Difficile de passer à côté des critiques contre le Qatar tant elles s’intensifient à mesure que la Coupe du monde 2022 approche. A l’image de la présidente de la fédération norvégienne lors du congrès de la Fifa à Doha ou de certains supporters tricolores qui boycotteront le tournoi, ce Mondial (du 21 novembre au 18 décembre) engendre de vives réactions et un mouvement de contestation important.
La fronde contre le pays du Golfe ne risque pas de retomber après la publication d’un nouveau rapport ce jeudi par Amnesty International. Tout au long des 74 pages d’un document intitulé "They think that we’re machines" (que l’on peut traduire par " Ils nous prennent pour des machines"), l’ONG dénonce les conditions de travail des salariés au Qatar et notamment sur des projets liés à la Coupe du monde prévue en fin d’année. L’organisation a ainsi recueilli les témoignages de 34 agents de sécurité travaillant pour huit compagnies différentes. Tous sont unanimes et montrent ce qu’Amnesty présente comme de graves violations au code du travail.
Des horaires fous, aucun jour de congé
Pendant plusieurs mois, d’avril 2021 à février 2022, Amnesty a mené son enquête et recueilli les témoignages édifiants de ces salariés impliqués dans la sécurité de sites tels que les ministères, des hôtels, des installations sportives ou mêmes des stades de la Coupe du monde au Qatar. Si, comme c’était déjà le cas dans les révélations du Guardian, le football n’est pas l’unique objet de ce rapport de l’ONG, il y tient une grande partie. Au cœur du problème le rythme imposé aux travailleurs migrants, à tel point qu’il est présenté comme un travail forcé par le document de l’organisation. Dans les faits, les salariés ont parfois eu à tenir 12h quotidienne pendant les sept jours de la semaine.
"Imaginez ce que c’est que de faire une journée de travail de 12 heures puis d’être conduit au centre de formation, où vous suivez ensuite une formation pendant huit heures, a ainsi raconté Zeke, originaire d’Ouganda et qui a notamment gardé un stade pendant la Coupe du monde des clubs en février 2021. Toute la soirée. Puis vous reprenez le travail à 5 h du matin. Vous dormez quatre heures par nuit et vous recevez votre formation toute la semaine. Ils nous prennent pour des machines."
Et Godfey, un Ougandais employé sur un complexe sportif pendant cinq ans de décrire aussi son quotidien: "Nous travaillons de janvier à janvier, du dimanche au dimanche. Pas de jour de congé... Si vous vous absenter, ils déduiront deux jours ou plus de salaire pour cette absence. Même si nous les informions que nous étions à l’hôpital... Jamais un jour de congé comme stipulé dans le contrat ou dans la loi... Ils donnent un raisonnement que nous travaillons huit heures, alors pourquoi aurions-nous besoin de repos? Mais même si vous travaillez 12 heures, ils ne donnent pas un jour de congé et ils déduire de l’argent [si vous en prenez un]."
Des fraudes et des mesures discriminatoires
Au-delà des horaires contraignants dénoncé par de nombreux salariés, souvent issus de pays pauvres et obligés d’accepter ces conditions pour gagner leur vie, Amnesty International a dénoncé le traitement infligé aux agents de sécurité au Qatar. Sur l’échantillon de 34 témoins de ce rapport, certains ont également dû travailler en extérieur et sous une chaleur étouffante sans réel moyen de s’abriter ou parfois même sans accès à de l’eau potable pendant le travail. Chaque pose pendant la journée peut entraîner une retenue sur salaire. "Le risque que représente le stress thermique pour la vie des travailleurs et travailleuses est pourtant bien réel", dénonce l’ONG sur son site français avant de préciser les discriminations à caractère racial dont ont parfois été victimes certains salariés venus d’Afrique.
"Ils disent: Tu es un Africain, tu peux travailler 12 heures parce que tu es fort", a ainsi révélé Omar un travailleur immigré installé au Qatar. De la même manière, les salaires sont parfois liés au pays d’origine des migrants. "Vous pouvez découvrir qu’un Kenyan est payé 1 300 rials, mais que, pour le même travail d’agent de sécurité, les Philippins gagnent 1 500 rials, a détaillé Asher, originaire du Kenya et qui a travaillé sur différents sites au Qatar jusqu’en 2021 Pour les Tunisiens, c’est 1 700 rials. Le salaire est fixé en fonction de la nationalité."
Amnesty demande à la Fifa de faire pression sur le Qatar
Après avoir dénoncé les conditions de travail des agents de sécurité au Qatar grâce aux témoignages de plusieurs migrants, Amnesty International a également demandé du changement aux différents acteurs de l’état du Golfe ainsi qu’aux décideurs du monde du football. Au gouvernement et aux autorités du Qatar, l’ONG veut qu’ils enquêtent sur les conditions de travail dans le secteur de la sécurité privée, qu’ils s’assurent que tous les travailleurs soient véritablement payés conformément à la loi en vigueur et qu’ils communiquent un plan d’action pour réformer le travail.
La fronde contre le pays du Golfe ne risque pas de retomber après la publication d’un nouveau rapport ce jeudi par Amnesty International. Tout au long des 74 pages d’un document intitulé "They think that we’re machines" (que l’on peut traduire par " Ils nous prennent pour des machines"), l’ONG dénonce les conditions de travail des salariés au Qatar et notamment sur des projets liés à la Coupe du monde prévue en fin d’année. L’organisation a ainsi recueilli les témoignages de 34 agents de sécurité travaillant pour huit compagnies différentes. Tous sont unanimes et montrent ce qu’Amnesty présente comme de graves violations au code du travail.
Des horaires fous, aucun jour de congé
Pendant plusieurs mois, d’avril 2021 à février 2022, Amnesty a mené son enquête et recueilli les témoignages édifiants de ces salariés impliqués dans la sécurité de sites tels que les ministères, des hôtels, des installations sportives ou mêmes des stades de la Coupe du monde au Qatar. Si, comme c’était déjà le cas dans les révélations du Guardian, le football n’est pas l’unique objet de ce rapport de l’ONG, il y tient une grande partie. Au cœur du problème le rythme imposé aux travailleurs migrants, à tel point qu’il est présenté comme un travail forcé par le document de l’organisation. Dans les faits, les salariés ont parfois eu à tenir 12h quotidienne pendant les sept jours de la semaine.
"Imaginez ce que c’est que de faire une journée de travail de 12 heures puis d’être conduit au centre de formation, où vous suivez ensuite une formation pendant huit heures, a ainsi raconté Zeke, originaire d’Ouganda et qui a notamment gardé un stade pendant la Coupe du monde des clubs en février 2021. Toute la soirée. Puis vous reprenez le travail à 5 h du matin. Vous dormez quatre heures par nuit et vous recevez votre formation toute la semaine. Ils nous prennent pour des machines."
Et Godfey, un Ougandais employé sur un complexe sportif pendant cinq ans de décrire aussi son quotidien: "Nous travaillons de janvier à janvier, du dimanche au dimanche. Pas de jour de congé... Si vous vous absenter, ils déduiront deux jours ou plus de salaire pour cette absence. Même si nous les informions que nous étions à l’hôpital... Jamais un jour de congé comme stipulé dans le contrat ou dans la loi... Ils donnent un raisonnement que nous travaillons huit heures, alors pourquoi aurions-nous besoin de repos? Mais même si vous travaillez 12 heures, ils ne donnent pas un jour de congé et ils déduire de l’argent [si vous en prenez un]."
Des fraudes et des mesures discriminatoires
Au-delà des horaires contraignants dénoncé par de nombreux salariés, souvent issus de pays pauvres et obligés d’accepter ces conditions pour gagner leur vie, Amnesty International a dénoncé le traitement infligé aux agents de sécurité au Qatar. Sur l’échantillon de 34 témoins de ce rapport, certains ont également dû travailler en extérieur et sous une chaleur étouffante sans réel moyen de s’abriter ou parfois même sans accès à de l’eau potable pendant le travail. Chaque pose pendant la journée peut entraîner une retenue sur salaire. "Le risque que représente le stress thermique pour la vie des travailleurs et travailleuses est pourtant bien réel", dénonce l’ONG sur son site français avant de préciser les discriminations à caractère racial dont ont parfois été victimes certains salariés venus d’Afrique.
"Ils disent: Tu es un Africain, tu peux travailler 12 heures parce que tu es fort", a ainsi révélé Omar un travailleur immigré installé au Qatar. De la même manière, les salaires sont parfois liés au pays d’origine des migrants. "Vous pouvez découvrir qu’un Kenyan est payé 1 300 rials, mais que, pour le même travail d’agent de sécurité, les Philippins gagnent 1 500 rials, a détaillé Asher, originaire du Kenya et qui a travaillé sur différents sites au Qatar jusqu’en 2021 Pour les Tunisiens, c’est 1 700 rials. Le salaire est fixé en fonction de la nationalité."
Amnesty demande à la Fifa de faire pression sur le Qatar
Après avoir dénoncé les conditions de travail des agents de sécurité au Qatar grâce aux témoignages de plusieurs migrants, Amnesty International a également demandé du changement aux différents acteurs de l’état du Golfe ainsi qu’aux décideurs du monde du football. Au gouvernement et aux autorités du Qatar, l’ONG veut qu’ils enquêtent sur les conditions de travail dans le secteur de la sécurité privée, qu’ils s’assurent que tous les travailleurs soient véritablement payés conformément à la loi en vigueur et qu’ils communiquent un plan d’action pour réformer le travail.
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