Joseph Ndiaye qui part à jamais dans un linceul
Boubacar Joseph Ndiaye repose désormais au cimetière de Cambarène (banlieue située sur le littoral). Le défunt conservateur de la maison des esclaves de Gorée a fait l’unanimité parce qu’ayant servi l’humanité. Décédé ce vendredi 6 février à l’âge de 87 ans, cet homme a marqué toutes les personnes qui ont fait un passage à l’Île de Gorée. Tant il expliquait l’histoire de l’esclave avec passion et réalisme.
Ces sentiments mêlés surtout à l’émotion ont habité l’enceinte de l’hôpital Principal de Dakar qui s’est révélée trop petite pour la circonstance. En effet, des personnalités venant d’horizon divers ainsi que des personnages de la société civile ont tenu à être présents à ces obsèques et à faire des témoignages sur l’illustre disparu. A commencer par le maire de Gorée, Me Augustin Senghor qui n’a pas tari d’éloges à son égard, son remplaçant, M. Coly, le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade et d’autres.
Le peuple noir ne peut pas ne pas rendre hommage à Boubacar Joseph Ndiaye. C’est ainsi que le président de la République a estimé que le FESMAN est le meilleur cadre pour cela. «La présence de la diaspora à la troisième édition du Festival mondial des arts nègres (FESMAN III), prévue en décembre prochain à Dakar, sera la consécration sans aucun doute de l’œuvre de Boubacar Joseph Ndiaye», a-t-il indiqué. Selon Abdoulaye Wade, «l’œuvre de l’ancien conservateur de la Maison des esclaves de Gorée ne peut pas ne pas être au cœur de ce festival, du fait notamment de milliers et de milliers d’ouvrages écrits sur l’esclavage en général et la contribution particulière de Joseph Ndiaye à cette problématique liée à la mémoire des peuples noires».
Le chef de l’Etat sénégalais a, toujours dans le souci de perpétuer l’œuvre de l’illustre disparu, proposé que son ouvrage soit inscrit dans le programme scolaire. Il a affirmé son souhait de voir «le dernier livre écrit par l’ancien conservateur de la Maison des esclaves de Gorée, intitulé : «il fut un jour à Gorée… L’esclavage raconté à nos enfants» soit lu et commenté dans les écoles».
Le président Abdoulaye Wade a fait savoir que «Boubacar Joseph Ndiaye savait exprimer à sa façon, dans un langage vibrant, l’histoire de l’île de Gorée» qu’il a, selon lui, contribué plus que quiconque sans doute à faire connaître l’histoire de cette localité à travers l’épisode de l’esclavage, symbole de ce qu’il y a de pus odieux dans l’histoire du monde.
Le successeur de Joseph Ndiaye à la maison des esclaves de Gorée
L’ancien conservateur de la maison des esclaves de l’Île de Gorée a été engagé à ce poste en 1962. Il a, ainsi, su tenir cette fonction avec brio en contant avec passion, conviction, abnégation et maîtrise l’histoire odieuse de la traite de l’esclave. Il a captivé et subjugué plus d’un. Sa manière d’expliquer, de narrer et de raconter l’enfer quotidien des esclaves détenus dans cette île située à 3 Km au large de Dakar avant d’être expédiés en Amérique a marqué les esprits de tous ceux qui ont une fois fait un détour à Gorée.
Boubacar Joseph Ndiaye va reposer à jamais au cimetière musulman de Cambérène où il a été accompagné par des chants religieux de la confrérie Layenne établie à Ngor, Ouakam, Yoff, Cambérène…
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