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Présidence de l’UA : Macky Sall, face aux défis sécuritaires, politiques, économiques et sanitaires

Le chef de l’État sénégalais choisi en février 2021 par ses pairs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour être le Président de la conférence de l’Union Africaine (UA) réservée à l’organisation sous régionale pour la période 2022-2023, est attendu sur plusieurs fronts. Dans ses missions le Président Macky Sall sera chargé d’aller porter la voix des Chefs d’Etats par rapport à leur position sur des dossiers bien déterminé. Par ailleurs le Président Sall peut travailler en étroite collaboration avec le président de la Commission de l’UA qui est le Tchadien Moussa Faki Mahamat, et l’appuyant sur des dossiers bien déterminé. Les enjeux les plus en vue pour le Président Sall, sont la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, les coups d’état et l’économie.



Présidence de l’UA : Macky Sall, face aux défis sécuritaires, politiques, économiques et sanitaires
Le poste de présidence de l’Union Africaine est un poste symbolique

Le poste de Présidence de l’Union Africaine est un poste symbolique selon Souleymane Ba, spécialiste des relations internationales des stratégies en analyse géopolitique. « Le poste de présidence de l’Union Africaine est un poste symbolique. Ce n’est pas que Macky Sall doit être l’acteur principal du programme. Ce rôle là, est assuré par le président de la Commission de l’UA qui est le Tchadien Moussa Faki Mahamat qui était là, lors du forum sur la paix et la sécurité de Dakar. Le rôle qu’il va jouer ici, à la tête de la conférence, c’est comme s’il va être le porte voix des présidents. C’est lui que les chefs d’Etat vont charger d’aller porter leur voix par rapport à leur position sur des dossiers bien déterminé. Il va être le Président de la conférence de l’UA », a fait savoir M. Ba.

Poursuivant ses propos, il précise : « n’empêche il peut travailler en étroite collaboration avec le président de la commission. Et l’appuyant sur des dossier bien déterminé ».
 
Enjeux de lutte contre le terrorisme

Parlant des enjeux de lutte contre le terrorisme et les coups d’Etat, le spécialiste des relations internationales parle enjeux géostratégique. « En ce qui concerne les enjeux lié à la lutte contre terrorisme et les coups d’Etats, on va parler des enjeux géostratégique. Car, ils sont essentiellement liés à la sécurité et à la gouvernance économique. Pour qu’il y ait développement économique, il faut qu’il y ait un environnement sécuritaire bien adéquat. Donc, l’UA étant parmi les acteurs qui jouent au niveau international  pour la stabilité de l’Afrique voir du monde entier », a-t-il indiqué.
 
Selon le spécialiste Ba, « l’UA travaille avec les cinq (5) communautés régionales de l’Afrique (la CEDEAO, Communauté Est Africaine, l'Union du Maghreb arabe, la Communauté de développement de l'Afrique australe, la Communauté  Economique des Etats de l’Afrique Centrale). Si vous regardé bien dans le cadre de ce qu’on appelle les programmes des CR, ces derniers ont les mêmes objectifs. Travailler pour la sécurité régional, voir continental en vu de booster l’Afrique vers le développement à travers un processus politique,  stratégique qui s’articule sur une longue durée. On  ne peut pas atteindre les  objectifs de  la lutte contre le terrorisme sans que les efforts ne soit joint et qu’il y ait la participation et l’implication de tous les acteurs du terrain ».
 
Au sortir de leur rencontre les 6 et 7 février, les chefs d’État et de gouvernement des 55 États membres de l’Union africaine se réunissent pour leur 34e sommet. Une occasion pour eux de décider des actions qu’ils entendent mener collectivement au cours de l’année à l’échelle du continent. Les débats étaient centrés sur les actions pour promouvoir et sauvegarder le patrimoine culturel africain tel que prévu dans l’Agenda 2063 : « l’Afrique que nous voulons ».
 
Par ailleurs, d’autres enjeux de taille s’imposent comme l’accélération des réformes institutionnelles de l’UA. Cela fera bientôt six ans que ce chantier a été lancé, avec l’ambition de doter l’organisation régionale des ressources et de moyens suffisants pour qu’elle puisse mettre en œuvre ses programmes visant la croissance et le développement de l’Afrique.
 
Le deuxième enjeu porte sur l’évaluation du projet « Faire taire les armes à l’horizon 2020 ». Lancé en 2013, ce projet était le thème du Sommet de l’UA en 2020. Force est de constater aujourd’hui que l’objectif est loin d’avoir été atteint. Les armes continuent de crépiter. Ceux-ci sont même accentués par la montée en puissance du terrorisme et la persistance de la criminalité transfrontalière. Il y a aussi l’enjeu qui porte sur la gestion de la pandémie de COVID-19. Bien que peu touchée à ses débuts, l’Afrique fait à présent face à une importante augmentation de contaminations, y compris des nouveaux variants plus virulents.
 
Le Président Macky Sall est revenu sur les enjeux les plus en vue sur les missions qui l’attend à la tête de l’UA. Lors d’un entretien accordé à la RFI et France 24, Macky Sall soutient qu’il partage les inquiétudes du président en exercice de l’UA, Félix Tshisekedi, qui a affirmé que l’heure est grave, très grave que jamais l’Afrique n’a été tant menacé, que ce soit par le terrorisme, que ce soit par la déstabilisation, ou par le recul de la démocratie.
 
« Je partage ces inquiétudes. Puisque le tableau en effet est sombre. Bien que je reste optimiste pour l’avenir, mais il était important d’attirer l’attention du monde entier sur ce qui se passe présentement sur notre continent. Au plan de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme, le continent aujourd’hui est métastasé par des fronts ouvert. D’abord dans le Sahel, dans le bassin du lac Tchad avec Bokko Haram, dans la corne de l’Afrique, en Centre-Afrique et même au Mozambique », a déclaré le Président Macky Sall.
 
Selon le futur Président de l’UA, le plus grave aujourd’hui, est que « la lutte du Sahel est en train d’atteindre la côte océanique ». Pour lui, « si l’on considère les conflits intérieurs, les coups d’Etat en Afrique de l’Ouest, nous avons deux pays qui ont été frappés (le Mali la Guinée), en plus de ce qui se passe au Soudan, la crise en Ethiopie, on voit qu’il y a un tableau assez préoccupant ».
 
La menace Djihadiste aux portes du Sénégal

Le président Macky Sall a déclaré que le Sénégal comme tout autre pays n’est à l’abri. « Vous savez mon pays comme tous les autres pays sont des cibles. Peut être qu’ils n’ont pas encore opéré sur notre territoire. Jusqu’à quand je ne le sais pas. Ce qui est certain c’est que ce projet de terrorisme est un projet qui veut s’attaquer au monde libre, à la démocratie, à la liberté. Tant qu’ils pourront avoir de l’influence ils essayeront. Ils sont plus loin à notre frontière mais ils essayeront. Nous sommes préparés à faire face quoi que cela puisse nous couter. Il est clair qu’aucun pays ne peut être à l’abri. On le voit les plus grandes puissances sont frappées tous les jours », a clarifié Macky Sall.
 
Le chef de l’Etat précise que c’est une obligation fondamentale pour le Sénégal de défendre son territoire quoi que ça puisse coûter. « Cela dit, nous devons être solidaires de ce qui se passe autour de nous. Nous ferons tout pour que la sécurité et la paix soit garantie, mais aussi le développement. Il faut assurer le développement dans les régions éloignées, et apporter des besoins et des biens pour les populations que ce soit la santé, l’éducation, les commodités usuelles, mettre à l’abri du terrorisme », note le Président Sall.
 
Sur le plan politique Macky Sall soutient qu’il est inacceptable que dans cette partie de l’Afrique que des militaires prennent le pouvoir par les armes. « Nous sommes en démocratie et le pouvoir se conquiert par les élections. Des pays peuvent avoir des crises, mais nous ne pouvons pas faire l’apologie des coups d’Etat. Ce qui n’est pas une solution », indique-t-il.
 
Les objectifs de la PSDC

Les objectifs de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC, anciennement politique européenne de sécurité et de défense, PESD) sont définis à l’article 42 du traité sur l’Union européenne (TUE). Celui-ci affirme que l’UE peut avoir recours à des moyens civils et militaires en dehors de l’Union “afin d’assurer le maintien de la paix, la prévention des conflits et le renforcement de la sécurité internationale conformément aux principes de la charte des Nations unies”.
 

Faire face à la discrimination vaccinale 

Il est important de rappeler que c’est dans un contexte de crise sanitaire mondiale que le chef de l’Etat sénégalais est appelé à diriger l’institution panafricaine.  Moins touchée en terme de contaminations et de décès que les autres parties du globe, l’Afrique subit cependant une « discrimination » dans la vaccination contre la Covid-19. Lors de sa réunion de juin 2021, le bureau de la Conférence a « souligné la nécessité pour l’Union africaine d’intensifier ses efforts pour l’acquisition de vaccins contre la Covid-19 afin d’atteindre l’objectif continental de vaccins au moins 60% de la population d’ici 2022 ». 

Durant sa présidence, Macky Sall qui affiche sa volonté de doter son pays d’un laboratoire de production de vaccins anti covid-19 dès 2022 ne devrait pas manquer d’arguments pour plaider la cause africaine dans un monde de plus en plus égoïste. C’est une nécessité pour non seulement préserver les populations africaines d’une nouvelle vague dévastatrice qui pointe à l’horizon avec l’apparition d’un nouveau variant en Afrique du Sud, mais ce serait un moyen de booster à nouveau l’économie africaine durement éprouvée par cette pandémie. Justement, pour Mouhamadou Lamine Bara Lô, « la relance économique post-Covid reste un défi dans un contexte de mise en place de la ZLECAF (Zone de libre-échange continentale africaine) ». 

«  La relance post-covid doit se faire avec des réformes structurelles nationales mais, également, au niveau continental. Le renforcement des capacités industrielles et les échanges intracontinentaux sont des enjeux structurants pour l’UA », fait-il observer.

Missions du président de l’union africaine

Dans ses missions, le Président Macky Sall est appelé à défendre la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de ses États membres, accélérer l'intégration politique et socio-économique du continent, promouvoir et de défendre des positions africaines communes sur les questions d'intérêt pour le continent et ses peuples, Encourage la coopération internationale.


Jeudi 9 Décembre 2021 - 15:59


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