C’est un contexte bien précis qui a poussé l’Eglise catholique à faire une telle déclaration. Il y a eu tout d’abord la rentrée parlementaire, lundi, et le fait que la révision d’un article de la Constitution - l’article 197, qui porte sur le mode de scrutin des députés provinciaux - est déjà au menu de cette session. Et puis, il y a eu surtout toutes les déclarations des dernières semaines du côté de la majorité présidentielle.
« La menace d’une modification plus fondamentale de la Constitution devient de plus en plus précise », explique un représentant de l’Eglise catholique. D’où ce message très clair qui est de dire « non » à la révision des articles verrouillés de la Constitution de 2006.
« Nous réaffirmons ainsi notre position à toute modification de l’article 220, article verrouillé de notre Constitution, qui stipule que la forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle », a déclaré l’abbé Donatien Nshole, porte-parole de la Conférence épiscopale nationale du Congo.
« La CENCO n’ignore pas que toute Constitution est modifiable mais elle rappelle que l’article 220 a été verrouillé par le constituant lui-même justement pour échapper à cette modification. Le modifier, c’est refaire marche en arrière sur le chemin de la construction de notre démocratie et compromettre gravement l’avenir harmonieux de la nation », a-t-il tenu à rappeler.
Ce n’est pas la première fois que la Conférence épiscopale se positionne. En juin, déjà, elle s’était dite opposée à tout changement fondamental de la Constitution. Cette fois-ci, l’Eglise catholique affirme non seulement que les menaces de modification deviennent de plus en plus précises mais décide d’aller plus loin.
Elle suspend sa participation à un comité religieux pour suivre la préparation des élections aux côtés de la commission électorale. Par ailleurs, elle appelle tous les curés et les catéchistes du pays à véhiculer son message et à sensibiliser les chrétiens dans les églises pour qu’ils se mobilisent contre toute tentative de modification de l’article 220.
L’Eglise catholique, qui était déjà un des premiers acteurs à critiquer le résultat des élections en 2011, tente cette fois d'agir en amont, sachant que la présidentielle doit se tenir dans deux ans, en 2016.
■ Réaction du gouvernement
Le porte-parole du gouvernement congolais estime que la conférence épiscopale nationale du Congo fait un procès d'intention au pouvoir en place en répondant à des questions qui n'existent pas.
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