Après la capitale Bujumbura, vendredi soir, c’est au tour de l’intérieur du pays, essentiellement le nord, d’être visé par ces attaques à la grenade. Et cette fois, ce sont des civils qui ont été pris pour cible dimanche soir.
Ngozi, la province natale et fief du très contesté président burundais Pierre Nkurunziza, a payé le plus lourd tribut : quatre personnes ont été tuées et une trentaine blessées par l’explosion d’une grenade en plein milieu d’une foule compacte qui se trouvait dans un bistrot de bière locale.
Presque simultanément, d’autres grenades ont explosé un peu plus loin à Kirundo, faisant un blessé et dans la province de Muyinga, dans le nord-est du pays, mais sans faire de victime cette fois. Enfin, deux policiers ont été blessés, ce lundi matin, par l’explosion de deux grenades dans le quartier de Musaga, dans le sud de la capitale.
Le gouvernement burundais a réagi au quart de tour. Sans donner de nom, le responsable de la communication présidentielle, Willy Nyamitwe, parle d’une « campagne de terreur orchestrée par les politiciens et les activistes de la société civile à la tête de l’insurrection » qui a secoué Bujumbura.
C’est la rhétorique officielle qui désigne les leaders de la contestation contre le troisième mandat du président Nkurunziza. Le pouvoir les accuse de chercher à saboter les législatives et les communales prévues dans une semaine, mais « ils vont échouer comme il y a cinq ans », a prédit Willy Nyamitwe.
« Notre mouvement est et restera pacifique », a rétorqué Jérémie Minani, au nom de la plateforme regroupant opposition et société civile contre le troisième mandat. Il soupçonne de son côté un plan conçu par le pouvoir pour en finir une fois pour toutes avec son opposition.
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