Un bout de phrase lâché de façon péremptoire par un opposant : « Au Sénégal, nous avons fait un travail colossal ». Le président intérimaire du Front populaire ivoirien (Fpi) résume ainsi, lundi soir à son arrivée à Abidjan, la séance de travail qu’a eue sa délégation avec le numero un de la Teranga. « Une étape très très intéressante », toujours selon Miaka Ouretto. Depuis lors, il y a du mouvement chez les bleus : hier jeudi, réunion de secrétariat général ordinaire suivie samedi de celle d’un comité central ordinaire puis conférence de presse bientôt à l’ex-Qg de campagne de l’ancien président Laurent Gbagbo. Comme on peut aisément le constater, les opposants semblent être positivement émus après « le crochet extraordinaire (qu’a occasionné Dieu )» vers Dakar, le 10 décembre, au profit de la mission frontiste en provenance de Paris. Au-delà de l’accueil typiquement africain qu’ils disent apprécier solennellement, leur admiration soudaine pour le successeur de Me Abdoulaye Wade amène à s’interroger sur les capacités de Macky Sall à booster la réconciliation nationale. Avec bien sûr pour objectif principal d’amener le Fpi en l’occurrence à s’impliquer dans la construction de la Côte d’Ivoire post-crise, comme le souhaite le président de la République, Alassane Ouattara.
Un médiateur ambitieux…
Le président sénégalais est donc au pied du mur. Il intervient là où bien d’autres s’essayent à faire bouger les lignes. Il emboîte notamment le pas au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire, Bert Koenders. Qui, au plan national, travaille d’arrache-pied à assouplir le discours jugé « arrogant » des frontistes. Après une rencontre avec Alassane Ouattara à Abidjan, Laurent Gbagbo à La Haye, et le Fpi à Dakar, Macky Sall aura d’autres audiences avec ses interlocuteurs ivoiriens, ont confié à Rfi le 14 décembre des sources proches du palais présidentiel sénégalais, selon cette radio française. C’est dire qu’il est accepté par les deux parties qui ne lui dénient pas une légitimé, car « Il a été élu de haute lutte dans un processus électoral que toute la communauté internationale a salué», analyse Réné Okou Legré, président de la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (Lidho). Avec un tel profil le président Sall a des chances de réussir parce qu’il veut faire ses preuves sur l’échiquier diplomatique. «En sa qualité de nouveau leader africain, il a des choses à faire valoir », convient l’observateur. Mais la condition sine qua non à la réussite de la médiation sénégalaise dépend des protagonistes ivoiriens. Il faut à présent que ces derniers se disposent à l’écouter afin de lui permettre de rapprocher les positions. Ils doivent aussi faciliter la voie de la gestion intelligente des conflits. « Si Macky Sall s’engage et que nos acteurs politiques rusent avec la dynamique qu’il enclenche, il est clair qu’on n’aura pas les résultats escomptés », prévient M. Okou.
… Au passé politique rassurant
Libéral, Macky Sall est idéologiquement plus proche d’Alassane Ouattara que du socialiste Laurent Gbagbo. N’empêche, il a déjà prouvé qu’il peut s’affranchir de la tutelle politique. A un moment de sa vie politique, en effet, il a dû se démarquer de son mentor, Abdoulaye Wade en allant jusqu’à occasionner sa chute par voie de vote. Ce parcours dénote de ce qu’il peut se mettre au-dessus de la gestion partisane. En s’engageant dans le dossier ivoirien dont la complexité est reconnue à l’échelle internationale, il mesure le dividende qu’il peut en tirer s’il en fait une gestion efficiente. Déjà, on peut mettre à son actif des « initiatives qui dépassent » dont il a informé la délégation frontiste. Leurs adversaires, les républicains, auraient aimé que ce qui réjouit les anciens dirigeants soit une décision de participer effectivement aux prochaines élections municipales et régionales. « Nous souhaitons que le président Macky Sall arrive à convaincre nos frères du Fpi que la politique de la chaise vide n’est pas salutaire pour un parti politique », espère le ministre Joël N’Guessan, porte-parole du Rassemblement des républicains (Rdr). Pour lui, « ils ont compris en allant vers la France et autres qu’ils ne peuvent pas se marginaliser ». Preuve que la médiation donne des fruits.
Dépêche
Un médiateur ambitieux…
Le président sénégalais est donc au pied du mur. Il intervient là où bien d’autres s’essayent à faire bouger les lignes. Il emboîte notamment le pas au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire, Bert Koenders. Qui, au plan national, travaille d’arrache-pied à assouplir le discours jugé « arrogant » des frontistes. Après une rencontre avec Alassane Ouattara à Abidjan, Laurent Gbagbo à La Haye, et le Fpi à Dakar, Macky Sall aura d’autres audiences avec ses interlocuteurs ivoiriens, ont confié à Rfi le 14 décembre des sources proches du palais présidentiel sénégalais, selon cette radio française. C’est dire qu’il est accepté par les deux parties qui ne lui dénient pas une légitimé, car « Il a été élu de haute lutte dans un processus électoral que toute la communauté internationale a salué», analyse Réné Okou Legré, président de la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (Lidho). Avec un tel profil le président Sall a des chances de réussir parce qu’il veut faire ses preuves sur l’échiquier diplomatique. «En sa qualité de nouveau leader africain, il a des choses à faire valoir », convient l’observateur. Mais la condition sine qua non à la réussite de la médiation sénégalaise dépend des protagonistes ivoiriens. Il faut à présent que ces derniers se disposent à l’écouter afin de lui permettre de rapprocher les positions. Ils doivent aussi faciliter la voie de la gestion intelligente des conflits. « Si Macky Sall s’engage et que nos acteurs politiques rusent avec la dynamique qu’il enclenche, il est clair qu’on n’aura pas les résultats escomptés », prévient M. Okou.
… Au passé politique rassurant
Libéral, Macky Sall est idéologiquement plus proche d’Alassane Ouattara que du socialiste Laurent Gbagbo. N’empêche, il a déjà prouvé qu’il peut s’affranchir de la tutelle politique. A un moment de sa vie politique, en effet, il a dû se démarquer de son mentor, Abdoulaye Wade en allant jusqu’à occasionner sa chute par voie de vote. Ce parcours dénote de ce qu’il peut se mettre au-dessus de la gestion partisane. En s’engageant dans le dossier ivoirien dont la complexité est reconnue à l’échelle internationale, il mesure le dividende qu’il peut en tirer s’il en fait une gestion efficiente. Déjà, on peut mettre à son actif des « initiatives qui dépassent » dont il a informé la délégation frontiste. Leurs adversaires, les républicains, auraient aimé que ce qui réjouit les anciens dirigeants soit une décision de participer effectivement aux prochaines élections municipales et régionales. « Nous souhaitons que le président Macky Sall arrive à convaincre nos frères du Fpi que la politique de la chaise vide n’est pas salutaire pour un parti politique », espère le ministre Joël N’Guessan, porte-parole du Rassemblement des républicains (Rdr). Pour lui, « ils ont compris en allant vers la France et autres qu’ils ne peuvent pas se marginaliser ». Preuve que la médiation donne des fruits.
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