« J’ai vécu dans la terreur chaque minute, chaque seconde, en pensant que mon tour viendrait d’être attrapé et exécuté. » Ce témoignage est l’un de ceux recueillis par Human Rights Watch auprès de 27 personnes -habitants de Moura, commerçants qui s’y trouvaient pour le marché, représentants communautaires ainsi que des sources diplomatiques et sécuritaires. Selon ces témoignages, ce ne sont pas 203, mais au moins 300 personnes -de nombreuses sources vont même bien au-delà de ce chiffre- qui auraient été tuées à Moura par les soldats maliens et par leurs supplétifs russes.
Les témoins affirment que parmi les personnes tuées, certains étaient effectivement des jihadistes, dénoncés par des habitants, mais que pour la majorité il s’agissait de civils : « ils ont été tués parce qu’ils portaient la barbe et un pantalon court », explique un survivant, qui précise que les habitants y étaient obligés. Depuis plusieurs années, Moura vit sous le joug des terroristes de la Katiba Macina, qui appartient au GSIM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans lié à Aqmi, qui viennent régulièrement dans le village prélever la zakat, prêcher et s’approvisionner.
HRW réclame une enquête
D’autres survivants évoquent clairement un ciblage ethnique des Peuls de la part des soldats maliens et des combattants russes. Des témoignages similaires avaient été recueillis lors de précédentes accusations d’exactions dans d’autres localités du centre du Mali au cours des derniers mois, notamment dans la région de Ségou.
Les Russes auraient même été plus nombreux encore que les Maliens à Moura. Au moins pendant les premiers jours de l’opération. Les témoignages recueillis par Human Rights Watch évoquent une centaine d’hommes. Et dévoilent une effroyable mécanique : des tirs par hélicoptère un jour de marché, puis, pendant près d’une semaine, les habitants du village -dont les téléphones ont été systématiquement confisqués- arrêtés par petits groupes de quatre à dix, parfois interrogés, parfois retenus en plein soleil pendant plusieurs jours, parfois exécutés immédiatement. « Le bruit des balles a retentit dans le village de lundi à jeudi », témoigne un habitant. Des survivants affirment avoir été contraints de creuser des fosses et d’y enfouir les cadavres, qui avaient pour beaucoup été brûlés. Human Rights Watch réclame une enquête indépendante.
Pas de réaction de Bamako à ce stade. Le mois dernier, après des révélations déjà sur d’autres allégations d’exactions de l’armée malienne et de leurs supplétifs russes, les autorités de transition avaient catégoriquement nié et accusé Human Rights Watch -ainsi que RFI et les Nations unies- de chercher à « déstabiliser la Transition ».
Les témoins affirment que parmi les personnes tuées, certains étaient effectivement des jihadistes, dénoncés par des habitants, mais que pour la majorité il s’agissait de civils : « ils ont été tués parce qu’ils portaient la barbe et un pantalon court », explique un survivant, qui précise que les habitants y étaient obligés. Depuis plusieurs années, Moura vit sous le joug des terroristes de la Katiba Macina, qui appartient au GSIM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans lié à Aqmi, qui viennent régulièrement dans le village prélever la zakat, prêcher et s’approvisionner.
HRW réclame une enquête
D’autres survivants évoquent clairement un ciblage ethnique des Peuls de la part des soldats maliens et des combattants russes. Des témoignages similaires avaient été recueillis lors de précédentes accusations d’exactions dans d’autres localités du centre du Mali au cours des derniers mois, notamment dans la région de Ségou.
Les Russes auraient même été plus nombreux encore que les Maliens à Moura. Au moins pendant les premiers jours de l’opération. Les témoignages recueillis par Human Rights Watch évoquent une centaine d’hommes. Et dévoilent une effroyable mécanique : des tirs par hélicoptère un jour de marché, puis, pendant près d’une semaine, les habitants du village -dont les téléphones ont été systématiquement confisqués- arrêtés par petits groupes de quatre à dix, parfois interrogés, parfois retenus en plein soleil pendant plusieurs jours, parfois exécutés immédiatement. « Le bruit des balles a retentit dans le village de lundi à jeudi », témoigne un habitant. Des survivants affirment avoir été contraints de creuser des fosses et d’y enfouir les cadavres, qui avaient pour beaucoup été brûlés. Human Rights Watch réclame une enquête indépendante.
Pas de réaction de Bamako à ce stade. Le mois dernier, après des révélations déjà sur d’autres allégations d’exactions de l’armée malienne et de leurs supplétifs russes, les autorités de transition avaient catégoriquement nié et accusé Human Rights Watch -ainsi que RFI et les Nations unies- de chercher à « déstabiliser la Transition ».
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