« Nous sommes toujours dans l'impasse. Il n'y a aucune volonté de ces autorités d'aller vers le retour à l'ordre constitutionnel normal parce que ça ne les arrange pas, estime Ismaël Sacko. Nous avons des libertés qui sont réduites, des gens qui sont enlevés [des voix critiques enlevées par la sécurité d'État en-dehors de toute procédure judiciaire, NDLR], le peuple est bâillonné ».
Depuis le « léger report » annoncé en septembre 2023, Bamako n'a fixé aucune nouvelle date, aucun nouveau calendrier électoral. Cela fait donc un an que les partis signataires de la Déclaration du 31 mars dénoncent un « vide juridique et institutionnel ». « Juridiquement, la fin de la transition était actée pour le 26 mars 2024, rappelle l'opposant en exil. À la date d'aujourd'hui, aucun texte ne justifie la prolongation de la transition, ni le maintien des autorités de fait en place. Ce sont les armes qui font la loi, le peuple subit ».
« On peut organiser des élections tout en sécurisant le territoire national »
Les autorités maliennes de transition ont expliqué à plusieurs reprises que la sécurisation du territoire était une priorité. Est-ce que les Maliens n'attendent pas cela, avant même la tenue d'élections ? « À un moment donné, les Maliens avaient cru à la bonne foi des autorités de la transition, répond Ismaël Sacko. Aujourd'hui, c'est le peuple qui est fatigué des engagements qui ne sont pas respectés. L'argument de se cacher derrière la sécurisation du territoire est essoufflé. L'insécurité s'est gangrenée, métastasée, plus qu'hier ! On peut, bien évidemment, organiser des élections tout en sécurisant le territoire national. C'est un processus de longue haleine. Il est plus qu'urgent de rétablir l'ordre constitutionnel souhaité de tous ».
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