Parmi la centaine de personnes massées sur les bancs de la cathédrale, Sinclair, la trentaine, connaissait bien l'abbé Nzale : c'était son oncle. Il l'a vu pour la dernière fois il y a trois semaines. « Nous étions ensemble à la cérémonie de remise des diplômes de ma cadette,se souvient-il. On a parlé, on a échangé des idées. C'était un oncle taquineur. Il a raté sa vocation : il aurait dû être humoriste ».
A l'extérieur, devant le portail de la cathédrale, quelques militants des droits de l'homme ont tenu à assister à la cérémonie. Par solidarité, mais aussi pour s'élever contre la violence aveugle et l'impunité. C'est le cas de Bruno Gbiegba : « Ceux qui ont commis cet acte voulaient démontrer qu'il n'y a plus aucune limite, qu'ils font ce qu'ils veulent. C'est pour cette raison qu'ils sont allés assassiner jusque dans un lieu de culte ».
Au-delà du choc provoqué par la tuerie de Notre-Dame de Fatima, l'assassinat d'un homme d'Eglise est un symbole tel que plusieurs membres du gouvernement, dont le Premier ministre André Nzapayeke, sont venus s'incliner devant le cercueil. Rody Maduzekeko, de l'Observatoire centrafricain des droits de l'homme, s'en agace un peu : « C'est une manière de taper le serpent par la queue. Ils auraient pu réagir avant pour arrêter ce genre de barbarie, plutôt que de laisser les choses se faire et de venir maintenant compatir avec nous. Ils ont l'obligation de protéger la population civile ».
A la sortie, le cercueil, salué par la garde, est accompagné par une fanfare militaire et par des pleurs de femmes.
Source : Rfi.fr
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