Le 6 février le monde entier a célébré la journée de la « Tolérance Zéro Excision ou Mutilations Génitales Féminines » avec l’ultime conviction que cette pratique nuisible pour la santé des femmes prendra fin. Pourquoi avoir choisi cette date ?
Le 6 février 1984 le Comité Inter-Africain (CI-AF) était porté sur les fonds baptismaux à Dakar, à la suite d’une conférence internationale qui avait pour but de lutter contre les pratiques traditionnelles néfastes à la santé de la femme.
Dans 28 pays d’Afrique des millions de fillettes subissent encore cette opération, mais aussi en Europe, en Australie, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis.
A l’occasion du 20ème anniversaire du Comité Interafricain, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a décrété le 6 février journée internationale de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines ou M.G.F. Le but est de parvenir dans tous les pays concernés à une tolérance zéro ou élimination d’une telle coutume nuisible à la santé des femmes. La plupart des pays africains ont ratifié le « Protocole de Maputo » au Mozambique en 2003 lors de la conférence internationale sur les M.G.F. Les participants se sont engagés à tout mettre en œuvre afin que d’ici 2015, les mutilations soient abolies sur tout le continent.
Jusqu’à présent aucun pays d’Afrique ne peut affirmer avoir atteint cet objectif, même si dans la presse allemande, on lit souvent que les mutilations génitales féminines ne se pratiqueraient plus au Bénin depuis 2008 et que de nombreuses manifestations célèbrent actuellement la « Fin des Mutilations au Bénin ».
De telles affirmations ne reflètent pas la vérité comme nous l’a déclaré la représentante du CI-AF pour le Bénin et le député qui a introduit le projet de loi au parlement béninois. La prévalence serait tombée de 17 à 13%.(1)
En cette journée internationale de « Tolérance zéro Excision ou Mutilations Génitales Féminines », de nombreuses manifestations ont lieu dans toute l’Europe afin de sensibiliser les populations sur un sujet encore tabou dans certains pays de la Communauté européenne.
Les mutilations génitales féminines (MGF) ne sont pas un problème exclusivement africain mais elles touchent pratiquement le monde entier, surtout les pays d’immigration. En effet, il existe de fortes communautés issues de l’Afrique subsaharienne dans toute l’Europe. Les émigrées viennent certes avec leurs rêves, leurs espoirs mais aussi avec leurs coutumes.
On estime que 4000 fillettes et environ 30 000 femmes seraient menacées d’excision en Allemagne. La plupart viennent des pays de la corne de l’Afrique: Somalie, Erythrée, Ethiopie, mais du Soudan, du Mali, de la Gambie, du Togo, de la Guinée etc... mais aussi de l’Irak, du Yémen et de l’Indonésie.
Nombreuses sont les immigrées qui demeurent attachées à ce rite. Une campagne de sensibilisation auprès des personnes concernées est donc nécessaire afin que les femmes excisées puissent s’adresser le cas échéant au service de santé si besoin est, et qu’elles sachent qu’elles seront traitées avec respect et finesse; et qu’elles trouveront une oreille attentive pour les assister sans les juger ou émettre des propos racistes voire des préjugés.
La plupart des femmes qui pratiquent l’excision ne sont pas au courant que les mutilations génitales féminines sont interdites en Allemagne et dans tous les pays de la communauté européenne. Elles sont donc passibles de sanctions graves dans tout l’espace Schengen. Pour éviter de telles conséquences, les mouvements féminines de lutte contre les M.G.F se mobilisent et démarrent cette année une campagne au niveau de l’Europe. Elle a pour but d’informer les communautés et effectuer un travail de sensibilisation et de prévention afin de protéger les fillettes qui seraient menacées d’une telle pratique que ce soit en Europe ou en Afrique lors des vacances au pays.
On constate cependant que des progrès notoires ont lieu dans ce domaine, même si tout récemment au mois de décembre 2009 nous devions déplorer que 350 jeunes filles aient été excisées au Kenya! (2).
Au Sénégal plus de 4000 villages ont prêté serment de renoncer aux mariages forcés et à exciser leurs filles. Et (3) En Guinée, lors de cérémonies de «Dépôts de couteaux», les exciseuses ont remis ces fameux couteaux à l’ex– présidente de la république. Ils sont aujourd’hui conservés au musée de Conakry (4).
Au Burkina-Faso, une clinique effectue une chirurgie réparatrice de l’appareil génital féminin. En Mauritanie, les dignitaires religieux ont décidé lors de la conférence internationale de janvier 2010 de combattre ce fléau. Ils vont désormais prêcher dans les mosquées que l’islam n’exige pas que les femmes soient excisées et que l’excision n’a rien à voir avec la religion islamique. (5) En Mauritanie 70% des femmes sont excisées. Tous ces exemples permettent de croire qu’un jour le monde sera libéré d’une telle pratique néfaste à la santé des fillettes et de la femme.
Sources
CI-AF: Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles néfastes ayant effet sur la santé des femmes et des enfants
Pierrette Herzberger-Fofana. Les Mutilations génitales Féminines www.arts.uwa.edu.au/AFLIT/MGF1.html, www.afrology.com
Remarques :
1 : Pierrette Herzberger-Fofana. Interviews avec la présidente du CI-AF Benin et M.le député du Benin qui a iintroduit laloi au Bénin http://www.youtube.com/user/0049forward#p/u
2: Pierrette Herzberger-Fofana, Excision de 350 filles au Kenya.
www.afrology.com/presse/phf_350excisions.html,
3: Ibrahima Diallo. Abandon de l’Excision et des mariages précoces et forcés. Trois équipes de journalistes pour apprécier les efforts sur le terrain www.sudonline.sn 10.2.2010
4:Pierrette Herzberger-Fofana «Abandon des Mutilations génitales féminines : le Comité Inter-Africain en Egypte » http://www.afrology.com/presse/phf_mgf.html http://euronet-fgm.org/index.php?option=com_content&view=article&id=73%3Aabandon-des-mutilations-genitales-feminines-le-comite-inter-africain-en-egypte-3-decembre-2008&catid=36%3Aarticles-de-presse&Itemid=67&lang=fr
5: Assane Y. Diallo. Mauritanie. Une Fatwa contre l’excision http://www.cridem.org/index.php?id=82&no_cache=1&tx_ttnews[swords]=fatwa&tx_ttnews[tt_news]=39884&tx_ttnews[backPid]=84&cHash=cee5ff465e 14.1.2010
Dr. Pierrette Herzberger--Fofana , lauréate du prix Helene Weber
http://www.grioo.com/ar,pierrette_herzberger_fofana_laureate_du_prix_helene_weber_2009,16952.html
Le 6 février 1984 le Comité Inter-Africain (CI-AF) était porté sur les fonds baptismaux à Dakar, à la suite d’une conférence internationale qui avait pour but de lutter contre les pratiques traditionnelles néfastes à la santé de la femme.
Dans 28 pays d’Afrique des millions de fillettes subissent encore cette opération, mais aussi en Europe, en Australie, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis.
A l’occasion du 20ème anniversaire du Comité Interafricain, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a décrété le 6 février journée internationale de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines ou M.G.F. Le but est de parvenir dans tous les pays concernés à une tolérance zéro ou élimination d’une telle coutume nuisible à la santé des femmes. La plupart des pays africains ont ratifié le « Protocole de Maputo » au Mozambique en 2003 lors de la conférence internationale sur les M.G.F. Les participants se sont engagés à tout mettre en œuvre afin que d’ici 2015, les mutilations soient abolies sur tout le continent.
Jusqu’à présent aucun pays d’Afrique ne peut affirmer avoir atteint cet objectif, même si dans la presse allemande, on lit souvent que les mutilations génitales féminines ne se pratiqueraient plus au Bénin depuis 2008 et que de nombreuses manifestations célèbrent actuellement la « Fin des Mutilations au Bénin ».
De telles affirmations ne reflètent pas la vérité comme nous l’a déclaré la représentante du CI-AF pour le Bénin et le député qui a introduit le projet de loi au parlement béninois. La prévalence serait tombée de 17 à 13%.(1)
En cette journée internationale de « Tolérance zéro Excision ou Mutilations Génitales Féminines », de nombreuses manifestations ont lieu dans toute l’Europe afin de sensibiliser les populations sur un sujet encore tabou dans certains pays de la Communauté européenne.
Les mutilations génitales féminines (MGF) ne sont pas un problème exclusivement africain mais elles touchent pratiquement le monde entier, surtout les pays d’immigration. En effet, il existe de fortes communautés issues de l’Afrique subsaharienne dans toute l’Europe. Les émigrées viennent certes avec leurs rêves, leurs espoirs mais aussi avec leurs coutumes.
On estime que 4000 fillettes et environ 30 000 femmes seraient menacées d’excision en Allemagne. La plupart viennent des pays de la corne de l’Afrique: Somalie, Erythrée, Ethiopie, mais du Soudan, du Mali, de la Gambie, du Togo, de la Guinée etc... mais aussi de l’Irak, du Yémen et de l’Indonésie.
Nombreuses sont les immigrées qui demeurent attachées à ce rite. Une campagne de sensibilisation auprès des personnes concernées est donc nécessaire afin que les femmes excisées puissent s’adresser le cas échéant au service de santé si besoin est, et qu’elles sachent qu’elles seront traitées avec respect et finesse; et qu’elles trouveront une oreille attentive pour les assister sans les juger ou émettre des propos racistes voire des préjugés.
La plupart des femmes qui pratiquent l’excision ne sont pas au courant que les mutilations génitales féminines sont interdites en Allemagne et dans tous les pays de la communauté européenne. Elles sont donc passibles de sanctions graves dans tout l’espace Schengen. Pour éviter de telles conséquences, les mouvements féminines de lutte contre les M.G.F se mobilisent et démarrent cette année une campagne au niveau de l’Europe. Elle a pour but d’informer les communautés et effectuer un travail de sensibilisation et de prévention afin de protéger les fillettes qui seraient menacées d’une telle pratique que ce soit en Europe ou en Afrique lors des vacances au pays.
On constate cependant que des progrès notoires ont lieu dans ce domaine, même si tout récemment au mois de décembre 2009 nous devions déplorer que 350 jeunes filles aient été excisées au Kenya! (2).
Au Sénégal plus de 4000 villages ont prêté serment de renoncer aux mariages forcés et à exciser leurs filles. Et (3) En Guinée, lors de cérémonies de «Dépôts de couteaux», les exciseuses ont remis ces fameux couteaux à l’ex– présidente de la république. Ils sont aujourd’hui conservés au musée de Conakry (4).
Au Burkina-Faso, une clinique effectue une chirurgie réparatrice de l’appareil génital féminin. En Mauritanie, les dignitaires religieux ont décidé lors de la conférence internationale de janvier 2010 de combattre ce fléau. Ils vont désormais prêcher dans les mosquées que l’islam n’exige pas que les femmes soient excisées et que l’excision n’a rien à voir avec la religion islamique. (5) En Mauritanie 70% des femmes sont excisées. Tous ces exemples permettent de croire qu’un jour le monde sera libéré d’une telle pratique néfaste à la santé des fillettes et de la femme.
Sources
CI-AF: Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles néfastes ayant effet sur la santé des femmes et des enfants
Pierrette Herzberger-Fofana. Les Mutilations génitales Féminines www.arts.uwa.edu.au/AFLIT/MGF1.html, www.afrology.com
Remarques :
1 : Pierrette Herzberger-Fofana. Interviews avec la présidente du CI-AF Benin et M.le député du Benin qui a iintroduit laloi au Bénin http://www.youtube.com/user/0049forward#p/u
2: Pierrette Herzberger-Fofana, Excision de 350 filles au Kenya.
www.afrology.com/presse/phf_350excisions.html,
3: Ibrahima Diallo. Abandon de l’Excision et des mariages précoces et forcés. Trois équipes de journalistes pour apprécier les efforts sur le terrain www.sudonline.sn 10.2.2010
4:Pierrette Herzberger-Fofana «Abandon des Mutilations génitales féminines : le Comité Inter-Africain en Egypte » http://www.afrology.com/presse/phf_mgf.html http://euronet-fgm.org/index.php?option=com_content&view=article&id=73%3Aabandon-des-mutilations-genitales-feminines-le-comite-inter-africain-en-egypte-3-decembre-2008&catid=36%3Aarticles-de-presse&Itemid=67&lang=fr
5: Assane Y. Diallo. Mauritanie. Une Fatwa contre l’excision http://www.cridem.org/index.php?id=82&no_cache=1&tx_ttnews[swords]=fatwa&tx_ttnews[tt_news]=39884&tx_ttnews[backPid]=84&cHash=cee5ff465e 14.1.2010
Dr. Pierrette Herzberger--Fofana , lauréate du prix Helene Weber
http://www.grioo.com/ar,pierrette_herzberger_fofana_laureate_du_prix_helene_weber_2009,16952.html
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