Le président malien Ibrahim Boubacar keïta après son investiture, le 4 septembre 2013
La réconciliation, au coeur du discours présidentiel d'investiture, Sarmoye Boussanga en a fait son cheval de bataille. Il préside depuis février dernier la Fédération des jeunes pour la réconciliation et la reconstruction. Dans sa besace, 43 associations réparties dans tout le pays. Aujourd’hui ce jeune Songhaï, originaire de Gao, et membre du bureau politique du mouvement Ganda Koye, un des groupes d’autodéfense sédentaire, se dit prêt à accompagner le nouveau président, Ibrahim Boubacar Keïta.
Mais la réconciliation, insiste t-il ne se fera pas sans justice. « Les plaies sont vives mais elles se refermeront dès qu'il y aura une justice saine, affirme-t-il. Pas une justice contre une communauté quelconque, mais contre des concitoyens qui ont eu à un moment donné à enfreindre les lois de la République, et pire, à commettre des crimes contre l'humanité. Dès qu'il ya aura une justice, il n'y aura plus lieu de faire l'amalgame. »
Justice, réconciliation et reconstruction sont les trois étapes à respecter pour Sarmoye Boussanga. Oui pour des assises nationales, ajoute t-il, mais à une condition, que ses décisions soient respectées. « Les assises dont le président a parlé sont indispensables mais ce qui l'est plus, et c'est qu'elles soient suivies d'effets. Le Mali a eu beaucoup d'assises, sur beaucoup de problèmes, il ne faudrait pas que les conclusions de ces Assises dorment dans les tiroirs, comme on en a l'habitude. »
Les mouvements de l'Azawad méfiants
Dans le Nord, le discours a également été très écouté, mais au sein de la communauté touareg reste très circonspecte. A l'occasion de l'investiture, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) avait appelé à manifester. Pour Attayag Mohamed, chargé de communication du MNLA, il s'agissait d'interpeller le nouveau président dès son entrée en fonction. «C'est pour dire au président qui vient d'être investi, que derrière les mouvements de l'Azawad, il y a une population qui est en attente, explique-t-il. Une population qui n'est plus disposée à une paix bricolée. Pour l'instant, Ibrahim Boubacar Keïta a parlé de justice, de réconciliation. Ce sont des choses très importantes. Cependant, il faut qu’il soit précis, et vite.»
MNLA, Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) et Haut-Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) affichent en effet leur méfiance. Pour eux, la réussite des négociations dépendra de l’implication de la communauté internationale.
Projet politique commun
Ahmed Ould Mohamed Brahim, secrétaire général adjoint du MAA explique : «Le Mali, de lui-même, ne va pas régler le problème. Pour nous, l’homme n’a pas d’importance, parce que le système n’a pas changé. Un Etat ne peut pas changer en changeant seulement le président. S’il n’y a pas une réelle force d’opinion internationale, s’il ne fait pas pression sur le Mali, il n’y aura pas de solution qui soit définitive à ce problème. Nous attendons que ce président fasse ses preuves.»
Selon lui, les erreurs du passé ne doivent pas être reproduites. « Nous, nous n'avons pas confiance tant que nous n’avons pas vu. Parce que nous avons beaucoup fait confiance, et nous n'avons finalement rien trouvé. Donc, nous allons continuer notre mouvement armé et nos revendications, jusqu’à ce que les choses soient appliquées, comme ce sera écrit dans l’accord ».
Les trois mouvements travaillent depuis la mi-août sur un projet politique commun, afin de présenter un front solide, lors de l’ouverture des négociations.
Ibrahim Boubacar Keïta a promis d'ores et déjà de chercher rapidement des solutions robustes pour une paix durable. Un travail qui pourra commencer dès que son nouveau Premier ministre aura formé son équipe.
Source : Rfi.fr
Mais la réconciliation, insiste t-il ne se fera pas sans justice. « Les plaies sont vives mais elles se refermeront dès qu'il y aura une justice saine, affirme-t-il. Pas une justice contre une communauté quelconque, mais contre des concitoyens qui ont eu à un moment donné à enfreindre les lois de la République, et pire, à commettre des crimes contre l'humanité. Dès qu'il ya aura une justice, il n'y aura plus lieu de faire l'amalgame. »
Justice, réconciliation et reconstruction sont les trois étapes à respecter pour Sarmoye Boussanga. Oui pour des assises nationales, ajoute t-il, mais à une condition, que ses décisions soient respectées. « Les assises dont le président a parlé sont indispensables mais ce qui l'est plus, et c'est qu'elles soient suivies d'effets. Le Mali a eu beaucoup d'assises, sur beaucoup de problèmes, il ne faudrait pas que les conclusions de ces Assises dorment dans les tiroirs, comme on en a l'habitude. »
Les mouvements de l'Azawad méfiants
Dans le Nord, le discours a également été très écouté, mais au sein de la communauté touareg reste très circonspecte. A l'occasion de l'investiture, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) avait appelé à manifester. Pour Attayag Mohamed, chargé de communication du MNLA, il s'agissait d'interpeller le nouveau président dès son entrée en fonction. «C'est pour dire au président qui vient d'être investi, que derrière les mouvements de l'Azawad, il y a une population qui est en attente, explique-t-il. Une population qui n'est plus disposée à une paix bricolée. Pour l'instant, Ibrahim Boubacar Keïta a parlé de justice, de réconciliation. Ce sont des choses très importantes. Cependant, il faut qu’il soit précis, et vite.»
MNLA, Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) et Haut-Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) affichent en effet leur méfiance. Pour eux, la réussite des négociations dépendra de l’implication de la communauté internationale.
Projet politique commun
Ahmed Ould Mohamed Brahim, secrétaire général adjoint du MAA explique : «Le Mali, de lui-même, ne va pas régler le problème. Pour nous, l’homme n’a pas d’importance, parce que le système n’a pas changé. Un Etat ne peut pas changer en changeant seulement le président. S’il n’y a pas une réelle force d’opinion internationale, s’il ne fait pas pression sur le Mali, il n’y aura pas de solution qui soit définitive à ce problème. Nous attendons que ce président fasse ses preuves.»
Selon lui, les erreurs du passé ne doivent pas être reproduites. « Nous, nous n'avons pas confiance tant que nous n’avons pas vu. Parce que nous avons beaucoup fait confiance, et nous n'avons finalement rien trouvé. Donc, nous allons continuer notre mouvement armé et nos revendications, jusqu’à ce que les choses soient appliquées, comme ce sera écrit dans l’accord ».
Les trois mouvements travaillent depuis la mi-août sur un projet politique commun, afin de présenter un front solide, lors de l’ouverture des négociations.
Ibrahim Boubacar Keïta a promis d'ores et déjà de chercher rapidement des solutions robustes pour une paix durable. Un travail qui pourra commencer dès que son nouveau Premier ministre aura formé son équipe.
Source : Rfi.fr
Autres articles
-
Côte d'Ivoire: Tidjane Thiam auprès de ses partisans pour célébrer sa première année à la tête du PDCI
-
Tchad : le Président Mahamat Idriss Déby promu maréchal
-
Mali: 26 personnes tuées dans des attaques jihadistes près de Bandiagara
-
Le Burkina Faso adopte une loi d’amnistie pour les auteurs du putsch de 2015
-
Guerre au Soudan: plus de 780 civils tués par des paramilitaires à El-Fasher, selon l'ONU