On sent bien ici à Bangui que les Centrafricains attendent cette intervention française. Plusieurs personnes avec qui RFI a pu discuter ces dernières quarante-huit heures, insistaient même sur l’urgence avec laquelle il fallait, selon elles, mener une telle intervention.
Dans les quartiers où les rebelles de l'ex-Seleka ont été les plus agressifs depuis huit mois, où les exactions, les vols, ont été les plus nombreux, les habitants ne cachent pas leur désir de voir les ex-rebelles être réellement désarmés.
« Ce qu’il faudrait, me disait un homme il y a deux jours, c’est qu’on puisse cantonner les Sélékas centrafricains et les former. Pour ce qui est des mercenaires, ajoutait-il, et bien qu’on les renvoie dans leurs pays, au Tchad ou au Soudan. »
La surenchère des anti-Balaka
L’attaque qui a eu lieu dans la région de Boali en début de semaine, puis celle hier matin, des anti-Balaka sur Bangui, sont également venues rappeler que les anti-Balaka contribuent à l’insécurité en Centrafrique.
Ces milices d’autodéfense, qui s’opposent à la Seleka, s’attaquent aux populations musulmanes, sous prétexte que les Sélékas sont en grande majorité musulmans.
A Boali donc, ce sont des éleveurs Peuls, Mbororo musulmans, qui ont été assassinés par les anti-Balaka. A Bangui, à la suite de l’attaque d’hier, une soixantaine de corps ont été exposés à la mosquée Ali Babolo du quartier KM5.
Nettoyer le pays des armes
Face à cette situation, certains Centrafricains souhaitent que l’armée française et la communauté internationale puissent désarmer à la fois les anti-Balaka et les Séléka. Un Banguissois disait même : « Si ce n’est pas le cas, on n’arrivera pas à une vraie paix. »
Enfin, un homme demandait à ce que la France puisse aider à nettoyer Bangui et le pays des armes qui y circulent, ce qui semble une tâche pour le moins difficile, sinon quasi-impossible, au vu des rébellions qui se sont succédées ici en Centrafrique, et qui ont donc donné lieu à une grande dissémination d’armes.
Source : Rfi.fr
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