Le secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme, Rama Yade en bisbille avec son ministre de tutelle
Le secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme "utile" ou une "erreur"? Le débat, inattendu en cette journée de célébrations du soixantième anniversaire de la Déclaration des droits de l'Homme, a mis en émoi la classe politique mercredi. A l'origine de l'affaire, des propos tenus par Bernard Kouchner dans Le Parisien. Le ministre des Affaires étrangères qualifie "d'erreur" la création d'un secrétariat aux Droits de l'Homme et souligne "la contradiction permanente entre les droits de l'Homme et la politique étrangère d'un Etat, même en France". "Attention, je parle de la structure bien sûr, pas des personnalités", ajoute-t-il aussitôt. Trop tard. Difficile de ne pas penser à Rama Yade, titulaire de la fonction. La polémique est lancée. Le contexte la favorise: dans son édition datée de mercredi, Le Monde rapporte que la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme n'est plus dans les petits papiers du président, surtout depuis qu'elle a déclaré dimanche ne pas vouloir être candidate aux européennes.
Tout le monde attendait un commentaire de l'intéressée lors de son discours mercredi à la mi-journée à l'occasion de la remise du prix des droits de l'Homme à plusieurs personnalités. "Personne n'est assez naïf pour croire que la politique étrangère se construit uniquement sur des valeurs (...) La France n'a pas renoncé à être la patrie des droits de l'Homme", s'est-elle contentée de déclarer. "Vous en trouverez toujours pour renoncer à ce beau combat. Ceux-là ont le droit d'être dans le renoncement, je suis prête avec vous à reprendre le flambeau car, avec le président, nous restons à vos côtés", a-t-elle encore lancé, semblant s'adresser à son ministre de tutelle.
Drôle de "cadeau d'anniversaire"
Cette passe d'armes n'a pas manqué de faire réagir la classe politique. Premier à venir au secours de Rama Yade, le chef de file de l'UMP à l'Assemblée nationale a estimé sur LCI qu'elle avait fait "aussi bien qu'elle le pouvait ce qu'on lui a demandé". Selon Jean-François Copé, le secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme est "utile" car il est "une manière d'exprimer parfois une voix différente". De son côté, Axel Poniatowski, président de la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale, a estimé que "regretter aujourd'hui la création d'un secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme" était "un jugement excessif". L'ancien ministre socialiste de la Justice Robert Badinter a quant à lui qualifié de pas "très agréable cadeau d'anniversaire" les propos tenus par Bernard Kouchner. Mais le chef de la diplomatie compte aussi ses soutiens. "Rama Yade l'a dit elle-même: lorsque Kadhafi est venu, et qu'elle a montré du doigt la diplomatie de 'paillasson' et que malgré tout on a accueilli Kadhafi avec tous les ors et fastes de la République, elle a constaté très rapidement les limites de l'exercice de son ministère", a ainsi commenté François Baroin lors de l'émission Questions d'info sur France Info.
Immanquablement interrogé sur cette polémique à l'issue du Conseil des ministres, le principal intéressé s'en est tenu à sa position, rappelant qu'il parlait de la structure et non de la titulaire de la charge. "J'ai simplement dit mon opinion et surtout mon opinion favorable à l'action de Rama Yade", a-t-il expliqué, avant d'ajouter: "Simplement c'est ambigu, c'est tout, et comme c'est moi qui l'ai proposé je fais amende honorable sur le fond, pas sur Rama Yade, que j'aime et que je respecte et dont je respecte le travail." Du côté du gouvernement, on tente de calmer le jeu. "Ce sont simplement des réflexions qu'émet Bernard Kouchner", a commenté son porte-parole, Luc Chatel. Quant à l'avenir de Rama Yade, "ce sera au président de la République et à lui seul d'en décider", rappelle-t-il. En attendant, l'attitude de Bernard Kouchner et de Rama Yade lors des cérémonies prévues mercredi soir au palais de Chaillot devrait être particulièrement observée.
Tout le monde attendait un commentaire de l'intéressée lors de son discours mercredi à la mi-journée à l'occasion de la remise du prix des droits de l'Homme à plusieurs personnalités. "Personne n'est assez naïf pour croire que la politique étrangère se construit uniquement sur des valeurs (...) La France n'a pas renoncé à être la patrie des droits de l'Homme", s'est-elle contentée de déclarer. "Vous en trouverez toujours pour renoncer à ce beau combat. Ceux-là ont le droit d'être dans le renoncement, je suis prête avec vous à reprendre le flambeau car, avec le président, nous restons à vos côtés", a-t-elle encore lancé, semblant s'adresser à son ministre de tutelle.
Drôle de "cadeau d'anniversaire"
Cette passe d'armes n'a pas manqué de faire réagir la classe politique. Premier à venir au secours de Rama Yade, le chef de file de l'UMP à l'Assemblée nationale a estimé sur LCI qu'elle avait fait "aussi bien qu'elle le pouvait ce qu'on lui a demandé". Selon Jean-François Copé, le secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme est "utile" car il est "une manière d'exprimer parfois une voix différente". De son côté, Axel Poniatowski, président de la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale, a estimé que "regretter aujourd'hui la création d'un secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme" était "un jugement excessif". L'ancien ministre socialiste de la Justice Robert Badinter a quant à lui qualifié de pas "très agréable cadeau d'anniversaire" les propos tenus par Bernard Kouchner. Mais le chef de la diplomatie compte aussi ses soutiens. "Rama Yade l'a dit elle-même: lorsque Kadhafi est venu, et qu'elle a montré du doigt la diplomatie de 'paillasson' et que malgré tout on a accueilli Kadhafi avec tous les ors et fastes de la République, elle a constaté très rapidement les limites de l'exercice de son ministère", a ainsi commenté François Baroin lors de l'émission Questions d'info sur France Info.
Immanquablement interrogé sur cette polémique à l'issue du Conseil des ministres, le principal intéressé s'en est tenu à sa position, rappelant qu'il parlait de la structure et non de la titulaire de la charge. "J'ai simplement dit mon opinion et surtout mon opinion favorable à l'action de Rama Yade", a-t-il expliqué, avant d'ajouter: "Simplement c'est ambigu, c'est tout, et comme c'est moi qui l'ai proposé je fais amende honorable sur le fond, pas sur Rama Yade, que j'aime et que je respecte et dont je respecte le travail." Du côté du gouvernement, on tente de calmer le jeu. "Ce sont simplement des réflexions qu'émet Bernard Kouchner", a commenté son porte-parole, Luc Chatel. Quant à l'avenir de Rama Yade, "ce sera au président de la République et à lui seul d'en décider", rappelle-t-il. En attendant, l'attitude de Bernard Kouchner et de Rama Yade lors des cérémonies prévues mercredi soir au palais de Chaillot devrait être particulièrement observée.
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