Bangassou est au bord de l’explosion. Les jeunes de la localité, excédés par les exactions de la Seleka, ont installé de nombreux barrages et se tenaient prêts, hier, à en découdre avec les ex-rebelles. « Nous avons demandé aux femmes et aux enfants de se retirer vers les champs, a indiqué à RFI un jeune du premier arrondissement de Bangassou, car nous craignons l’arrivée de renforts de la Seleka ».
C’est un énième incident à un barrage des ex-rebelles qui a enflammé les esprits dès le début de la semaine. Les jeunes ont laissé éclater leur colère. Musulmans et chrétiens ont sorti leurs armes. Chacun s’est replié dans son quartier.
Ce jeudi, pour tenter de faire baisser la tension, une délégation composée de chefs religieux et de membres du gouvernement est venue de Bangui. Elle a écouté, à la mairie de Bangassou, les habitants égrainer la liste des humiliations infligées par la Seleka.
Selon un participant, la population a notamment réclamé le départ du chef local de l’ex-rébellion, le colonel Abdallah ainsi que le retrait de ses proches. La tension a cependant redémarré, hier, avec la découverte de corps.
Face à l’urgence de la situation, la délégation a été reçue, dès son retour à Bangui, par le président de la transition, Michel Djotodia. « Une réponse est en cours, indique Monseigneur Nzapalainga, l’archevêque de Bangui qui a pris part à la rencontre. Il faut, dit-il, que la population reste calme et que cesse le cycle de la violence ».
Destabilisation des relations intercommunautaires
Suite aux événements de Bossangoa, la situation à Bangassou montre bien combien la crise actuelle déstabilise des relations entre communautés qui étaient jusqu’ici relativement paisibles. Les populations peulhs Mbororo, qui assurent la garde des bœufs en Centrafrique, sont ainsi régulièrement montrées du doigt par les ruraux.
Les paysans accusent les Mbororo d’être complices de l’ancienne rébellion Seleka, simplement parce que ces peulhs sont musulmans. L’association pour l’intégration et le développement des peulhs de Centrafrique appelle les populations à la raison. Les Mbororo, dit-elle, sont autant victimes de la crise que les autres. Ousmane Aliou, l’un de ses responsables s’en explique.
Source : Rfi.fr
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