe sur le coût de la vie. Ce qui fait dire à Nuri, 33 ans, que la solution aussi est politique : « Tout augmente pendant le ramadan, surtout l'alimentaire. Le gouvernement voit bien le problème. S'il y a quelqu'un pour faire quelque chose, c'est bien lui ! ».
Sous le règne de Mouammar Kadhafi, un système de régulation des prix permettait aux Libyens d'être à l'abri de la crise alimentaire mondiale. Il a été suspendu au début de l'offensive de l'Otan l'année dernière. Entre-temps, tous les prix se sont dérégulés. En proie à d'autres difficultés, le gouvernement de Tripoli déjà affaibli n'a pu déployer de solution de fond.
Pour cette fois, il s'est contenté de faire appel aux imams des mosquées. Pour que dans leurs prêches, ils demandent aux marchands de ne pas trop monter les prix. Un remède dérisoire qui n'aura pas même été relayé dans les lieux de prière.
Source: RFI
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