Principal objectif de ces trois jours de discussions : se mettre d’accord sur un document qui engage les groupes armés à immédiatement cesser les hostilités. Une urgence, selon le médiateur congolais Denis Sassou Nguesso, notamment en vue de l’arrivée de la mission de paix de l’ONU le 15 septembre : « Nous considérons Brazzaville comme la première étape d'un long processus qui se déroulera, je l’ai déjà dit, chez vous. Il fallait procéder ainsi. Dans moins de deux mois, la Minusca prendra le relais de la force sous conduite africaine, la Misca. A l’approche de cette échéance, il nous faut accélérer le calendrier de la stabilisation du pays. Il nous faut obtenir et engager le désarmement de groupes qui combattent. Il nous faut des engagements pour conduire à son terme cette transition de manière pacifique et consensuelle ».
Mais ce qui s’annonçait comme la signature garantie d’une cessation des hostilités se révèle un peu plus compliqué que prévu. Car lundi, à la fin de la première journée, les positions entre Seleka et anti-balaka semblaient de nouveau assez éloignées, et la Commission sur la cessation des hostilités semble avoir fait chou blanc.
Les représentants de la Seleka ont affirmé ne pas avoir vu le document élaboré à Bangui, et ont demandé un délai supplémentaire pour donner leur avis. Mais le rebondissement de la journée aura été les déclarations de Mohamed-Moussa Dhaffane, le numéro trois de la Seleka et chef de la délégation.
Partition
Devant les médiateurs internationaux, il a réclamé la partition de la Centrafrique comme préalable à toute négociation. Pour bon nombre d’observateurs, c’est une façon de faire monter les enchères avant le début des négociations. D’autant plus que la Seleka ne serait pas en position d’avoir ce type d’exigence. Mais lundi soir, Mohamed-Moussa Dhaffane continuait d’affirmer que sa proposition était sérieuse. Les musulmans n’étant tolérés qu’au nord du pays, selon lui, il faudrait une séparation.
En face, les anti-balakas ont continué à se dire déterminés à signer un accord de cessation des hostilités, mais pas à n’importe quel prix, a prévenu le chef de leur délégation Patrick Edouard Ngaïssona. Les discussions doivent se poursuivre aujourd’hui, avec ce nouvel enjeu : réussir à rapprocher les positions des deux camps d’ici demain.
Pour Catherine Samba-Panza, la présidente de la transition en Centrafrique, il est impératif de lever à Brazzaville les obstacles qui ont empêché l'application des précédents accords en RCA : « Au cours des travaux du comité préparatoire, les obstacles à l’application des précédents accords ont été clairement identifiés et concernent principalement l’amnistie générale et systématique, l’absence de mesures contraignantes, l’absence de mécanismes de gestion des ressources allouées au suivi et à la prime à l’impunité sous diverses formes. Je formule le vœu que les dispositions soient prises afin que les accords, qui seront signés à Brazzaville, ne connaissent pas le même sort que les précédents ».
Source : Rfi.fr
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