En Centrafrique, pays livré au chaos, Amnesty International tient la macabre comptabilité des violences. L'ONG a dénombré "plus de 1 000 morts" depuis le 5 décembre, date d'une soudaine flambée de violences, indique son site internet, jeudi 19 décembre.
Le dernier bilan de ces violences faisait état de 600 morts, dont 450 à Bangui, selon l'ONU. D'après Amnesty International, la plupart des victimes ont été tuées lors de représailles de l'ex-rébellion Séléka à Bangui, mais également dans les atrocités des milices d'autodéfense villageoises en province.
"Atrocités sectaires"
Les violences ont pris de l'ampleur le 5 décembre. Au moment où les troupes françaises attendaient l'aval des Nations unies pour intervenir, des milices chrétiennes anti-balakas infiltrées à Bangui, la capitale, ont fait du porte-à-porte, massacrant 60 hommes musulmans. Les forces de l'ex-rébellion Séléka ont alors "mené des représailles à grande échelle contre les chrétiens, tuant près de 1 000 hommes en deux jours et pillant systématiquement les maisons des civils", selon Amnesty. L'ONG souligne que "des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité sont commis par les deux parties en conflit".
Ce nouveau bilan d'Amnesty coïncide avec la publication d'un rapport d'Human Rights Watch (HRW) sur la situation en Centrafrique. Cette autre ONG met l'accent sur une inquiétante spirale d'"atrocités sectaires". D'après HRW, depuis septembre, les anti-balakas ont tué "plusieurs centaines de musulmans, incendié leurs habitations et volé leur bétail". L'un des dirigeants de l'ONG dénonce le ciblage des musulmans par les milices anti-balaka.
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