Qui est l'homme qui a lancé une, puis deux chaussures sur George W.Bush, hier lors de la conférence de presse que le président des Etats-Unis donnait, en compagnie du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki? Première réponse: un type plutôt chanceux. Il a pris le risque d'être descendu dans la seconde par les agents du Secret Service, chargés de la protection du président, mais ceux-ci, en professionnels extrêmement bien formés, ont eu le flair de ne pas tirer.
Deuxième réponse: l'homme est un journaliste, qui a fait le choix de sortir de son rôle de journaliste. Il s'appelle Mountazer al-Zaïdi, (voir sa photo ici), il est le correspondant de la télé sunnite irakienne Al-Baghdadia, basée au Caire.
Alors que le président américain pronostiquait une victoire proche, le journaliste a hurlé «Voici un cadeau des Irakiens. C'est le baiser de l'adieu, espèce de chien!» et lui a lancé dessus ses chaussures, l'une après l'autre, en continuant de crier:
"De la part des veuves, des orphelins, et de tous ceux qui ont été tués en Irak!"
Le président américain a esquivé les chaussures. Il a ensuite plaisanté:
"Tout ce que je peux vous dire, c'est que c'était du 43."
Le geste, plutôt inhabituel, est d'une force symbolique extrême, d'autant plus qu'il est associé à l'insulte suprême dans le monde arabe: "chien". Immédiatement embarqué par les agents de sécurité, Mountazer al-Zaidï est actuellement entre les mains de la police irakienne.
La chaîne irakienne pour laquelle il travaille a immédiatement réagi. Sur une vidéo postée sur son site internet, AlBaghdadia réclame la libération de son envoyé spécial au nom de la démocratie et de la liberté d'expression promises par les Américains et le nouveau régime:
"N'importe quelle mesure prise contre lui rappellerait ce qui se passait sous la dictature de Saddam Hussein: la violence, les arrestations arbitraires et le temps des fosses communes. Nous demandons à nos confrères des autres médias de nous soutenir en réclamant sa libération."
En Irak, Mountazer al-Zaïdi est déjà en passe de devenir un héros. Ses anciens confrères rappellent qu'il a été détenu par des miliciens chiites l'année dernière et sur le site de la chaîne irakienne, les commentaires de soutien affluent. Un internaute, Nouri Al-Abidi, le remercie de toutes ses forces:
"Que soit bénie la mère qui t'a portée, tu es un héros, tu nous a redonné de la fierté, nous sommes tous avec toi!"
Dr Nehal évoque "l'un des moments les plus heureux' qu'il lui ait été donné de vivre. Bonheur partagé par Mahamed80:
"Très cher Mountazer, tu n'étais qu'un inconnu...mais en quelques minutes, tu as fais ce que n'importe quel autre arabe rêve de faire depuis des années sans pouvoir le faire."
Sur le site, un grand bandeau rouge appelle à sa remise en liberté.
Après l'incident, Bush a rejoint par hélicoptère Camp Victory, pour remercier les troupes américaines et vanter la conduite récente de la guerre qui restera, dit-il "l'un des plus grands succès de l'histoire militaire des Etats-Unis":
"L'Irak où nous sommes aujourd'hui est beaucoup plus libre, beaucoup plus sûr et bien meilleur que celui que nous avions trouvé il y a huit ans".
Deuxième réponse: l'homme est un journaliste, qui a fait le choix de sortir de son rôle de journaliste. Il s'appelle Mountazer al-Zaïdi, (voir sa photo ici), il est le correspondant de la télé sunnite irakienne Al-Baghdadia, basée au Caire.
Alors que le président américain pronostiquait une victoire proche, le journaliste a hurlé «Voici un cadeau des Irakiens. C'est le baiser de l'adieu, espèce de chien!» et lui a lancé dessus ses chaussures, l'une après l'autre, en continuant de crier:
"De la part des veuves, des orphelins, et de tous ceux qui ont été tués en Irak!"
Le président américain a esquivé les chaussures. Il a ensuite plaisanté:
"Tout ce que je peux vous dire, c'est que c'était du 43."
Le geste, plutôt inhabituel, est d'une force symbolique extrême, d'autant plus qu'il est associé à l'insulte suprême dans le monde arabe: "chien". Immédiatement embarqué par les agents de sécurité, Mountazer al-Zaidï est actuellement entre les mains de la police irakienne.
La chaîne irakienne pour laquelle il travaille a immédiatement réagi. Sur une vidéo postée sur son site internet, AlBaghdadia réclame la libération de son envoyé spécial au nom de la démocratie et de la liberté d'expression promises par les Américains et le nouveau régime:
"N'importe quelle mesure prise contre lui rappellerait ce qui se passait sous la dictature de Saddam Hussein: la violence, les arrestations arbitraires et le temps des fosses communes. Nous demandons à nos confrères des autres médias de nous soutenir en réclamant sa libération."
En Irak, Mountazer al-Zaïdi est déjà en passe de devenir un héros. Ses anciens confrères rappellent qu'il a été détenu par des miliciens chiites l'année dernière et sur le site de la chaîne irakienne, les commentaires de soutien affluent. Un internaute, Nouri Al-Abidi, le remercie de toutes ses forces:
"Que soit bénie la mère qui t'a portée, tu es un héros, tu nous a redonné de la fierté, nous sommes tous avec toi!"
Dr Nehal évoque "l'un des moments les plus heureux' qu'il lui ait été donné de vivre. Bonheur partagé par Mahamed80:
"Très cher Mountazer, tu n'étais qu'un inconnu...mais en quelques minutes, tu as fais ce que n'importe quel autre arabe rêve de faire depuis des années sans pouvoir le faire."
Sur le site, un grand bandeau rouge appelle à sa remise en liberté.
Après l'incident, Bush a rejoint par hélicoptère Camp Victory, pour remercier les troupes américaines et vanter la conduite récente de la guerre qui restera, dit-il "l'un des plus grands succès de l'histoire militaire des Etats-Unis":
"L'Irak où nous sommes aujourd'hui est beaucoup plus libre, beaucoup plus sûr et bien meilleur que celui que nous avions trouvé il y a huit ans".
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