Les employés de la Sonatel ont marqué leur détermination à lutter contre l’introduction du Groupe Global voice au Sénégal, à travers une marche de protestation. Organiser hier, jeudi 22 juillet, de la place de l’obélisque à celle du triangle sud, cette marche a été l’occasion pour Mamadou Aïdara Diop, coordinateur de l’intersyndicale des travailleurs de la Société nationale des télécommunications (Sonatel), d’en appeler « au sens de la responsabilité du Président de la République pour engager une concertation sur la question de l’introduction de Global voice ».
A 16 heurs, les marcheurs, vêtus de t-shirt rouge et blanc avec la mention : « non à la liquidation du secteur des télécoms par l’Artp », ont arpenté la chaussée du Boulevard Général De Gaulle (Allées du centenaires). Le soleil, encore moins la chaleur, n’ont pu décourager ces employés. Le cortège qui avançait lentement était escorté par deux pick up et un camion de la police nationale. Les travailleurs qui ouvraient la marche tenaient une banderole transmettant avec un message clair : « non à l’introduction de vampires comme Global voice groupe dans le réseau des télécommunications, au profit des prédateurs ». Ce message sera appuyé par des pancartes brandis à gauche et à droite. Les marcheurs estiment que cette introduction de ladite société dans le marché des télécommunications du Sénégal est un moyen de liquider les acteurs de ce secteur.
Dans l’attente du mot d’ordre de grève nationale
Interpellant les dirigeants de la Sonatel, Mamadou Aïdara Diop de lancer : « Donnez le mot d’ordre de grève nationale et nous exécuterons ». Une invite comme pour décrier la volonté de liquidation d’une société qui verse 125 milliards de F Cfa par an au trésor public pour zéro investissement de l’Etat dans le même secteur. « Alors que la Sonatel fait beaucoup dans le social au Sénégal », a-t-il souligné. Une société qui, selon lui, emploie directement 2500 personnes pour 50 mille emplois indirects.
Cette marche de l’intersyndical de la Sonatel a vue la participation de responsable de la coalition Benno Siggil Sénégal (Bss), de la Ligue de consommateurs et l’Uni-africa télécom (avec 13 délégations venues d’un peu partout d’Afrique).
De l’avis de Maguette Thiam de Benno Siggil Sénégal aucun pays n’a le droit de brader son patrimoine de télécommunication car, c’est un véritable vecteur de développement. « On ne permettra pas à une société comme Global voice de contrôler les Sénégalais », a-t-il déclaré.
Selon le représentant de la Ligue des consommateurs, El Hadj Niang, « la Sonatel a fait ce que l’Etat n’arrive pas à faire : investir dans le social ». Il informe que la première machine à imagerie du Sénégal a été donnée par cette société en plus de plusieurs scanners médicaux dans des zones reculées du pays. « Le gouvernement sape la paix sociale et la poche des citoyens avec Global voice », a argué le consumériste.
Le Pr Abdoulaye Bathily de la Ligue démocratique n’y est pas allé par le dos de la cuillère. Pour lui, « après avoir liquidé la Société africaine de raffinage (Sar), Air Sénégal internationale (Asi), la Société nationale d’électricité (Senelec), les autorités veulent liquider la Sonatel ». Ce leader de Benno Siggil Sénégal considère que la Sonatel est un des fleurons de l’économie nationale du Sénégal. Ce qui lui fait dire que « s’attaquer à cette société c’est s’attaquer à l’économie nationale. « C’est un combat de tout le peuple sénégalais », a-t-il précisé.
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