« Des camions sont restés bloqués à l'entrée de la ville, ils ont fini par rebrousser chemin » témoignent plusieurs habitants, de Léré même ou de la zone.
Selon un transporteur travaillant dans la région, la route reliant Léré à Niono et, plus loin, à Bamako, est totalement coupée. Même chose pour les camions venant de Mauritanie : « il faut acheminer les marchandises par le fleuve sur des pinasses à partir de Mopti », témoigne ce transporteur, qui ajoute que la montée des eaux complique encore la situation. Un témoignage recoupé par de nombreuses sources locales, qui décrivent un « blocus total ».
Des détours importants pour se déplacer
Des camions venus d'Algérie auraient toutefois pu, selon certaines sources, entrer à Léré. Pas de pénurie en ville, mais les témoignages font état de nombreux produits manquants – lait, pâtes, carburant – ainsi que d'une augmentation des prix. Le blocus imposé par les jihadistes du Jnim pèse également sur la capitale régionale, Tombouctou : pas pour l'approvisionnement, mais pour les déplacements des habitants. « Cela a beaucoup réduit les mouvements des cars », témoigne un notable de Tombouctou. Pour rejoindre le sud du Mali, les véhicules font désormais un important détour en empruntant la route de Douentza, puis de Mopti.
Ni les autorités nationales, ni les autorités locales n'ont communiqué sur le sujet. « Ils en font un non-évènement », déplore un Tombouctien. Au moins une escorte militaire a toutefois été organisée en fin de semaine dernière pour sécuriser des véhicules, selon plusieurs témoignages. Le 23 novembre dernier, une semaine avant l'instauration du blocus, les jihadistes du Jnim avaient déjà détruit le pont de Dabi reliant Léré à Niafunké.
Sollicité par RFI, ni l'armée malienne, ni le gouvernorat de Tombouctou n'ont donné suite.
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