"URGENT! Le président Malgache Andry Rajoelina demande à tous les pays africains de quitter l'OMS en raison de la mauvaise foi des européens vers les africains". Ce texte, assorti de la photographie officielle de M. Rajoelina, est particulièrement viral depuis quelques jours sur les réseaux sociaux.
Une publication qui l'a diffusé le 12 mai sur une page Facebook intitulée Qactus a été partagée plus de 15.000 fois. Plusieurs autres cumulent des centaines, voire des milliers, de partages sur le réseau social (1, 2).
Le président malgache Andry Rajoelina bénéficie d’une grande notoriété sur les réseaux sociaux après avoir lancé le 19 avril une tisane censée prévenir et guérir le Covid-19 élaborée à base d’artemisia, plante très répandue en Afrique utilisée pour traiter le paludisme.
Mais l’OMS a multiplié les mises en garde contre ce breuvage qui n'a fait l’objet d’aucun test clinique, suscitant l’indignation de M. Rajoelina.
Il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin ou traitement reconnu contre le nouveau coronavirus, qui a fait au 15 mai près de 302.000 morts dans le monde.
Les publications virales que nous vérifions attribuent au président malgache des propos accusateurs contre cette institution médicale.
“Les européens ont créé des organisations pour que les africains soient éternellement dépendant de l'Europe j'affirme, l'Afrique a trouvée un médicament contre coronavirus mais les européens pensent qu'ils ont le monopole de l'intelligence ils essaient de refuser nôtre médicament, sur ce je demande à tout les pays africains de quitter passifiquement toutes les organisations mondiale des européens”, lit-on dans cette publication truffée de fautes d’orthographe.
Démenti de la présidence malgache
L'AFP n’a trouvé aucune trace de telles déclarations d'Andry Rajoelina ni dans les médias, ni sur les réseaux sociaux où il est pourtant très actif.
Contactée par l’AFP le 14 mai, la présidence malgache a catégoriquement démenti que le chef d’Etat ait tenu ces propos.
"La Présidence de Madagascar dément formellement toutes ces allégations. Depuis le lancement du remède Covid-Organics, de nombreux propos ont été faussement attribués au Président Andry Rajoelina. Nous condamnons fermement ces fausses citations”, a déclaré la directrice de cabinet de la présidence, Lova Ranoramoro.
Le 11 mai, veille de la publication de ce post, le président malgache avait accordé une interview aux médias français France 24 et RFI, dans laquelle il a accusé la communauté internationale et l’OMS de s’opposer à ce breuvage en raison de son origine africaine. Sans pour autant appeler ses homologues africains à boycotter l’OMS.
"Si c’était un pays européen qui avait découvert ce remède, est-ce qu’il y aurait autant de doutes ? Je ne pense pas", avait-il lancé: "Le problème c’est que cela vient d’Afrique. Et on ne peut pas accepter qu’un pays comme Madagascar, qui est le 163e pays le plus pauvre du monde, ait mis en place cette formule pour sauver le monde".
"Dans cette bataille, on veut nous freiner. On veut nous décourager, voire même nous interdire d’avancer", avait-il également déclaré.
Observations scientifiques contre essais cliniques
Andry Rajoelina assure de l’efficacité de sa tisane contre le nouveau coronavirus en se basant sur des "observations scientifiques" plutôt que sur des essais cliniques, et en mettant en avant le fait qu’aucun décès lié au coronavirus n’ait été déploré à Madagascar.
"Une nette amélioration de l’état de santé des patients ayant reçu ce remède a été observée en 24 heures seulement après la première prise. La guérison a été constatée après sept jours, voire dix jours. Ce remède est naturel, non toxique et non invasif", a-t-il détaillé.
Ce breuvage a été distribué dans les écoles et à la population de Madagascar.
M. Rajoelina a annoncé avoir transmis des cargaisons de ce breuvage à ses "frères africains". Une quinzaine de pays d’Afrique de l’Ouest (dont la Guinée-Bissau, le Sénégal, la République Démocratique du Congo, la Guinée Equatoriale) mais aussi la Tanzanie ont reçu des échantillons.
Pour l’OMS, l’efficacité de ce remède doit être évaluée selon les protocoles scientifiques en vigueur.
"Par rapport à ce médicament, notre position est claire: il n’y a pas eu de test, on encourage la recherche, mais tout médicament recommandé devrait avoir fait l’objet de tests et essais pour prouver son efficacité et son innocuité, afin qu’il ne soit pas néfaste à la population. Ce qui n’est pas le cas pour ce remède. Si on devait le recommander, il faudrait qu’il fasse l’objet d’un consensus scientifique", a expliqué le 29 avril à l’AFP Michel Yao, responsable des opérations d’urgence de l’OMS Afrique.
“Des plantes médicinales telles que l’artemisia annua sont considérées comme des traitements possibles de la COVID-19, mais des essais devraient être réalisés pour évaluer leur efficacité et déterminer leurs effets indésirables”, a rappelé l’OMS le 4 mai dans un communiqué.
Une publication qui l'a diffusé le 12 mai sur une page Facebook intitulée Qactus a été partagée plus de 15.000 fois. Plusieurs autres cumulent des centaines, voire des milliers, de partages sur le réseau social (1, 2).
Le président malgache Andry Rajoelina bénéficie d’une grande notoriété sur les réseaux sociaux après avoir lancé le 19 avril une tisane censée prévenir et guérir le Covid-19 élaborée à base d’artemisia, plante très répandue en Afrique utilisée pour traiter le paludisme.
Mais l’OMS a multiplié les mises en garde contre ce breuvage qui n'a fait l’objet d’aucun test clinique, suscitant l’indignation de M. Rajoelina.
Il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin ou traitement reconnu contre le nouveau coronavirus, qui a fait au 15 mai près de 302.000 morts dans le monde.
Les publications virales que nous vérifions attribuent au président malgache des propos accusateurs contre cette institution médicale.
“Les européens ont créé des organisations pour que les africains soient éternellement dépendant de l'Europe j'affirme, l'Afrique a trouvée un médicament contre coronavirus mais les européens pensent qu'ils ont le monopole de l'intelligence ils essaient de refuser nôtre médicament, sur ce je demande à tout les pays africains de quitter passifiquement toutes les organisations mondiale des européens”, lit-on dans cette publication truffée de fautes d’orthographe.
Démenti de la présidence malgache
L'AFP n’a trouvé aucune trace de telles déclarations d'Andry Rajoelina ni dans les médias, ni sur les réseaux sociaux où il est pourtant très actif.
Contactée par l’AFP le 14 mai, la présidence malgache a catégoriquement démenti que le chef d’Etat ait tenu ces propos.
"La Présidence de Madagascar dément formellement toutes ces allégations. Depuis le lancement du remède Covid-Organics, de nombreux propos ont été faussement attribués au Président Andry Rajoelina. Nous condamnons fermement ces fausses citations”, a déclaré la directrice de cabinet de la présidence, Lova Ranoramoro.
Le 11 mai, veille de la publication de ce post, le président malgache avait accordé une interview aux médias français France 24 et RFI, dans laquelle il a accusé la communauté internationale et l’OMS de s’opposer à ce breuvage en raison de son origine africaine. Sans pour autant appeler ses homologues africains à boycotter l’OMS.
"Si c’était un pays européen qui avait découvert ce remède, est-ce qu’il y aurait autant de doutes ? Je ne pense pas", avait-il lancé: "Le problème c’est que cela vient d’Afrique. Et on ne peut pas accepter qu’un pays comme Madagascar, qui est le 163e pays le plus pauvre du monde, ait mis en place cette formule pour sauver le monde".
"Dans cette bataille, on veut nous freiner. On veut nous décourager, voire même nous interdire d’avancer", avait-il également déclaré.
Observations scientifiques contre essais cliniques
Andry Rajoelina assure de l’efficacité de sa tisane contre le nouveau coronavirus en se basant sur des "observations scientifiques" plutôt que sur des essais cliniques, et en mettant en avant le fait qu’aucun décès lié au coronavirus n’ait été déploré à Madagascar.
"Une nette amélioration de l’état de santé des patients ayant reçu ce remède a été observée en 24 heures seulement après la première prise. La guérison a été constatée après sept jours, voire dix jours. Ce remède est naturel, non toxique et non invasif", a-t-il détaillé.
Ce breuvage a été distribué dans les écoles et à la population de Madagascar.
M. Rajoelina a annoncé avoir transmis des cargaisons de ce breuvage à ses "frères africains". Une quinzaine de pays d’Afrique de l’Ouest (dont la Guinée-Bissau, le Sénégal, la République Démocratique du Congo, la Guinée Equatoriale) mais aussi la Tanzanie ont reçu des échantillons.
Pour l’OMS, l’efficacité de ce remède doit être évaluée selon les protocoles scientifiques en vigueur.
"Par rapport à ce médicament, notre position est claire: il n’y a pas eu de test, on encourage la recherche, mais tout médicament recommandé devrait avoir fait l’objet de tests et essais pour prouver son efficacité et son innocuité, afin qu’il ne soit pas néfaste à la population. Ce qui n’est pas le cas pour ce remède. Si on devait le recommander, il faudrait qu’il fasse l’objet d’un consensus scientifique", a expliqué le 29 avril à l’AFP Michel Yao, responsable des opérations d’urgence de l’OMS Afrique.
“Des plantes médicinales telles que l’artemisia annua sont considérées comme des traitements possibles de la COVID-19, mais des essais devraient être réalisés pour évaluer leur efficacité et déterminer leurs effets indésirables”, a rappelé l’OMS le 4 mai dans un communiqué.
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