À Bukavu, le bilan, selon les autorités locales, serait d'un policier blessé. La mobilisation s'est également poursuivie dans la commune de Bagira. La société civile, surtout, et les partis politiques qui lui ont emboité le pas ont appelé à deux journées ville morte jeudi et vendredi à Bukavu, plutôt qu'à des manifestations.
« Ce sont les étudiants, à leur initiative, qui sont entrés sur la route et ont barricadé les rues de Bukavu », explique Amato Bayubasire, un des responsables locaux de l'UNC, un parti d'opposition. Il a été arrêté quelques heures ce mercredi avant d’être relâché. « Je revenais sur la route de Walungu, et j’ai rencontré des policiers, qui m’ont arrêté et conduit à la police, parce que je suis un leader au sein de l’opposition. » Il critique l’attitude des autorités. « Lorsque vous écrivez à la mairie, ils vous refusent les manifestations, dit-il. Nous n’avons pas peur de manifester, mais nous voulons d’abord demander à la population de rester calme pendant deux jours. Nous allons évaluer les faits par rapport au débat qui se déroule au Sénat. »
Aux environs de l'université de Goma, du parquet, dans le quartier de Biréré et sur la route de Saké. Des groupes de jeunes, et notamment, des étudiants ont également protesté contre l'arrestation de responsables locaux de l'opposition et d'autres activistes. Des manifestations qui ont tourné à l'affrontement avec les forces de l'ordre, jets de pierre et pneus brûlés d'un côté et tirs en l'air et gaz lacrymogène de l'autre.
Restriction des communications
L'association de jeunes activistes de Goma, Lucha n'a pas participé à ces manifestations, mais elle s'inquiète des restrictions sur les libertés imposées aux Congolais, sur le droit de manifester, mais aussi sur le droit d'être informé et de communiquer. « La réaction des autorités est inquiétante pour plusieurs raisons, explique un de ses représentants. Parce que la Constitution garantit à chaque Congolais le droit de manifester […] et on a vu aujourd’hui à Goma des policiers placés à différents coins de la rue. Il suffisait qu’il y ait deux ou trois personnes réunies pour qu’ils viennent vous disperser de manière assez violente. »
Les restrictions des communications le préoccupent également. « On a plus le droit à internet, aux SMS, on ne comprend pas pourquoi les autorités de la RDC s’acharnent à priver la population de tout accès à l’information et à la communication. On ne sait pas alerter les gens lorsqu’on est en danger. La tension est grande au sein de la population. Ce sont des agissements assez inquiétants pour une république qui se veut démocratique. »
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