Bien au contraire, l'émotion suscitée par la profanation des mausolées semble les avoir encouragé à poursuivre leurs forfaits. Méprisant les croyances locales qui considèrent que leur acte pourrait ouvrir la voie à la fin du monde, ils ont fracassé lundi matin la porte sacrée de la mosquée Sidi Yahia.
Les profanateurs revendiquent leur appartenance au groupe Ansar Dine mais pour nombre de Tombouctiens, ces agissements sont l'oeuvre des combattants d'Aqmi.
Révoltés par le saccage de leur patrimoine, des jeunes de la ville ont, selon des sources sur place, envisagé d'organiser une marche de protestation mais en ont été dissuadés par les notables locaux.
Pendant ce temps à Gao, après les affrontements de la semaine passée entre mouvements islamistes et indépendantistes, l'ordre des salafistes armés s'installe. Pour défendre ses postitions et gêner une contre-attaque du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), le MUJAO (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) aurait miné les alentours de la ville.
Est-ce pour se tenir à l'écart d'une éventuelle confrontation entre ces deux groupes ? Impossible à dire. Quoi qu'il en soit, selon plusieurs sources, Iyad Ag Ghali, le chef d'Ansar Dine, a quitté Gao lundi à bord d'un convoi de plusieurs dizaines de véhicules pour revenir dans son fief de Kidal.
RFI