C’est la fin de l’après-midi ce dimanche 8 décembre. Le soleil est déjà bas sur l’horizon. La colonne de blindés fait route vers Bangui et, comme à Bouar, comme à Bossembélé, la foule accueille les militaires français, les femmes dansent, les hommes font le « V » de la victoire.
En sens inverse, nous croisons des hommes en armes et des pick-up à plusieurs reprises. A quelques kilomètres de Bangui, un petit convoi de motos chinoises rutilantes sur lesquelles ont trouvé place des soldats non-identifiés, lunettes miroir et kalachnikovs en bandoulière.
Un dernier point de passage et la colonne entre dans Bangui. La colonne française s’engage sur le boulevard de l’Indépendance. C’est le silence. L’artère est quasiment déserte.
Devant le portail rouge de l’Assemblée nationale, une paire de chaussures abandonnées... et une odeur de mort. La nuit tombe sur la ville, un hélicoptère de l’opération Sangaris survole la capitale à basse altitude.
Un peu plus tôt à Bossombélé
A Bossombélé, les militaires français n’avaient fait que passer et il n'y a eu aucune patrouille militaire en ville. Ils ont bivouaqué dans la cour d'une l’école mais la nouvelle de leur arrivée s’est vite répandue et les habitants qui s’étaient réfugiés dans la brousse ces derniers temps pour fuir les violences des milices Seleka ont commencé à revenir. « Lorsque ça a commencé à péter nous sommes partis dans la brousse, raconte un habitant. Dès que j’ai su qu’il devait y avoir un déploiement des forces françaises j’ai dit à ma famille qu’on pouvait sortir. »
Quand l’armée française apparaît, les habitants sont rassurés mais les récits des violences sont sur toutes les lèvres. « Vous devez rester avec nous sinon la même chose va se répéter », déclare un autre homme, un fonctionnaire de Bossombélé, revenu dans la ville à la faveur de l'entrée des militaires français. A ses côtés, un jeune peul qui craint que les anti-Balakas viennent attaquer son village. « Ils ont peur ! témoigne-t-il, nous sommes des bergers et nous vivons dans la brousse où il y a moins de sécurité. On peut y massacrer les femmes et les enfants.»
Le déploiement de l’armée française suscite beaucoup d’attentes mais avec 1600 hommes, celle-ci ne pourra pas être partout et ne pourra pas tout faire.
Source : Rfi.fr
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