Les électeurs sénégalais sont les seuls maîtres de leur destin
Exit les élections locales, place aux périlleuses opérations de compositions des conseils ruraux, municipaux et régionaux. C’est une sorte de second tour ou de prolongations que vont jouer les conseillers élus par les populations. Ces élections de maires et autres présidents de conseils risquent, si l’on y prend garde d’être âpres et même désastreuses pour les coalitions victorieuses notamment celles de l’opposition.
D’ores et déjà, à Dakar, Diourbel, Louga, Matam pour ne citer que ces localités, le rêve de porter l’écharpe tricolore aiguise bien des appétits même les plus refoulés et soigneusement tus pour ne pas éveiller des soupçons.
Dans les rangs de l’opposition, en lieu et place du « bennoo » (unité) ou du « and » (cheminer ensemble), les intérêts personnels et partisans risquent de prendre le dessus, ignorant par la même occasion le message fort et sans ambiguïté lancé par les citoyens sénégalais, le 22 mars dernier.
L’opposition joue ainsi gros avec l’élection des exécutifs des conseils locaux. Il y va de son proche avenir politique. Si elle veut émettre des gages de crédibilité et traduire en actes palpables la confiance placée en elle, elle a le devoir de taire les querelles de clocher et les ambitions privées et égoïstes au profit de l’intérêt général. Concept en net recul sous nos tropiques.
Pour dire vrai, ceux qui ont conduit les listes majoritaires méritent d’être élus, en toute logique, comme maire ou président de conseil pour avoir courageusement engagé leurs responsabilités, prenant des risques certains d’être éliminés. Alors que ceux qui sont confortablement investis sur les listes proportionnelles mêmes battus peuvent siéger dans les conseils. La logique et la bienséance voudraient qu’ils soient positivement sanctionnés pour avoir victorieusement conduit leurs listes. A ce titre les pouvoirs locaux leur sont prioritairement destinés. Aucune querelle objective ne peut leur être valablement opposée dans la prise des rênes des pouvoirs locaux. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, disait fort à propos Corneille dans le Cid.
En sus, rien ne devrait justifier que l’on s’étripe pour être maire. La nouvelle conception ordonne une gestion collégiale et même participative et plurielle, dans la mesure où les populations demandent à être mieux associées dans la gestion de leur propre cité. Le management solitaire a été sévèrement sanctionné et est devenu caduc. Les administrés ne veulent plus de ces maires roitelets tout-puissants qui font la pluie et le beau temps, distribuant illégalement des terres, octroyant des secours à soubassement politicien ou encore recrutant de manière népotique des personnels. Cette page est à tourner au grand bonheur du développement local.
Une nouvelle ère de gouvernance locale est en gestation, cornaquée par des équipes aux compétences variées et éloignées des agendas immédiats, clientélistes et sordides.
L’immensité des tâches dans les communes et communautés rurales exsangues commande de ne point s’entretuer devant les défis urgents. Eux seuls méritent d’être attaqués !
Certes, la politique n’est pas une affaire d’anges, les tentatives d’achat de consciences des conseillers le prouvent, mais elle doit de plus en plus s’éloigner des sphères diaboliques. Ceux qui aspirent réellement et sincèrement à servir leurs concitoyens pour leur bien-être ne se battent pas pour des postes de sinécures et autres moelleux maroquins plus utiles à la somnolence et à l’oisiveté.
Le peuple arbitre et souverain du 22 mars a durement réprimé les adeptes de la castagne pour des intérêts privés. Les exemples des communes de la Médina et du Plateau sont assez éloquents. Là-bas, pendant la campagne électorale, des candidats en vue ont offert des spectacles tragi-comiques où la violence se le disputait au ridicule. Ils ont tous été désavoués.
Cet avertissement est valable pour ceux-là mais aussi pour tous les apprentis sorciers qui seraient tentés de croire, un seul instant, que la confiance provisoire qui leur est accordée est une propriété léguée.
L’opposition tient par le contrôle des collectivités locales, une belle occasion de monter ce dont elle est capable. Le discours seul ne suffit plus. Les actes ont maintenant la parole. Par conséquent, l’intérêt renouvelé pour ses icônes est à la fois une opportunité et un piège. Si les revenants et nouveau venus ne réussissent pas à transformer cet essai en réalisation, pour dévaliser le jargon du rugby, ils se mordront dangereusement les doigts et la majorité présidentielle, fortement secouée par 2009, s’en léchera les babines en direction de la ligne de fond de 2012.
La tâche ne sera pas du tout aisée. Le pouvoir d’en face ne leur offrira pas sur un plateau d’argent les moyens de leurs ambitions malgré les assurances du chef de l’Etat. Il a annoncé solennellement lors du dernier conseil des ministres qu’il n’allait pas entraver le travail des collectivités locales. On le prend au mot. Mais en fin manœuvrier, Me Wade cherchera le beau rôle quel que soit le bilan de ses cohabitants. Ces derniers vont donc travailler dans un cadre relativement hostile.
Dans la gestion du pouvoir local, il s’agira moins de résoudre tous les problèmes des administrés que de leur donner des gages de sérieux dans la conduite des neuf compétences transférées. Les élus locaux ne peuvent pas tout faire mais ils ont la possibilité de beaucoup faire avec les ressources humaines, matérielles et financières dont ils disposent .Il leur faudra de la créativité, de l’intégrité et l’appui sur toutes les compétences disponibles pour mener à bien leurs missions.
Ces dépositaires des voix citoyennes seront jugés à l’aune de la qualité du management local en ce qui concerne l’Education, la Santé, la Jeunesse, les Sports, la Culture, la Planification, l’Aménagement du territoire, l’Urbanisme, l’Habitat et l’Environnement. Ce sont des domaines très larges qui autorisent toutes les bonnes initiatives de concert avec l’Etat.
L’esprit républicain exige du président Wade qu’il lâche du lest afin de permettre aux exécutifs locaux de travailler et de donner corps à la décentralisation chantée depuis des années sur tous les tons.
La coopération décentralisée est également un levier crucial sur lequel devront appuyer les élus pour atteindre les objectifs que les subsides de l’Etat et des contribuables ne peuvent pas toujours satisfaire.
Le 22 mars a réveillé un fol espoir qu’il ne convient pas d’étouffer. Il demande seulement un encadrement et une prise en charge responsable pour aller de la bonne gouvernance à la juste gouvernance. Le peuple veille au grain et saura trier la bonne graine de la gouvernance de l’ivraie politicienne. Finalement, être maire, ce n’est pas la mer à boire !
D’ores et déjà, à Dakar, Diourbel, Louga, Matam pour ne citer que ces localités, le rêve de porter l’écharpe tricolore aiguise bien des appétits même les plus refoulés et soigneusement tus pour ne pas éveiller des soupçons.
Dans les rangs de l’opposition, en lieu et place du « bennoo » (unité) ou du « and » (cheminer ensemble), les intérêts personnels et partisans risquent de prendre le dessus, ignorant par la même occasion le message fort et sans ambiguïté lancé par les citoyens sénégalais, le 22 mars dernier.
L’opposition joue ainsi gros avec l’élection des exécutifs des conseils locaux. Il y va de son proche avenir politique. Si elle veut émettre des gages de crédibilité et traduire en actes palpables la confiance placée en elle, elle a le devoir de taire les querelles de clocher et les ambitions privées et égoïstes au profit de l’intérêt général. Concept en net recul sous nos tropiques.
Pour dire vrai, ceux qui ont conduit les listes majoritaires méritent d’être élus, en toute logique, comme maire ou président de conseil pour avoir courageusement engagé leurs responsabilités, prenant des risques certains d’être éliminés. Alors que ceux qui sont confortablement investis sur les listes proportionnelles mêmes battus peuvent siéger dans les conseils. La logique et la bienséance voudraient qu’ils soient positivement sanctionnés pour avoir victorieusement conduit leurs listes. A ce titre les pouvoirs locaux leur sont prioritairement destinés. Aucune querelle objective ne peut leur être valablement opposée dans la prise des rênes des pouvoirs locaux. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, disait fort à propos Corneille dans le Cid.
En sus, rien ne devrait justifier que l’on s’étripe pour être maire. La nouvelle conception ordonne une gestion collégiale et même participative et plurielle, dans la mesure où les populations demandent à être mieux associées dans la gestion de leur propre cité. Le management solitaire a été sévèrement sanctionné et est devenu caduc. Les administrés ne veulent plus de ces maires roitelets tout-puissants qui font la pluie et le beau temps, distribuant illégalement des terres, octroyant des secours à soubassement politicien ou encore recrutant de manière népotique des personnels. Cette page est à tourner au grand bonheur du développement local.
Une nouvelle ère de gouvernance locale est en gestation, cornaquée par des équipes aux compétences variées et éloignées des agendas immédiats, clientélistes et sordides.
L’immensité des tâches dans les communes et communautés rurales exsangues commande de ne point s’entretuer devant les défis urgents. Eux seuls méritent d’être attaqués !
Certes, la politique n’est pas une affaire d’anges, les tentatives d’achat de consciences des conseillers le prouvent, mais elle doit de plus en plus s’éloigner des sphères diaboliques. Ceux qui aspirent réellement et sincèrement à servir leurs concitoyens pour leur bien-être ne se battent pas pour des postes de sinécures et autres moelleux maroquins plus utiles à la somnolence et à l’oisiveté.
Le peuple arbitre et souverain du 22 mars a durement réprimé les adeptes de la castagne pour des intérêts privés. Les exemples des communes de la Médina et du Plateau sont assez éloquents. Là-bas, pendant la campagne électorale, des candidats en vue ont offert des spectacles tragi-comiques où la violence se le disputait au ridicule. Ils ont tous été désavoués.
Cet avertissement est valable pour ceux-là mais aussi pour tous les apprentis sorciers qui seraient tentés de croire, un seul instant, que la confiance provisoire qui leur est accordée est une propriété léguée.
L’opposition tient par le contrôle des collectivités locales, une belle occasion de monter ce dont elle est capable. Le discours seul ne suffit plus. Les actes ont maintenant la parole. Par conséquent, l’intérêt renouvelé pour ses icônes est à la fois une opportunité et un piège. Si les revenants et nouveau venus ne réussissent pas à transformer cet essai en réalisation, pour dévaliser le jargon du rugby, ils se mordront dangereusement les doigts et la majorité présidentielle, fortement secouée par 2009, s’en léchera les babines en direction de la ligne de fond de 2012.
La tâche ne sera pas du tout aisée. Le pouvoir d’en face ne leur offrira pas sur un plateau d’argent les moyens de leurs ambitions malgré les assurances du chef de l’Etat. Il a annoncé solennellement lors du dernier conseil des ministres qu’il n’allait pas entraver le travail des collectivités locales. On le prend au mot. Mais en fin manœuvrier, Me Wade cherchera le beau rôle quel que soit le bilan de ses cohabitants. Ces derniers vont donc travailler dans un cadre relativement hostile.
Dans la gestion du pouvoir local, il s’agira moins de résoudre tous les problèmes des administrés que de leur donner des gages de sérieux dans la conduite des neuf compétences transférées. Les élus locaux ne peuvent pas tout faire mais ils ont la possibilité de beaucoup faire avec les ressources humaines, matérielles et financières dont ils disposent .Il leur faudra de la créativité, de l’intégrité et l’appui sur toutes les compétences disponibles pour mener à bien leurs missions.
Ces dépositaires des voix citoyennes seront jugés à l’aune de la qualité du management local en ce qui concerne l’Education, la Santé, la Jeunesse, les Sports, la Culture, la Planification, l’Aménagement du territoire, l’Urbanisme, l’Habitat et l’Environnement. Ce sont des domaines très larges qui autorisent toutes les bonnes initiatives de concert avec l’Etat.
L’esprit républicain exige du président Wade qu’il lâche du lest afin de permettre aux exécutifs locaux de travailler et de donner corps à la décentralisation chantée depuis des années sur tous les tons.
La coopération décentralisée est également un levier crucial sur lequel devront appuyer les élus pour atteindre les objectifs que les subsides de l’Etat et des contribuables ne peuvent pas toujours satisfaire.
Le 22 mars a réveillé un fol espoir qu’il ne convient pas d’étouffer. Il demande seulement un encadrement et une prise en charge responsable pour aller de la bonne gouvernance à la juste gouvernance. Le peuple veille au grain et saura trier la bonne graine de la gouvernance de l’ivraie politicienne. Finalement, être maire, ce n’est pas la mer à boire !
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