Après un premier mandat entre 2006 et 2010, la socialiste Michelle Bachelet a été élue ce dimanche présidente du Chili avec 62 % des voix. Une victoire écrasante face à l’ancienne ministre du Travail, Evelyn Matthei, comme l’annonçaient les sondages depuis plusieurs mois. C'est d'ailleurs cette popularité qui l'avait décidée à présenter sa candidature.
Le président de droite, Sebastian Piñera, qui avait ouvertement soutenu Evelyn Matthei, a déjà félicité chaleureusement et personnellement Michelle Bachelet. La perdante a pour sa part reconnu sa défaite, les larmes aux yeux. Une défaite d’autant plus cinglante que la candidate conservatrice a obtenu beaucoup moins de voix que celles remportées par sa coalition lors desélections parlementaires du mois dernier.
Cette victoire de Michelle Bachelet fêtée au champagne dans les rues de Santiago a cependant un goût amer. Car l’abstention a été très importante. Le taux de participation avoisinerait les 40 %, preuve d’un manque d’enthousiasme flagrant pour cette élection et les promesses de changement. Les deux candidates représentaient, il est vrai, les deux blocs qui se partagent le pouvoir depuis 1990 et le retour de la démocratie au Chili. Michelle Bachelet s’est pourtant engagée à une réforme de la Constitution, des impôts et de l’éducation. Mais le programme n’a pas fait mouche auprès de la population qui a préféré se rendre à la plage plutôt qu’aux urnes.
Michelle Bachelet face à ses défis
Cette absention pourrait coûter une partie de sa légitimité à la nouvelle présidente, qui prendra ses fonctions le 11 mars prochain. L'opposition de droite parle déjà de son manque de représentatitivé. Cela promet des négociations difficiles lorsqu'il faudra faire passer ces réformes. La coalition de centre-gauche de Michelle Bachelet est majoritaire au Parlement, mais elle est extrêmement diverse. La présidente parviendra-t-elle à la mobiliser à l'heure de voter ? Réussira-t-elle réellement à modifier les choses s'il lui faut constamment faire des compromis ? Rien n'est certain.
Michelle Bachelet fait également face à une population qui n'a plus peur de prendre la rue et d'exiger. Les étudiants, par exemple, mobilisés depuis 2011 pour une éducation publique gratuite de qualité, ont déjà promis de battre le rappel à la rentrée scolaire, en mars. La baisse de régime de l'économie chilienne, étroitement liée à l'économie chinoise, pourrait également poser des problèmes à la chef de l'Etat. Ce mandat de quatre ans s'annonce difficile.
Source : Rfi.fr
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