Assane Samb, journaliste et analyste politique : la priorité des priorités à mon avis c’est le train de vie de l’Etat. Il faut réduire le train de vie de l’Etat. Notre principal problème dans ce pays c’est ça. Le clientélisme politique : le fait de penser qu'il faut créer des postes pour caser des gens, le fait de penser qu’il faut gonfler le nombre de ministre pour caser des gens, le fait de penser qu’il faut qu’il y ait des ministres conseillers à l’infini. La création de cabinet et autres postes pour satisfaire des gens qui se sont sacrifiés pour vous. Voilà un peu notre problème.
Il faut un cabinet présidentiel restreint, un cabinet restreint pour le Premier ministre et limiter le nombre de ministres. Si on limite les missions, les dotations en voitures carburants de crédits téléphoniques etc, on aura économiser des milliards.
Cela fait, on s’attaque à la vie chère. Pour résumer, je dirais qu’il faut s’attaquer au train de vie de l’Etat et à la cherté de la vie.
Pour autant ajoute le journaliste et analyste politique, il faudra aussi voir quoi faire avec cette masse de jeunes. Je pense déjà au Prodac qui est une très bonne chose. Donc, il faut créer beaucoup de fermes agricoles et y mettre les jeunes. Je pense qu’il faut essayer de travailler dans l’agriculture, en industrialisant et en faisant dans la transformation. De cette façon, on pourra atteindre notre autosuffisance alimentaire. Ensuite, il faudra passer à l’artisanat et à la pêche.
Charles Déthié Cissé, juriste et secrétaire général des cadres de la Senelec : l'acte politique immédiat le plus fondamental et qui réconcilie toute la Nation est la suivante : baisse des denrées de premières nécessités, baisse des services d'importance vitale (carburant et électricité).
Cela lui donnera après et sereinement le temps de poser d'autres actes à venir et qui seront consolidants. Les points 1 et 2 ont la particularité d'agir directement et à tout point de vue sur le "Pouvoir d'Achat" des citoyens et ressortissants étrangers.
Mamadou Lamine Sarr, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’université numérique Cheikh Hamidou Kane à Dakar : le pays est en chantier, il y a beaucoup à faire. Tout de suite pour marquer la rupture pour marquer la différence avec l’autre régime. Je pense que c'est mon point de vue. Vu de ce que j’analyse : c’est de réorganiser l’Etat. Il y a une réorganisation politique et étatique des institutions qu’il faut faire. Que ce soit dans l'exécutif, le législatif et le judiciaire, il y a des choses à faire. Il y a des institutions ou des organes qu’il faudra revoir certains vont disparaître, d’autres seront consolidés. C’est ce jeu institutionnel qui est fondamental dans un pays qui veut marcher. Et ce sera un bon symbole qu’il faudra adresser aux gens en disant voilà, nous voulons réorganiser la chose. Comment l’exécutif va se comporter par rapport au judiciaire, avec les magistrats, la présidence, la Cour des comptes, la Cour suprême, le Conseil constitutionnel etc ses relations avec le parlement. Tout cela demande une réorganisation. A mon avis, il faudra mettre l’éthique et la morale au cœur de tout cela. C’est fondamental. Une réorganisation institutionnelle, je pense que c’est le message qu’il faut envoyer aux populations.
Le deuxième point, peut-être même le premier, c’est de bien s’entourer donc la formation du gouvernement. Mais pas que, dans les postes stratégiques mais également au sein de l’Etat, dans les différentes directions générales, dans les postes administratifs de hautes importances. Je pense qu’il faut aussi s’attaquer à la vie chère au Sénégal.
Dans cette analyse nos différents interlocuteurs ont parcouru de long en large les questions qui semblent pour l’heure être les priorités du nouveau Président, Bassirou Diomaye Faye.
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