L'Union africaine a décidé le 17 mars 2010 de sanctionner le régime d'Andry Rajoelina, qui est issu d'un coup d'Etat. Pour la première fois, Marc Ravalomanana réagit à cette initiative. Dans un entretien à RFI depuis l'Afrique du Sud où il a trouvé refuge, le président déchu s'en réjouit, mais il veut plus. Il veut que l'UE et l'ONU sanctionnent les dirigeants malgaches.
Marc Ravalomanana salue les sanctions de l'Union africaine à l'encontre du régime d'Andry Rajoelina. Le président déchu estime que la communauté internationale, notamment l'UE et l'ONU, doivent prendre le relais et durcir ces sanctions à l'égard des autorités malgaches.
Actuellement, selon l'ex-président, « Andry Rajoelina a transformé ce pays prospère en un pays en pleine crise, et il défie maintenant la communauté internationale».
«Je suis toujours prêt à aider mon pays à sortir de cette crise. Actuellement Andry Rajoelina a transformé ce pays en un pays en pleine crise (...) et il défie maintenant la communauté internationale qui est pour la tenue d’élections libres à Madagascar. Ce qui a pour conséquences que l'UA applique des sanctions à son encontre ainsi qu'à tous ceux qui le soutiennent dans son unilatéralisme (...). Ces sanctions doivent être étendues aux opérateurs nationaux et internationaux qui le soutiennent (...). Il est important que l'UE et l'ONU se joignent à l'UA pour maintenir et renforcer ces sanctions à l'encontre du régime illégal (...) jusqu’à ce qu'il consente à l'organisation des élections libres ».
Marc Ravalomanana évoque des chiffres : 7,1 % de croissance du temps de son gouvernement, et accuse Andry Rajoelina d'être à l'origine des différentes crises que connaît actuellement Madagascar. Selon lui, la fin du régime commercial préférentiel accordé par les Etats-Unis a entraîné la perte de près de 300 000 emplois dans l'île.
Marc Ravalomanana regrette qu'Andry Rajoelina veuille organiser rapidement des élections, et rejette les trois accords de Maputo et celui d'Addis Abeba. Des accords qui prévoyaient la formation d'un gouvernement de consensus et l'organisation des élections avec l'ensemble des formations politiques du pays.
Alors que la pression de la communauté internationale s'intensifie, et que l'UA envisage de plaider le renforcement des sanctions auprès de l'ONU, Marc Ravalomanana estime que'Andry Rajoelina est en train de lâcher prise: « Il ne contrôle pas la situation (...), c'est le chaos total à Madagascar».
Andry Rajoelina a demandé que les sanctions appliquées à son gouvernement soient étendues aux trois mouvances de l'opposition. Marc Ravalomanana juge cette demande « absurde ».
En ce qui concerne les accusations pour haute trahison lancées à son encontre par la Haute autorité de transition, Marc Ravalomanana affirme qu'il n'en a pas peur. Il dit pouvoir revenir à Madagascar quand il le veut, parce que, dit-il, « il y a encore des militaires loyaux qui sont de mon côté, mais je ne veux pas de bain de sang à Madagascar ».
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