Mais les proches du capitaine Amadou Sanogo naviguent entre sentiment de trahison et agacement. Pour eux, la communauté internationale fait preuve d’inconséquence et viole l’accord-cadre du 6 avril, qui s'était soldé par l'avènement d'un gouvernement civil de transition. « La Cédéao nous donne une légitimité en faisant de nous des acteurs de la transition et maintenant on prend une décision unilatérale qui provoquera de nouveaux blocages », avance un membre de l’entourage du capitaine Sanogo.
Plus remontée, une autre personnalité de Kati, une ville-garnison située à proximité de Bamako, considère que cette exigence est sans fondement car le Mali ne se trouve pas sous tutelle. « La communauté internationale ne peut pas décider à la place des Maliens. C’est encore une manœuvre de ceux qui ont mis le pays à genoux alors que nous nous sommes retirés des affaires politiques », s’agace ce lieutenant.
Au sein de la coalition des partis qui ont condamné le coup d’Etat, le sentiment est à l’extrême opposé. Selon plusieurs personnalités du Front du refus, la communauté internationale va dans le sens de leur recommandation en exigeant la dissolution du CNRDRE. « La junte peut à juste titre se sentir trahie, mais cette sommation vient désavouer la médiation burkinabè qui avait fait des militaires des acteurs de la transition », analyse l’un des leaders de la coalition anti-putsch.
Source: RFI