C’est pour avoir encadré un dialogue national que les organisations du « quartet » sont récompensées. Il avait abouti au départ du parti islamiste Ennahda du gouvernement et à son remplacement par un cabinet de « technocrates » en 2013, mais beaucoup en Tunisie suspectent des arrangements politiques cachés derrière cet accord.
C’est le cas de Karim, qui reste très critique : « Il y a des enjeux derrière qui sont troubles. Le prix Nobel, je pense qu’il aurait dû être donné à la société civile qui fait un travail de fourmi dans les régions et dont on a besoin beaucoup plus que ces grandes machines pour faire avancer le pays. Les bénéfices de ce Nobel, je ne pense pas qu’il en ait beaucoup. C’est pour la gloriole. »
Ce prix est décerné alors que la Tunisie vit sous état d’urgence après trois attentats cette année, et menacée par les violences en Libye voisine.
Questions sociales
Les revendications économiques et sociales sont également toujours aussi pressantes. Deux des organisations du « quartet », le syndicat UGTT et le patronat Utica, ont d’ailleurs entamé un bras de fer autour de négociations de salaires du privé, ce que déplore Hassen : « Aujourd’hui il est temps que tout le monde aille vers une vie sociale, un apaisement. Ça suffit, il faut qu’on aille de l’avant. Il faut aller vers le concret et vers le positif. »
Ce Nobel salue avant tout la réussite d’un processus de transition ayant mené à l’adoption de la Constitution et l’organisation d’élections, mais les querelles politiques sont toujours vives, jusqu’au sein du parti majoritaire au pouvoir, Nidaa Tounes, ouvertement fragilisé par des conflits internes.
Source : Rfi.fr
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