Les organisations de défense des droits de l'homme basées au Cameroun sont formelles : dans le cas Eric Lembembe, la justice et la police camerounaises manquent de volonté à faire connaître la vérité. Elles enfoncent même le clou en estimant que l'enquête, ouverte au lendemain de l'assassinat de cet activiste des droits humains, engagé dans la protection des gays et lesbiennes du Cameroun, a tout l'air d'une farce.
Le point sur le travail de la justice est accablant. Travail bâclé, pas de preuves, pas d'indices relevés sur la scène du crime, dissimulation sur le certificat de décès des traces pourtant visibles des atrocités subies par la victime...
« Dans ce dossier, aucune empreinte n'avait été relevée sur le site de l'assassinat, note Me Michel N'Togue, avocat et proche d'Eric Lembembe. Il n'y a pas eu de prises de vue. Des témoins, qui s'étaient mis à disposition de la justice, ont été plusieurs fois convoqués par le juge d'instruction sans être entendus. Tant que ces témoins ne peuvent pas livrer leur version, l'enquête va continuer à stagner. »
Coupable de son identité sexuelle
La famille et l'épouse d'Eric Lembembe disent cependant avoir subi diverses mesures d'intimidation et des railleries, comme si la victime méritait de mourir en raison de son identité sexuelle.
Eric Lembembe avait été tué à son domicile à Yaoundé. D'après des témoignages, il aurait été battu à mort par ses agresseurs. Ses mains et ses pieds auraient été brûlés au fer à repasser. Plusieurs associations de défense des droits humains continuent d'appeler les autorités camerounaises à mener une enquête indépendante et transparente afin d'identifier les responsables, pour les traduire devant un tribunal.
Source : Rfi.fr
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